À l’ombre du Japon #53 { Le tome 0 de Toilet-bound Hanako-kun, ce bijou caché }

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J’ai commencé il y a quelques mois à suivre le manga Toilet-Bound Hanako-Kun grâce à la chronique de l’Apprenti Otaku et si j’accrochais bien au départ notamment grâce au magnifique chara-design et au principe qui me laissait espérer une sorte d’ambiance un peu « Black Butler des débuts », les deux derniers tomes m’ont moins plu pour diverses raisons dont notamment le personnage de Néné qui est superficielle et problématique dans ses réflexions ainsi que le rapport au corps de manière générale entretenu dans le manga. Je n’avais pas tiqué dessus au début mais avec le recul, je me rends compte que c’est présent assez tôt et que je me suis laissée aveugler par la beauté du dessin. Je me désespère face à ma propre superficialité parfois…

Je pensais franchement à arrêter et je regrettais d’avoir acquis ce tome 0 une fois le tome 7 lu (j’avais acheté les deux ensemble). Mais bon, puisqu’il était là, autant le lire ! Et je dois dire que ce fut une sacrée bonne surprise.

Ce tome 0 est un peu particulier car il propose les trois chapitres d’origine du manga qu’Aidalro a ensuite modifié pour donner ceux qu’on connait. Il s’agit donc d’une histoire non pas dans le canon de l’œuvre mais plutôt à sa genèse et je dois dire qu’elle est bien plus réussie que la série en elle-même. Cela pose quand même certaines questions comme l’injonction aux séries longues dans le milieu du manga où le one-shot n’est vraiment pas la norme. Dommage parce que ça aurait mieux fonctionné ici -encore une fois selon moi.

De quoi ça parle ?
Néné Yashiro se rend dans les toilettes à la recherche de mademoiselle Hanako, le fantôme qui a la réputation d’exaucer un vœu. Elle souhaite que son ex petit-ami meurt pour l’avoir trompée et laissée tomber. Hors, elle rencontre non pas une femme mais… un garçon qui serait le troisième Hanako ! Commence alors une histoire courte autour de ce souhait formulé par Néné qui changera ensuite d’avis avant la réalisation, ce qui forcera Hanako à lui en accorder un autre. Évidemment, la situation tourne mal…

Quand tout fonctionne mieux au format court…
J’ai trouvé le rythme bien meilleur sur cette histoire courte en trois chapitres qui propose une intrigue claire en esquissant un univers certes plus riche mais dans lequel on ne ressent pas le besoin d’obtenir toutes les réponses. De plus, le personnage de Néné s’avère davantage intéressant car même si elle se comporte aussi de façon superficielle (son plus gros grief vis à vis de son ex c’est surtout qu’il a qualifié ses jambes de navet, une insulte qui revient souvent dans le manga mais dont je ne comprends pas trop la portée vu la forme d’un navet… bref) elle en prend conscience et finit par évoluer. Les rapports entre Hanako et elle n’en sont que plus savoureux car elle peut rapidement se concentrer sur ce qui importe.

De même, le personnage de Hanako est très réussi car il dégage une forme de mélancolie et affirme un désir de rédemption malgré la noirceur affichée de son âme. Dans le manga classique, cet aspect est également présent (quoi que pas trop pour la rédemption, plutôt pour la noirceur de son âme) mais distillé sur beaucoup plus de chapitres si bien que ça traine en longueur quand on ne peut pas enchainer les tomes.

Le ton diffère également un peu, surtout pour la fin. Si la série principale tombe souvent dans le comique (le comique LOURD) avec quelques moments plus sombres, c’est ici un ton désenchanté et désillusionné qui prédomine et lui donne une certaine puissance bien plus satisfaisante que toutes les histoires développées dans la série principale. J’adhère à 100% !

Comme quoi, imaginer un univers original, c’est bien. L’exploiter correctement, avec parcimonie, c’est mieux. En tant qu’autrice, je sais à quel point on a envie de tout partager avec son lectorat pour montrer qu’on a pensé à tout mais c’est rarement bien exécuté. Mieux vaut taire des éléments que d’assommer son public avec ou de le perdre dans une multitude de sous-intrigues au mieux vaguement divertissantes.

Si j’ai donc un conseil à donner c’est plutôt d’acheter ce tome 0 et de faire l’impasse sur le reste de la série car ce volume unique possède, à mon goût, bien plus de qualités.

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My Dear Living Dead

Ce tome 0 est aussi l’occasion pour Pika de publier un court one-shot d’Aidalro qui met en scène Cult et Lily, un duo de nécromanciens d’une quinzaine d’années qui vivent dans un monde où des morts-vivants attaquent des villes sous l’impulsion d’une entité Mère qu’ils doivent donc tuer pour se débarrasser des envahisseurs. Ils travaillent pour l’Église qui a la main mise sur eux comme sur tous les enfants porteurs d’une marque les désignant comme détenteurs de capacités spéciales.

En peu de pages, le monde posé dégage déjà une atmosphère rude. Comme précédemment, Aidalro maîtrise beaucoup mieux la manière de contextualiser son histoire et ne cherche pas à répondre inutilement à toutes les questions qui pourraient venir à son lectorat alors même que ce background ne manque pas d’intérêt.

Le centre de l’intrigue est cet amour que se vouent Cult et Lily qui en devient presque obscène au cœur de toute cette noirceur et leur histoire tournera d’ailleurs mal quand la marque de Lily commencera à s’estomper, signe qu’il est temps pour elle de quitter le service actif et donc de se séparer de Cult. Le dénouement a été une véritable surprise par son horreur et sa dureté. J’aime quand les mangakas assument jusqu’au bout !

La conclusion de l’ombre :
Finalement, ce tome 0 s’est révélé être une pépite cachée et inattendue. L’histoire d’origine de Toilet-Bound Hanako-Kun me parle davantage par son aspect plus sérieux et désenchanté ainsi que son rythme bien mieux maîtrisé. Quant au one-shot intégré dans ce volume, sa qualité rappelle que le format court devrait être plus souvent la norme dans les mangas. Je recommande très chaudement ce volume !

D’autres avis : l’Apprenti Otaku – vous ?

Informations éditoriales :
Toilet-Bound Hanako-Kun par Aidalro (texte et dessin). Éditeur : Pika. Traduction : Benjamin Moro. Prix : 7.50 euros.

À l’ombre du Japon #51 : { Kaguya-sama : Love is war ou « Il faut vraiment que j’arrête d’essayer de lire de la romance… » }

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L’Apprenti Otaku
parle (coucou, ceci est un euphémisme) de cette série depuis plusieurs mois et, à force, j’ai fini par me laisser convaincre de l’essayer. Pourtant, la romance et moi… Vous le savez… Au mieux ça me laisse de marbre et au pire, ça m’énerve très fort. Je ne sais pas trop ce qui m’est passé par la tête au moment où j’ai embarqué ce manga à la librairie, mais bon. Disons que ça fait une expérience !

De quoi ça parle ?
Kaguya Shinomina est vice-présidente des élèves au sein de la prestigieuse académie Shûchiin et également l’héritière d’une famille extrêmement riche. Miyuki Shirogane, lui, n’a pas le même prestige dans son patrimoine mais ça ne l’empêche pas d’être le président des élèves. Tous les deux passent énormément de temps ensemble, si bien que les rumeurs vont bon train. Ils se plaisent, en effet… Hélas ! Leurs egos respectifs les empêchent de se déclarer. Du coup, au bout de six mois, ils en sont toujours au même point…

Un enchainement d’histoires courtes.
Ce premier tome est construit comme une série de situations / sketch qui s’enchainent, un peu comme Otaku Otaku mais au format chapitre un peu plus long. En général je n’ai rien contre mais ici, c’est rapidement redondant. Le postulat de départ affirme que celui qui se déclarera en premier aura perdu et sera un peu le ou la soumis·e du couple, sous-entendant que les sentiments sont finalement une faiblesse. Je ne savais pas trop quoi en penser et je ne le sais toujours pas à l’heure actuelle… Je crois que le principe même me pose déjà un problème et comme je n’ai aucun intérêt pour les choses de l’amour ou du couple, ça n’a rien arrangé.

Pourtant, le dessin est beau et maîtrisé, le fan-service n’est pas obscène et les deux protagonistes sont amusants dans l’enchainement des qui pro quo. Malheureusement, une fois qu’on a saisi le principe, il n’y a plus de surprise et ça ramène ce titre au rang de simple divertissement. Cela n’a rien de mal en soi ! Mais je crois que j’espérais autre chose. La suite devient peut-être meilleure, je l’ignore car je ne compte pas la lire. Je ne suis pas le public cible mais si vous souhaitez d’autres avis je vous recommande de lire celui de l’Apprenti Otaku ou de la Pomme qui rougit.

Une dernière anecdote sur ce titre…
J’ai proposé à une amie de lui offrir le manga car ça correspond davantage à ses goûts qu’aux miens et elle a d’abord été rebutée par cette couverture qui donne le sentiment, selon elle, que le manga est sanglant, malsain, violent. Et du coup, j’ai compris pourquoi moi, j’avais été attirée par le titre au départ, avant de lire le résumé… C’est probablement une façon d’illustrer l’aspect « bataille » entre eux mais c’est vrai que ce n’est pas vraiment l’illustration qu’on attend pour une comédie romantique au lycée !

La conclusion de l’ombre :
Il faut vraiment que j’arrête d’essayer de lire de la romance car hormis pour Otaku Otaku (et encore) ce n’est pas du tout un genre qui m’attire. Je n’apprécie ni ses codes, ni ses intrigues, et même si régulièrement le dessin est très beau, ça ne suffit définitivement pas / plus à justifier un achat. Je dois être intransigeante à l’avenir et accepter que ce genre pourtant si populaire n’est tout simplement pas pour moi.

Informations éditoriales :
Kaguya-sama : Love is War par Aka Akasaka. Éditeur : Pika. Traduction : Marylou Leclerc. Prix par tome : 7,20 euros. Série en cours.

À l’ombre du Japon #50 { Premier contact avec… Bakemonogatari }

Un peu d’histoire…
Le premier tome de cette série date de mai 2019 et j’ai tout de suite été attirée par la couverture. Il faut dire que le dessin de Oh ! Great à qui on doit également la série Air Gear (dont je garde un vague mais bon souvenir) est d’une qualité exceptionnelle. Pourquoi avoir attendu presque trois ans, dans ce cas ? Et bien tout simplement parce que le résumé parlait d’un lycée mordu par un vampire…

Et franchement, j’en ai ma claque des vampires.

J’en suis à un stade de rejet pathologique alors même que j’adorais cette créature et que j’ai du lire presque tout ce qu’on a écrit sur le sujet entre le début de la parution d’Anita Blake et 2017 / 2018. Bon, j’exagère, mais pas loin… Du coup, j’ai reposé le manga et j’ai acheté autre chose.

Puis récemment, j’ai vu la couverture du tome 13 et mon petit cœur a fondu alors même que C’EST CLICHÉ BORDEL. Tout dans la composition de cette couverture l’est mais je ne sais pas, ça a réveillé quelque chose en moi. Ne cherchez pas. Je me suis donc dit que j’avais peut-être jugé un peu vite, que parfois les histoires de vampires, c’est bien… Et en plus j’avais rien à acheter d’autre là tout de suite… Et c’est bien de découvrir de nouvelles choses…

Bref j’ai acheté le tome 1, puis j’ai lu le tome 1, puis… Puis j’ai acheté les tomes 2 et 3. Et j’envisage d’acheter le 4. Pourquoi seulement « envisage » ? On va y revenir.

De quoi ça parle ?
Koyomi Araragi est un lycée qui a été récemment mordu par une vieille vampire sauf que le premier tome ne tourne pas du tout autour de lui et les deux suivants non plus, pas que. Sa sensibilité aux choses surnaturelles lui permet de découvrir le problème d’une camarade de classe, la glaciale Hitagi, dont le poids a été volé par un kami…

Hitagi est un personnage étrange, atypique, froide et violente, qui s’exprime d’une drôle de façon et m’a tout de suite intriguée. Je ne sais pas encore comment me positionner à son sujet toutefois j’ai envie d’en savoir plus. Quant à Koyomi, il m’a un peu rappelé Ichigo en moins sanguin -il a même deux petites sœurs… Il semble disposer d’un cerveau en état de marche, il a des poses stylées et dégage une aura qui me plait bien. Mais…

Ce foutu fan-service.
Il y a du fan-service modèle géant sur les personnages féminins. Dans le premier tome, ça tourne autour d’une adolescente de dix-sept ans (ce qui est habituel dans les mangas quoi que problématique aussi on ne va pas se mentir) mais dans le suivant, on montre la culotte d’une collégienne à plusieurs reprises et on voit Koyomi renifler l’intérieur de sa chaussure, pour une raison qui m’échappe.

D’un côté, il y a une logique à ce fan service puisque Koyomi est un adolescent et que je me rappelle avoir aussi été obsédée par le sexe et les attributs sexuels des personnes autour de moi à cette époque. J’étais intriguée parce qu’il y avait ce tabou autour du sujet, donc forcément… Ça fait partie de l’adolescence et ce serait plutôt malhonnête de ma part que d’affirmer le contraire. Je pense d’ailleurs que c’est le cas de beaucoup de gens et même si je ne suis plus comme ça aujourd’hui, je ne dois pas pour autant me poser en donneuse de leçons.

Bref, les hormones travaillent donc Koyomi, pourtant il ne se comporte pas comme un gros lourd obsessionnel et la narration montre qu’il est davantage intéressé par la personnalité des femmes que leur corps -même si leur corps l’intéresse aussi. Du coup, je n’arrive pas à me positionner vraiment sur la présence de ce fan-service, justement parce qu’il ne définit par le manga. De plus, quand la culotte de la collégienne est dessinée, Koyomi répète à plusieurs reprises qu’il n’est pas un pédophile et ne fantasme pas sur les filles plus jeunes que lui. Le problème c’est de définir pourquoi les auteurs se sentent obligés de sexualiser les femmes, surtout les mineures (en même temps on n’a pas encore croisé de femme adulte dans le manga hormis la vampire qui a mordu Koyomi mais on en sait trop peu sur elle), tout en tenant à côté un discours qui laisse penser qu’ils ne veulent pas les ramener qu’à leur corps…

Cette ambiguïté me perturbe et ça m’agace. J’ai envie de lire le quatrième tome pour voir comment l’histoire évolue et d’un autre côté, je n’ai pas envie de fermer les yeux sur cet aspect fan service, peu importe à quel point le dessin est magnifique et maîtrisé. D’un autre côté, si je veux être parfaitement honnête, les hommes sont aussi exposés d’une manière semblable. L’exorciste est torse nu la plupart du temps et on voit ses abdos bien dessinés, il est clairement sexy à sa manière, un peu style Urahara (décidément les parallèles avec Bleach…). C’est moins le cas pour Koyomi mais il n’en reste pas moins agréable à regarder dans le genre beau gosse ténébreux. Du coup j’ai un peu l’impression que tout le monde est sexualisé, finalement, et que c’est un parti-pris des auteurs. Un parti-pris qui se justifie aussi sur le fait que régulièrement, les histoires de vampire impliquent implicitement une érotisation. Ça pourrait être un argument qui expliquerait peut-être que ça me dérange moins (hormis pour la collégienne).

Et le scénario qui balaie les scrupules…
J’essaie de prendre du recul sur cette question complexe et de vous partager mes réflexions. Vous avez tout à fait le droit de décider que je me trouve des excuses ! Je n’ai aucune réponse à apporter. Toutefois, je tente de poser un regard critique sur cette question, motivée sans doute par la maîtrise scénaristique de NisiOisiN qui n’est probablement pas pour rien dans mon dilemme. Je l’ai dit plus haut, Bakemonogatari ne se réduit pas aux culottes, aux seins et aux abdos bien dessinés. L’histoire qui est racontée dans les trois premiers tomes me parait solide quoi qu’encore à ses débuts, sombre aussi comme j’aime et la psychologie des personnages, qu’ils soient féminins ou masculins, vraiment bien maîtrisées. Il y a une justesse dans le traitement des émotions négatives et dans la noirceur ambiante qui me fait me demander si, finalement, les instants culottes ne sont pas là pour offrir un peu de respiration au lectorat et ne pas le noyer dans les ténèbres.

Est-ce pour autant la meilleure technique ? Non. Pas à mes yeux. Mais je sais que je vais quand même lire au moins le tome 4 pour voir et que si l’histoire continue de m’ensorceler, je vais poursuivre. Sauf si les auteurs tombent dans les considérations pédophiles. J’ose espérer que ça aurait créé un scandale et que j’en aurais entendu parler, si c’était le cas.

Est-ce que je recommande cette série ? Après tout, vous êtes un peu là pour ça je suppose… Et bien oui, si le fan-service n’est pas un problème pour vous. Je réserve évidemment mon jugement final pour plus tard car je débute à peine mais à la lecture des trois premiers tomes, j’ai vraiment envie de voir au-delà.

Petite information ludique pour clôturer ce billet : chaque tome propose une jaquette réversible ! Il y a donc à chaque fois deux illustrations, dont une cachée, et un crayonné sur la couverture en elle-même. J’aime beaucoup.

D’autres avis : pas que je sache mais manifestez-vous !

Informations éditoriales :
Bakemonogatari scénarisé par NisiOisiN, dessiné par Oh ! Great. Éditeur : Pika. Traduction : Yohan Leclerc. Prix par volume : 7,20 euros. Série en cours de publication.

{ À l’ombre du Japon #40 ; je (re)découvre Card Captor Sakura ! }

Ohayo mina !

Il y a quelques mois, j’ai eu envie de lire le manga Card Captor Sakura en version papier. Durant mon enfance, je regardais la version animée sur Club RTL et j’étais absolument fan. Je faisais de l’équitation à l’époque et on jouait avec les cravaches en imaginant qu’il s’agissait du sceptre de Clow, qu’on capturait des cartes… Vous voyez l’idée ! C’est le premier manga que j’ai profondément adoré, profondément aimé et beaucoup de beaux souvenirs d’amitié y sont reliés. Je me suis donc lancée dans cette aventure avec une pointe d’anxiété : et si je gâchais mes souvenirs ? C’est toujours délicat, de revenir à une œuvre qui nous a tellement marqué dans notre enfance, je trouve. Faisons le point !

Un peu d’histoire…
Card Captor Sakura est un manga qui a été prépublié entre 1996 (j’avais 3 ans !) et 2000 dans le magazine Nakayoshi (spécialisé en shojo). Il est issu du collectif CLAMP qui est un groupe de quatre mangakas féminines spécialisées dans le shojo même si elles se sont essayés, plus tard, à d’autres genres. Ce collectif est assez connu par chez nous grâce à Pika qui a récupéré les droits de leurs œuvres, comme Tsubasa Reservoir Chronicle, Magic Knight Rayeheart, xxxHOLIC ou encore Chobits, dont je vous ai parlé la semaine dernière.

Le manga raconte l’histoire de Sakura Kinomoto qui est dans sa dernière année de primaire quand elle ouvre par accident le livre de Clow, libérant des cartes magiques aux dangereux pouvoirs. Aidée par Kélo, le gardien du livre, elle va devoir toutes les rassembler !

Comme je vous aime bien, je vous mets le générique de l’animé en version remasterisée ET en français pour les nostalgiques. C’est cadeau.

Un shôjo magical girl plutôt classique.
Les premiers volumes sont assez répétitifs et se concentrent sur la recherche des cartes échappées, dans un enchainement de chapitres qui ont tous cet objectif. En plus, l’aspect pratique, c’est que les cartes sont toutes restées dans l’environnement immédiat de Sakura et se manifestent pile là où elle se trouve. Alala, ces coïncidences bienheureuses ! C’est un schéma narratif qui peut devenir lassant à la longue, surtout qu’il y a une petite vingtaine de cartes à récupérer et que, comme on est dans un shôjo gentillet, Sakura parvient toujours à s’en tirer grâce à la pureté de son cœur, la force de ses sentiments et / ou une astuce glissée l’air de rien par Kélo. Au bout du 6e volume plus ou moins, l’histoire prend un autre tournant avec l’arrivée d’un nouveau personnage mystérieux qui semble en vouloir à Sakura qui, de son côté, développe ses propres pouvoirs magiques. Ce personnage mystérieux semble lié au grand magicien Clow puisqu’il dégage une énergie semblable ! Que de mystères…

Je ne vais pas vous mentir : je pense que sans ma nostalgie, je n’aurais pas forcément poussé le titre jusqu’au bout. C’est joliment dessiné, très positif, ça déborde de beaux sentiments mais parfois, c’est un peu trop guimauve et évident à mon goût. Si vous cherchez quelque chose de beau qui donne le sourire, c’est parfait mais en tant qu’adulte blasée, ma suspension d’incrédulité en a pris un certain coup. De plus, les nœuds de l’intrigue sont assez grossiers. Le mystère que les autrices tentent de tisser ne tiennent jamais bien longtemps tant les réponses paraissent évidentes, en tout cas aux yeux d’un.e lecteur.ice confirmé.e. Toutefois, pour son public cible, je pense que le titre fait le job, comme on dit.

La question des relations trop tendancieuses dans Card Captor Sakura.
!! Attention, ça me semble évident mais cette partie contient des éléments d’intrigue, impossible de faire autrement pour accompagner ma réflexion !!
Quand on discute de cette œuvre, il y a deux écoles : les nostalgiques comme moi qui ont un souvenir d’enfance de l’animé et donc beaucoup de tendresse pour le titre, et les gens qui ont découvert l’histoire une fois adulte ou en tout cas ado, qui ont donc vu ce qu’en tant qu’enfant, on ne comprend pas. C’est déjà une réflexion que je m’étais faite vis à vis d’un autre titre du collectif CLAMP, à savoir Chobits. Est-ce que l’ambiguïté dans les relations (amoureuses) est quelque chose qu’on retrouve dans tous les manga de ces autrices ? Si quelqu’un a lu les autres, qu’iel n’hésite pas à me donner son avis !

Qu’est-ce que j’entends par « relations tendancieuses » ? Prenons l’exemple le plus connu : le professeur principal de la classe de Sakura entretient une relation que je juge anormale avec une de ses élèves (pour rappel, elles sont en primaire…). On voit que la fille en question est clairement amoureuse de lui (jusque là pourquoi pas, ça arrive de crusher sur un prof, même à son âge) sauf que lui a des gestes et des attitudes qui laissent entendre une certaine affection entre eux. Mais jusqu’où va-t-elle, cette affection ? Est-ce qu’il la voit plutôt comme sa fille ou comme une partenaire potentielle ? Ce n’est jamais très clair même si on le remarque parfois troublé par un regard appuyé de cette élève (c’est encore plus flagrant dans l’animé…) et cette ambiguïté est clairement le gros souci du manga parce que ça sous-entend qu’une relation de ce type est acceptable. Ou alors, il y a une subtilité que je ne saisis pas…

Autre exemple : la mère de Sakura s’est mariée avec son professeur alors qu’elle était encore au lycée, et Sakura elle-même a des sentiments envers le meilleur ami de son frère, qui est lycéen (on comprend plus tard qu’elle confondait l’amour romantique et l’amour au sens plus familial du terme, ça je veux bien surtout chez une aussi jeune fille). La manière dont les sentiments sont abordés dans ce manga me laisse assez perplexe parce qu’on a d’un côté des ambiguïtés aberrantes et de l’autre, une certaine modernité si on considère que le titre a vingt ans.

Parce que oui, heureusement, il y a aussi de belles choses au niveau émotionnel. Tomoyo, par exemple, la meilleure amie de Sakura, tient tellement à elle que j’ai l’impression qu’elle l’aime au sens romantique du terme. Plusieurs éléments le sous-entendent tout au long du titre et je trouve ça hyper positif de représenter l’homosexualité féminine dans un manga à destination d’un jeune public féminin, justement. C’est important. Seulement voilà, Tomoyo sait que Sakura l’adore, l’aime, mais comme une amie, rien de plus, donc elle s’efface totalement à son profit et dit à plusieurs reprises que quand on aime vraiment quelqu’un, voir cette personne heureuse suffit. Alors oui… et non. S’effacer, d’accord, mais je pense qu’il y a des limites pour que la relation reste saine. De plus, Tomoyo passe son temps à suivre Sakura dans toutes ses interventions magiques, à la filmer, lui confectionne des costumes pour qu’elle soit jolie devant la caméra… Elle est soit officiellement la meilleure amie du monde, soit une stalkeuse obsessionnelle. Une obsession génétique puisque la mère de Tomoyo se comportait de la même façon avec la mère de Sakura.

Autre exemple de relation à caractère homosexuel, cette fois entre le frère de Sakura (Toya) et son meilleur ami (Yukito). À nouveau, ce qualificatif n’est jamais posé mais on comprend qu’il y a davantage entre eux que de l’amour amical à mesure qu’on avance dans l’histoire. Ce que je trouve très bien aussi, d’autant qu’on est presque sur une relation saine ici. Je dis presque parce que Yukito abrite quand même Yué dans son corps et n’existe pas vraiment en dehors de cette incarnation, il n’a d’ailleurs pas les souvenirs de Yué alors que l’inverse n’est pas vraie. M’enfin, Toya (le frère de Sakura) est tout à fait au courant et semble s’en accommoder sans soucis.

Finalement, le seul amour relativement sain dans ce manga, c’est celui entre Sakura et Shaolan qui se développe dans les deux derniers chapitres du manga (après une avalaaaaanche de quiproquo divers et variés) et j’admets que c’est plutôt mignon. Le souci c’est qu’à aucun moment je n’avais l’impression d’être face à une fille de primaire, que ce soit dans ses interactions sociales ou dans sa manière de se battre, d’affronter les épreuves. Pour moi, elle était au minimum à la fin du collège, rien qu’en me basant sur ses réflexions parfois trop matures sur les sentiments et le fait que le couple, l’amour, semble avoir une telle importance. Personnellement, en primaire, je me préoccupais surtout de jouer avec mes copines dans la cour de récré mais je suis peut-être une exception ?

Et donc, recommandable ou pas ?
Je pense qu’il est très intéressant de lire Card Captor Sakura comme un classique du genre magical girl et donc en le replaçant dans son contexte. Après tout, le manga a plus de vingt ans et bien des choses ont changé depuis, que ce soit dans nos sociétés ou même au Japon. Je me demande d’ailleurs ce que donne la suite, intitulée Clear Card, commencée bien plus récemment. Je compte la lire pour effectuer un comparatif. Toutefois, cela n’excuse pas l’ambiguïté de certaines relations décrites dans le manga, surtout celle avec le professeur.
Le manga fait partie de ces titres fondateurs d’un genre et importants dans l’histoire de ce média, donc culturellement parlant, c’est déjà un bel apport.
Il faut également garder à l’esprit qu’il s’agit d’un shôjo destiné à des enfants / préadolescentes avant tout. Cela implique que l’intrigue reste assez prévisible et dégouline de bons sentiments. Si vous aimez ce qui est guimauve, alors ce titre est fait pour vous mais si vous cherchez quelque chose de plus nuancé, de moins gentillet, mieux vaut passer son tour. Toutefois, le lire aujourd’hui avec un regard d’adulte a été une expérience très intéressante car ça m’a obligé à remettre en question mes souvenirs et à y poser un œil bien plus critique qu’autrefois. Ça reste une œuvre qui transpire la bonté et transmet de jolies valeurs qu’on devrait inculquer aux plus jeunes.

À l’ombre du Japon #39 { J’ai terminé de lire Chobits ! }

Ohayo mina !

Au début du mois de juillet, Pika achevait de ressortir les huit tomes du manga Chobits, titre phare du collectif Clamp et du catalogue de l’éditeur, digne manière de fêter les vingt ans de la série. Vingt ans déjà ! Comment ce titre a-t-il vieilli ? Que peut-on en dire aujourd’hui ? Ce billet a pour ambition de proposer une réponse à ces questions.

FLASHBACK !
Avant d’aller plus loin, je pense pertinent d’évoquer mon propre rapport à ce manga. Lorsque j’avais une dizaine d’années -je ne me souviens plus combien exactement- l’animé Chobits était diffusé sur MCM entre One Piece et GTO. J’avais commencé à regarder, envoûtée par les belles robes de Chii, avant de ressentir un malaise au bout de quelques épisodes. Un malaise que je ne m’expliquais pas. Peut-être était-ce lié aux sous-entendus sexuels qui traversent le manga ? À ces questionnements plus profonds sur des questions d’intelligence artificielle et d’émotions qu’on trouve tout au long de la série et pour lesquels je n’avais pas encore les clés de compréhension ? Toujours est-il que je changeais de chaîne à chaque fois que le manga commençait et que je n’en gardais donc pas un super souvenir, l’étiquetant à destination de personnes un peu perverses.

Pourquoi je vous raconte ça ? Tout simplement parce qu’en lisant le manga dans sa version papier et avec mon regard, mon recul et ma maturité (enfin euh…) d’aujourd’hui, j’en ai une opinion totalement différente.

De quoi ça parle, Chobits ?
En quelques mots, l’histoire raconte comment Hideki Motosuwa trouve un jour un pc humanoïde dans une poubelle près de chez lui. Hideki, c’est typiquement le gars campagnard sur les bords, pas très au courant des avancées technologiques ni très porté dessus, qui débarque à la capitale pour suivre des études et semble tomber tout droit dans un autre monde Le choisir comme narrateur permet d’expliquer les bases de l’univers. Hideki, donc, trouve ce pc humanoïde qui ressemble à une jeune fille (toute nue enroulée dans des bandelettes) et décide de la ramener chez lui pour voir s’il peut en faire quelque chose. La réparer, hein, ne pensez pas mal ! (hum)

Par chance, le PC s’allume mais semble vierge de tout programme hormis un logiciel d’apprentissage, ainsi que de toute capacité langagière. Elle doit donc TOUT réapprendre de zéro. L’histoire aurait pu s’arrêter là mais de mystérieuses photos font leur apparition, désignant Chii comme une / la légendaire chobits, ce qui va éveiller les mauvaises intentions de certain.es.

L’intrigue en elle-même n’a rien d’original et le dénouement final est dans l’ensemble attendu. Pourtant, Chobits reste très intéressant pour ses thématiques.

Chobits et les questions technologico-psychologiques :
Plus notre technologie évolue, plus il devient nécessaire de s’interroger sur des points moraux : quel est notre rapport aux ordinateurs ? Aux intelligences artificielles ? Qu’est-ce que le développement de ces technologies nous apporte ? Et si, un jour, notre ordinateur commençait à développer des sentiments ? Ces émotions seraient-elles moins valides parce qu’issues d’un programme ? Est-ce que deux ordinateurs peuvent tomber amoureux au sens où nous l’entendons ? Tout cela appartient au registre de la science-fiction mais aussi de l’humain. Aucune réponse n’est franchement donnée dans Chobits, le titre invite plutôt à une prise de conscience et à une réflexion. Pourtant, selon moi, sa plus grande richesse se situe ailleurs, dans la manière dont est abordée l’image de la femme.

Si vous vous intéressez un peu au Japon, vous savez que les relations hommes / femmes ne sont pas comparables à ce qu’on connait en occident. La pression sociale est énorme, pourtant, paradoxalement, c’est très difficile pour de nombreux japonais d’approcher une femme. Je n’ai pas de chiffres à avancer, il s’agit seulement d’une réalité sociale bien connue. Ainsi, l’existence de pc humanoïdes comme dans Chobits montre ce que serait une société où il est possible de s’acheter un.e compagnon.ne  de vie, à programmer comme on le souhaite. Comment une femme humaine pourrait-elle rivaliser avec cela ? On peut aussi retourner la question dans l’autre sens et demander comment un homme humain pourrait être à la hauteur d’un pc programmé pour coller à 100% aux envies de sa partenaire. Dans le manga, c’est mis en scène à travers une amie de Hideki qui était amoureuse d’un homme, homme qui avait épousé précédemment son pc. Un pc qui lui ressemblait physiquement. Quand elle l’a appris, sa confiance en elle et en leur amour naissant a été profondément ébranlée, ce qu’on peut comprendre.

À ce stade, je souhaite vous partager une réflexion toute personnelle liée à la fin du manga. Attention, le paragraphe suivant contiendra des révélations ! Je vous invite à cesser votre lecture ici pour éviter que je vous divulgâche des choses si vous comptez lire le manga.

Une ode à l’amour platonique ?
On réduit, comme souvent, le support humanoïde des pc à une fonction sexuelle. C’est bassement humain mais compréhensible puisque beaucoup de gens y auraient pensé. Pourtant, ce que je trouve beau dans Chobits, c’est que la fin (bien qu’attendue et sans surprise) propose un twist intéressant sur ce point quand Hideki apprend qu’il lui sera impossible d’avoir des relations sexuelles avec Chii puisque son bouton de redémarrage se trouve dans son intimité. Ainsi, s’il y a pénétration, elle va se reboot et tout perdre : nom, souvenirs, identité dans son ensemble, et ne sera donc plus Chii. Hideki clame que cela lui importe peu et la dernière case du manga le montre marié avec Chii, tous les deux visiblement très heureux.

Certain.es pourraient y voir une pudibonderie toute nippone pour le sexe mais je ne suis pas d’accord. Avec ce choix scénaristique, le collectif libère plutôt la femme de son rôle d’objet de plaisir auquel on la réduit trop souvent tout en rappelant que l’acte sexuel n’est pas forcément ce qui importe dans un couple, qu’on peut aimer sans l’aspect physique, entretenir une belle relation, ressentir du bonheur, sans écarter les cuisses. C’est un très beau message d’une modernité sidérante pour un manga datant de plus de vingt ans ! Évidemment, chacun.e interprète cela comme iel le sent mais c’est ainsi que moi, je l’ai compris. Je précise également que chacun.e a le droit d’attendre ce qu’iel veut du couple, avec ou non une proximité physique, pour peu que son/sa partenaire soit d’accord avec ça. Je ne porte pas non plus de jugements sur les personnes pour qui l’acte sexuel a de l’importance. Je me réjouis simplement de lire une œuvre où ce n’est pas le cas.

Mais… ?
Parce qu’il y a quand même un mais. Chii est un ordinateur, doté d’une intelligence artificielle. Aucun problème pour moi qu’elle puisse ressentir des émotions, même si celles ci viennent d’un programme. Je ne les trouve pas moins valides que les émotions humaines. Par contre, Chii devant tout réapprendre de zéro, ayant été « reboot » jusqu’à oublier les bases du langage et des codes sociaux, elle me fait davantage penser à un enfant (si pas un bébé) qu’à une femme envers qui on peut éprouver un désir physique ou même de l’amour. Sa candeur charme probablement beaucoup de gens (hommes ou femmes) mais quand même…

Sur cette base, (attention, je divulgâche !) quand Hideki lui dit « je t’aime » et déclare qu’elle est la personne la plus importante dans son cœur, j’aurais presque préféré ne pas voir de bagues à leur doigt dans la dernière case puisqu’on sort alors du cadre d’un amour fraternel ou même paternel, ce qui peut interroger sur l’aspect sain de toute ça. Il reste une certaine ambiguïté au sujet de laquelle je ne sais pas trop quoi penser. Toutefois, l’acte sexuel ayant été retiré de l’équation et le manga touchant à un type de relation auquel on peut plus difficilement appliquer les codes moraux de notre société, je me contente de le souligner sans pour autant porter un jugement de valeurs. Mais je pense que ça peut déranger certain.es alors je trouve important d’en parler.

La conclusion de l’ombre :
Pour toutes ces raisons, je ne regrette pas de m’être plongée dans la version papier de ce manga qui m’avait laissé, plus jeune, une si mauvaise impression car même si le tome huit est (trop) court et semble un peu rapide comparé au reste de la série, il n’empêche que les questions posées par le collectif CLAMP ainsi que la fin sont très intéressant.es à lire. Chobits est donc un manga en huit tomes à découvrir et sur lequel réfléchir longuement !

À l’ombre du Japon #38 { The Voices of a Distant Star (one-shot) }

Ohayo mina !

The Voices of a Distant Star est un one-shot de science-fiction adapté du court-métrage du même nom par Mizu Sahara. Le court métrage en question date de 2002, il a été réalisé et scénarisé par Makoto Shinkai à qui on doit également : Your Name, les enfants du temps et 5 cm per second, également disponibles chez Pika au format papier.

En quelques mots, il s’agit de l’histoire de deux jeunes collégiens sur le point d’entrer au lycée. Mikako est engagée après un tirage au sort dans la flotte spatiale des Nations Unies afin de piloter un mécha à la recherche de Tharsiens, une race extraterrestre possédant une technologie que l’humanité envie. Sur Terre, son meilleur ami Noboru l’attend. Ils échangent des messages, messages qui mettent de plus en plus de temps à arriver à mesure que la distance grandit…

Je n’aurais pas cru être à ce point touchée par une histoire comme celle-là. Les points de vue alternent entre Mikako dont la vie change radicalement et Noboru, qui s’accroche au passé grâce aux messages de son amie. Hélas, ces transmissions prennent de plus en plus de temps à arriver sur Terre, à mesure que Mikako s’éloigne. Au début, il suffit d’une semaine mais divers évènements vont contraindre le vaisseau où se trouve Mikako à prendre encore plus de distance si bien que le message suivant arrive au bout d’une année, puis de huit. Et, forcément, le temps ne s’écoule pas de la même façon pour Mikako que pour Noboru !

Sur dix chapitres seulement (vingt-cinq minutes à peine pour le court-métrage !) , Makoto Shinkai propose une histoire solide, à la fois simple dans son déroulement mais d’une incroyable richesse sur la psychologie de ses deux personnages. La manière dont Noboru gère cette distance, persuadé que Mikako l’oublie quand l’un des messages prend plus de temps à arriver, puis la culpabilité de l’avoir pensé alors qu’une bonne raison justifiait ce retard, rappelle notre humanité et notre fragilité face à l’incertitude des sentiments au sein d’une relation.

Mikako, de son côté, apprend à connaître les autres membres de son groupe de mission, se fait une nouvelle amie, sans jamais oublier Noboru et en allant jusqu’à mettre sa vie en danger pour essayer de lui envoyer un dernier message avant le saut qui va encore allonger la distance de transmission.

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Cette scène est particulièrement poignante car on la voit tendre les doigts vers son téléphone qui flotte dans son mécha, paniquée à la perspective d’échouer à l’attraper pour finalement devoir abandonner, ce qui la laissera en larmes et seule face à cette solitude. On sent beaucoup de résilience en chacun, beaucoup d’abnégation aussi et de dévouement dans leur relation qui, évidemment, transcende le qualificatif d’amitié pour se révéler être de l’amour. En règle générale, je n’apprécie pas ce genre de choses mais ici, cela fonctionne parfaitement.

J’ai ressenti beaucoup d’émotions à la lecture de ce texte. Je n’ai hélas pas pu voir l’animé, pas encore, mais je compte bien m’y pencher dés que possible.

La conclusion de l’ombre :
The Voices of a Distant Star est l’adaptation au format manga papier d’un court-métrage réalisé brillamment par Makoto Shinkai. En un one-shot, Shahara Mizu donne vie à cette superbe histoire d’une relation longue distance qui, dans un contexte de science-fiction, parle surtout de psychologie et de relation humaine et ce de manière très fine. J’ai adoré !

À l’ombre du Japon #35 { Blue Flag #8 ; Tokyo Revengers #11 ; Chobits #6 }

Ohayo minasan !
On se retrouve pour un nouvel épisode d’À l’ombre du Japon et je vous le dis tout de suite, ça ne va pas être tout rose. Vous le savez, je n’aime pas spécialement évoquer les romans / mangas que je n’ai pas aimé parce que je préfère me concentrer sur le positif. Le souci, c’est que j’ai parlé des séries concernées sur le blog en des termes élogieux et que les tomes concernés par le présent article (à l’exception de Chobits) ont provoqué un revirement sur les avis en question. Je me sens donc obligée de nuancer ce que j’ai pu écrire précédemment et c’est à travers ce billet que je vais m’y coller.

Attention, cela me semble logique mais je tiens à préciser que, comme j’évoque des suites, les avis qui suivent contiendront des éléments d’intrigue. Si vous poursuivez votre lecture, c’est à vos risques et périls !

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J’ai été assez élogieuse sur chacun des tomes de cette série qui parle d’homosexualité, de la façon dont on se découvre à l’adolescence, bref des thèmes qui m’intéressent et me tiennent à cœur. Je vous avais présenté le premier tome puis j’avais attendu d’avoir lu la totalité de la série pour vous proposer un article récapitulatif même si j’avais eu envie de parler du tome 7, qui ne faisait vraiment pas l’unanimité. Je me sentais comme un devoir de défendre cette série que j’aimais tellement. Bref, j’attendais beaucoup de la conclusion de la série et malheureusement, ça a été un échec pour moi.

Pour bien comprendre mon propos, vous devez savoir que le tome 8 se divise en deux parties sur la temporalité. La première reste au lycée et va régler les intrigues lancées durant les sept tomes antérieurs. La seconde, dans le dernier chapitre, se déroule quelques années plus tard à travers les yeux d’un personnage qu’on n’identifie pas tout de suite.

Concernant la première partie, plus j’avançais dans la lecture du tome et plus je trouvais les échanges entre les personnages assez artificiels. Que ce soit la manière dont Tôma et Futaba règlent leur différent, la façon dont Taichi s’y prend pour enfin parler en face à face à Tôma, rien ne sonne juste selon moi du coup j’ai eu l’impression d’une pseudo happy end forcée. Cela m’a profondément déçue même si, en y regardant bien, les prémices de cela se dessinaient déjà dans la mise en scène du tome 7. J’ai conscience que ce sentiment reste très personnel, j’ai lu des articles plutôt élogieux sur ces points donc c’est peut-être lié à ma propre sensibilité, à mon propre vécu. La sauce n’a tout simplement pas pris.

Concernant la deuxième partie, je dois avouer que deux choses m’ont posé problème. Déjà, le traitement de Masumi m’a vraiment heurtée. Durant tout le manga, elle est amoureuse de Futaba, ce qui sous-entend une attirance pour les femmes et permettait d’évoquer l’homosexualité féminine en plus de la masculine. Je regrettais un peu que ça soit secondaire dans l’intrigue tout en ayant conscience qu’on ne peut pas parler de tout au premier plan. Arrive alors ce chapitre final où on la retrouve… mariée avec un homme qui me donne surtout l’impression d’être un bouche trou, comme si Masumi était « revenue à la raison » (et je mets de gros guillemets). Je sais que, dans la vie, ce sont des choses qui arrivent aussi, que l’attirance sexuelle ou amoureuse n’est pas purement binaire et qu’on ne doit pas l’y réduire. Ce sont des choses auxquelles je crois fermement. Toutefois, la façon dont c’est présenté ne donne pas une très bonne image du personnage en plus d’aller à l’encontre de ce que souhaitait raconter le titre. Ou de ce que je pensais qu’il souhaitait raconter. Qu’elle choisisse cette voie ne me pose pas de soucis mais cela doit être amené, le lecteur a besoin de davantage d’informations pour comprendre son évolution et la rupture temporelle ne le permet pas. Cela semble donc véritablement arriver de nulle part. Sans compter le choix final de mettre en couple Tôma et Taichi qui n’est pas du tout préparé durant l’intrigue ou alors, mis en scène d’une façon trop subtile pour que je l’ai compris avant que ça arrive. Finalement, les sept premiers tomes de Blue Flag se concentrent presque sur des détails et il manque une énorme partie pour comprendre le chapitre final.

Je me rends compte que c’est ça, mon plus gros souci. Il se passe plusieurs années après les évènements principaux de Blue Flag et le dernier chapitre mais j’ai presque l’impression de ne pas avoir lu l’histoire qui amène à cela. Si le mangaka avait pris le temps de mieux préparer sa fin, peut-être que mon sentiment aurait été différent mais peut-être ne le lui a-t-on pas permis ? Je l’ignore. En tout cas, je suis très triste de ne pas avoir adhéré à la fin de cette série qui était un coup de cœur jusque là et qui m’avait fait ressentir beaucoup d’émotions positives.

D’autres avis : Les voyages de LyLes blablas de Tachan – vous ?

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À l’instar de Blue Flag, j’ai déjà parlé à plusieurs reprises de ce manga sur le blog. D’abord en vantant son premier tome prometteur puis en accrochant bien au concept sur plusieurs tomes avant d’être déçue par l’une ou l’autre transition que je trouvais trop longue ou peu intéressante. J’attendais qu’un arc s’achève pour vous proposer un article plus complet sauf que ça n’arrive toujours pas vraiment là où j’en suis. Le tome 10 relevait clairement le niveau mais le 11 dont il est ici question m’a laissé un sentiment de lassitude.

Je me rends compte que je ne suis plus du tout intéressée par cette histoire. Et c’est triste parce qu’il y a plein de bonnes idées, malheureusement l’auteur s’éloigne du noyau dur posé au début et qui avait su me séduire (avec Mickey, Draken, Takemichi) au point que des personnages emblématiques sont totalement absents pour être remplacés par d’autres, qui manquent de profondeur.

Je pense donc arrêter la série. Ce qui a contribué à ma décision c’est d’apprendre que la saga comptait déjà une vingtaine de tomes au Japon et qu’on était loin de la fin. Si je trouve déjà des longueurs maintenant, je n’ose pas imaginer par la suite. Peut-être que le mangaka va se remettre sur les rails, hélas j’ai décidé de ne plus m’acharner sur des séries qui ne sont pas de qualité constante et Tokyo Revengers avait déjà eu droit à sa seconde chance sur des tomes précédents. Il y a trop de titres à lire pour que je puisse me le permettre. Dommage !

D’autres avis : Les blablas de Tachan – vous ?

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Après ces deux lectures mitigées, j’avais presque peur de me lancer dans la lecture de Chobits en me demandant si j’allais aussi être déçue par cette série -ce que j’aurais encore plus mal vécu. Ne dit on pas « jamais deux sans trois » ? Heureusement, CLAMP se confirme comme une valeur sûre dans le milieu du manga !

Ce tome met davantage l’accent sur la relation entre les humains puisque le Patron a enfin l’occasion de s’expliquer avec Yumi sur sa relation passée avec un ordinateur. En effet, pour rappel, Yumi a travaillé à la pâtisserie avant Chii et est tombée amoureuse de son gérant, avant d’apprendre que ce dernier avait épousé son PC et que le PC en question portait le même prénom qu’elle. L’explication sortie de son contexte parait effarante mais dans le prisme du manga, on comprend que le sujet est abordé pour offrir une forme de réflexion sur l’amour mais aussi sur la conscience et sur ce qu’on peut qualifier de « vivant ».

C’est aussi l’occasion de revenir un peu sur Minoru et son propre pc qu’il a construit à l’image de sa défunte sœur. Il l’a donc programmée pour être comme elle mais certains actes du PC posent question et laissent planer un doute sur la conscience développée par ces machines. La tension narrative reste à son comble et on se demande vraiment comment tout cela va se terminer.

Moderne et passionnant, voilà un manga que je ne regrette pas d’avoir découvert dans sa version papier. Il reste deux tomes avant la fin et je me réjouis de les lire pour vous proposer ensuite un article plus complet !

D’autres avis : pas que je sache !

Et voilà c’est déjà terminé ! J’espère que mes avis négatifs n’ont pas été trop désagréables à lire et que vous comprenez pour quelle raison je me sentais comme un devoir de rectifier ce que j’avais pu dire précédemment au sujet de ces séries. On se retrouve bientôt pour un épisode un peu plus positif !

Mata itsu ka, ja ogenki de !
( À bientôt et prenez soin de vous !)

À l’ombre du Japon #31 { Anonyme ! #3 ; Les carnets de l’apothicaire #1 ; Blue Period #1 }

Ohayô minasan !

Comme souvent dans les parutions mangas, il y a eu beaucoup de nouveautés récemment et le hasard éditorial a fait que plusieurs qui m’intéressent sont tombées quasiment en même temps. J’ai donc acheté une suite et tenté deux premiers tomes. Hélas, parmi ces trois titres, il n’y en a qu’un pour m’enthousiasmer vraiment… Revenons dessus.

3
Je vous ai déjà évoqué le manga Anonyme ! avec une certaine dose d’enthousiasme pour l’histoire de ce lycée qui a assassiné son prof pour une raison mystérieuse (qu’on apprend assez vite mais je la garde sous silence) ce qui a bien entendu détruit sa propre vie et celle de sa famille. Le souci avec les histoires de ce genre c’est que, à mon sens, elles doivent être courtes pour conserver leur intérêt, leur dynamisme. Si le dessin est toujours bien maîtrisé avec un travail soigné sur les expressions du visage et le non verbal, l’intrigue en elle-même souffre de longueurs fatales et de retournements de situation vraiment peu subtils qui font que j’ai roulé des yeux et soupiré plus d’une fois. L’arrivée d’un personnage à la fin du tome 2 qui s’incruste beaucoup trop dans le 3 n’arrange rien, avec des réflexions vraiment limites que je ne vais pas retranscrire ici pour ne rien divulgâcher. Ce personnage, d’ailleurs, supposé être l’antagoniste de l’histoire, n’a aucun charisme ni crédibilité. Du coup, ses actions tombent à plat. Dommage parce qu’il y avait un énorme potentiel ! Mais les éléments de ce volume sont trop. Trop attendus, trop gros, trop tout. Si le tome 4 s’avère être le dernier, j’y jetterai probablement un œil mais je doute que ça soit le cas. Je vais donc probablement m’arrêter ici pour cette série… Dommage.

D’autres avis sur ce tome : pas encore à ma connaissance.

5
Blue Period est un manga artistique qui traite de peinture. On y suit Yatora, un lycéen en première qui ne sait pas trop quoi faire de sa vie et n’a pas vraiment de passion, ce qui ne l’empêche pas d’étudier et d’obtenir de bons résultats tout en entretenant une vie sociale. Un jour, il voit une peinture au club d’art qui va bouleverser sa vie et lui donner envie de s’investir en cours artistiques. C’est le début d’un grand changement pour lui car désormais, Yatora sait qu’il souhaite intégrer une université pour étudier la peinture. Comme ses parents n’ont pas trop les moyens, il n’a pas le choix et va devoir décrocher une bourse à l’université des arts de Tokyo, la seule dont le cursus est financièrement accessible sans pour autant sacrifier à la qualité de sa réputation.

J’ai énormément entendu parler de ce manga sur la blogosphère et lu des retours assez enthousiastes à son sujet. Pour beaucoup, ça a été un coup de cœur ou en tout cas, une bonne découverte qui répondait totalement à leurs attentes. Peut-être que cette hype a joué sur mes espérances et que j’en attendais de trop… Toujours est-il que la magie n’a pas du tout opéré sur moi.

Une fois ma lecture entamée, j’ai rencontré plusieurs soucis. Déjà, le personnage principal m’a semblé très antipathique. J’avais un souci avec son attitude, avec la façon dont il réfléchit, dont il s’adresse aux autres, ça a été une réaction de rejet presque épidermique. Pourtant, objectivement, il n’est pas immonde. C’est un lycée bosseur qui trouve le temps de sortir avec ses amis, a priori il est plutôt dans la norme mais je l’ai trouvé très condescendant et agaçant, bref je n’ai pas réussi à me prendre d’affection pour lui et donc d’intérêt pour son histoire.

S’il n’y avait eu que ça, encore… Hélas, j’ai également eu le sentiment de lire un tome extrêmement long, beaucoup trop long même pour un tome 1. Il s’y passe plein de choses et paradoxalement, pas tant que ça avec énormément de digression sur l’univers de la peinture si bien qu’on est pas loin du tuto pendant une bonne moitié du titre. Pour moi, l’équilibre n’est pas encore optimal entre l’intrigue, les personnages et les informations autour du monde de la peinture. Je me suis régulièrement ennuyée et j’ai résisté à la tentation de passer des pages pour être sûre de ne rien louper. Sans succès, hélas. Enfin, je dois mentionner l’existence d’un personnage transgenre qui n’est vraiment pas bien exploité ni traité, je trouve, au point que pendant la moitié du manga je me demandais s’il n’y avait pas tout simplement eu une faute dans le pronom utilisé. C’est dommage parce qu’il y avait de la matière pour faire bien mieux et j’ai un peu le sentiment que l’auteur a voulu donner dans la représentation mais sans assumer. D’ailleurs, je dis transgenre mais j’utilise peut-être un mauvais terme car tout ce qu’on sait de ce garçon, c’est qu’il aime s’habiller et se comporter comme une fille. Iel n’est d’ailleurs pas le seul personnage dans ce cas puisque tous semblent inconsistants en dehors du prisme de Yatora. Comme je suis plutôt une lectrice sensible aux protagonistes, j’ai vraiment ressenti un gros regret sur cet aspect. La balance aurait du s’inverser avec moins de tuto et plus d’humain puisque ce premier volume est quand même assez épais, il aurait pu se le permettre. Cela ne signifie pas que le manga est mauvais, juste qu’il ne me convient pas en tant que lectrice.

Je vais donc arrêter ici ma découverte de cette série. Par contre, je vous mets des liens vers d’autres blogs qui ont un avis totalement différent du mien, pour vous permettre de faire efficacement le tour de la question.

D’autres avis : Songe d’une nuit d’étéLa pomme qui rougitL’apprenti OtakuLes voyages de LyLes mots passantsLes blablas de Tachan – vous ?

4
J’ai gardé le meilleur pour la fin ! J’avais un peu peur de découvrir les carnets de l’apothicaire, sans trop pouvoir expliquer pourquoi. Je crois que j’ai tellement pris l’habitude d’être déçue que j’ose à peine encore m’enthousiasmer à la découverte de nouveaux mangas, ces derniers temps. Je sais, ça fait très fille blasée mais bon ! Pourtant, j’aimais bien le chara-design montré sur la couverture et l’histoire semblait assez prometteuse : intrigues et poisons au cœur du palais impérial, forcément… Ça commençait bien !

Et de fait j’ai tout de suite accroché au personnage de Mao Mao qui est une fille passionnée par son art d’apothicaire au point de mener des expériences sur son propre corps. Il n’y a que cela qui l’intéresse, elle reste même de marbre face au beau gosse de l’histoire, j’en aurais pleuré de bonheur. Du coup, je n’ai eu aucun mal à m’intéresser à l’intrigue : plusieurs bébés impériaux meurent les uns à la suite des autres sans qu’on ne sache pourquoi, au point de croire que le palais est maudit. Mao Mao comprend rapidement ce qui arrive parce qu’elle a connu un problème similaire dans son ancienne vie du quartier des plaisirs. Elle prévient donc les mères en restant anonyme, trahissant sa capacité à lire et écrire… Hélas (enfin à voir sur le long terme si c’est hélas ou heureusement !) elle est démasquée et prise au service de la favorite de l’empereur dont le bébé survit. La voilà donc qui se retrouve sur le devant de la scène, en quelque sorte… Avec tout ce que ça implique.

Ce premier volume pose non seulement l’univers et son personnage principal mais propose aussi un début d’intrigue accrocheur. Les informations sont mises en scène avec cohérence, rien ne parait artificiel. Tout est fait pour immerger le lecteur et cela a totalement fonctionné avec moi. J’espère ne pas m’emballer trop vite mais j’ai vraiment hâte de lire la suite !

Notez que les carnets de l’apothicaire est l’adaptation en manga d’un roman du même nom et la lecture de ce premier tome me donne vraiment envie de lire ce texte sous ce format ! J’espère que Ki-oon nous en donnera l’occasion également.

D’autres avis : L’apprenti OtakuLes voyages de LyLa pomme qui rougitles blablas de Tachan – vous ?

Et voilà c’est déjà terminé pour cette fois ! J’espère que ça vous a plu, n’hésitez pas à me donner votre avis sur ces tomes ou ces séries si vous avez eu l’occasion de les lire 🙂

Mata itsu ka, ja ogenki de !
( À bientôt et prenez soin de vous !)

À l’ombre du Japon #29 { Chobits #5 ; Reborn ! #1 ; Tokyo Revengers #10 }

Ohayô minasan !
Nous voici déjà de retour avec un épisode consacré aux trois premiers mangas lus en 2021 ! Et c’était plutôt pas mal comme cuvée…

3
Je n’ai pas encore évoqué Chobits sur le blog en format tome par tome. Je vous en ai parlé au détour d’un article ou l’autre, notamment dans les mangas que je vous conseillais de mettre sous le sapin en 2020 maiiiis voilà, j’ai envie de vous écrire quelques mots sur ce cinquième tome qui sert un peu de transition, apporte de nouveaux éléments et surtout, amorce une thématique qu’on connait bien quand on évoque des robots à apparence humaine : peuvent-ils remplacer l’humain en tant que personne genrée et donc, par extension, membre d’un couple ?

C’est quelque chose dont le tome 4 parlait déjà avec un retour sur le passé du patron de la boulangerie où Chii travaille. La fin du tome 5 le rappelle et remet le lecteur en face de ces questions compliquées qu’on a tendance à un peu oublier au contact de Chii et Hideki. De plus, depuis le tome précédent, Chii a été enlevée par un informaticien obsédé par les légendaires Chobits. Il est persuadé que Chii en est un et va tout mettre en œuvre pour percer ses secrets. Ainsi formulé, on oublie d’autant plus aisément que Chii est, en théorie, un simple ordinateur… C’est d’autant plus vrai que Hideki se morfond d’inquiétude à l’idée qu’on lui fasse le moindre mal, là où son ami Shinbo va justement incarner la « voix de la raison » pour lui rappeler que dans le pire des cas, il suffira d’effacer sa mémoire, car Chii n’est qu’un programme.

Mais l’est-elle vraiment ? Les quelques passages avec la mystérieuse autrice du livre pour enfant (dont je tais à dessein l’identité pour ne pas trop vous divulgâcher des éléments importants) qui semble raconter les éléments de la vie de Chii et Hideki laissent à penser que non et que le créateur de Chii poursuivait justement un certain but en la créant. Personnellement, j’imagine qu’il cherchait à prouver que les programmes peuvent développer des émotions mais je me trompe peut-être ? À voir.  Bref, cette intrigue ainsi les réactions des différents personnages permettent de construire un fond réflexif assez solide tout en donnant la parole à chaque point de vue sans pour autant oublier l’intérêt de l’histoire en elle-même. Un beau boulot et je n’ai qu’une hâte : lire le tome 6 !

D’autres avis sur ce tome : pas encore mais cela ne saurait tarder !

4
Lilysatis (aka Aurélie Mendonça) m’a offert le premier tome de Reborn ! lors d’un concours et j’étais très curieuse de découvrir ce manga qui compte tellement à ses yeux qu’elle en a tatoué l’un des personnages sur sa peau. Je dois dire que la lecture de ce premier tome m’a décontenancée… Et je vais tenter de vous expliquer pour quelle raison.

Déjà, le pitch de base n’est pas (si) banal : Tsunayoshi Sawada est un raté autant sur un plan scolaire que sportif. Sa mère décide donc d’engager un prof particulier, Reborn, qui est… un bébé en costume (?!) mais aussi le plus puissant tueur à gage de la mafia italienne. Il travaille d’ailleurs pour la famille Vongola dont le chef l’a envoyé au Japon pour former Tsuna à prendre sa suite puisque tous les autres candidats sont morts et qu’il est le dernier avec du sang Vongola dans les veines. Ma première réaction à la lecture du résumé a été de sourire et de penser : mais what the fuck ?!

On sent directement qu’il ne faut pas attendre de ce titre quelque chose de sérieux et juste se laisser porter par le délire. Il se passe d’ailleurs plein de choses pendant ce premier tome, presque… trop de choses si on veut être honnête. Les gags s’enchainent au point de devenir prévisibles et un peu lourds, des personnages arrivent trop rapidement, ça part dans tous les sens et dans tous les excès avec le concept de balle de la dernière volonté. En deux mots, il s’agit d’une technologie propre à la famille Vongola qui fait que quand on tire dans une partie du corps avec, on obtient un pouvoir spécifique et si elle « tue » elle ramène sa victime à la vie avec une énergie supérieure qui la pousse à accomplir sa dernière volonté. Au bout de cinq minutes, la personne redevient totalement normale. Par contre si on tire sur quelqu’un qui n’a pas de regret et donc de dernière volonté, la balle sert juste à le / la tuer…

Les idées sont présentes, hélas c’est un peu trop brouillon à mon goût et si j’ai souri une fois ou deux, j’ai quand même trouvé ce tome assez long, lourd, sans réussir à comprendre où le mangaka voulait aller. Je me suis alors renseignée, perplexe, pour comprendre ce qu’Aurélie trouvait de si extraordinaire à ce manga et je suis tombée sur un article qui expliquait qu’au tome 8 (la série en compte 42) le manga prend un tournant radical, gagne en sérieux, se complexifie, etc. Je pense donc continuer à découvrir cette série pour juger par moi-même mais plutôt en l’empruntant dans une bibliothèque. Après, honnêtement, si je n’avais du me fier qu’à ce premier tome sans savoir à quel point cette série comptait aux yeux d’une autrice que j’apprécie, j’aurais cessé l’aventure aussi sec. Comme quoi, parfois, cela vaut peut-être la peine d’aller un peu plus loin… Suite au prochain épisode donc !

D’autres avis sur ce tome : SunreadAsia4Ever2 – vous ?

5
Je vous ai parlé du tome 9 sur le blog à la fin du mois de novembre en partageant une réflexion au sujet des suites qui mettent trop longtemps à sortir (à mon goût) et font que mon intérêt a tendance à décliner, sauf pour de rares titres. Cela commençait à être le cas avec Tokyo Revengers mais le dixième opus a prouvé que, quand un mangaka s’en donne la peine, même plusieurs mois entre deux tomes ne constituent pas un réel problème pour stimuler l’intérêt des lecteurs. Je trouve que ce volume rend un nouveau souffle à la série et gagne encore en violence avec des enjeux qui se précisent et des décisions à prendre qui ne sont pas évidentes sur un plan moral. Une fois de plus, Takemichi a du retourner dans le passé afin d’empêcher un affrontement entre le Toman et le Black Dragon dont l’issue risque de changer totalement la personnalité de Hakkai, avec les conséquences que l’on sait sur le futur. Mais cette fois, il ne devra pas trouver seul des solutions puisqu’il va avouer toute la vérité à quelqu’un…

Même si je n’ai eu aucun mal à me replonger dans l’histoire, je regrette toujours que l’éditeur (ou le mangaka ?) n’ajoute pas un récapitulatif des personnages et des tomes précédents au début de cette série alors que ça se fait régulièrement ailleurs (et même chez Glénat de mémoire). Son absence pose un vrai problème à mon sens pour des tomes un peu plus « faibles » ou « de transition » comme l’était, par exemple, le 9.

D’autres avis sur ce tome : pas encore mais cela ne saurait tarder !

Et voilà c’est déjà terminé ! Il faut dire qu’il n’y a pas toujours énormément à écrire au sujet des suites et c’est bien pour ça que je rassemble plusieurs tomes en un seul article. N’hésitez pas à me donner vos propres impressions dans les commentaires 🙂

Mata itsu ka, ja ogenki de !
( À bientôt et prenez soin de vous !)

BML #30 – décembre 2020

Bonjour à toutes et à tous !

Nous voici (déjà ?) à la fin du mois de décembre, c’est donc l’heure du dernier bilan mensuel avant 2021 (sauf si un 13e mois pope le 31 décembre à minuit, perso je ne m’étonne plus de rien…) et il a été plutôt fructueux comme vous allez le constater.

Côté romans : 

Acadie de Dave Hutchinson au Bélial.
La ville sans vent #2 d’Éléonore Devillepoix chez Hachette (SP).
L’Anti-magicien #2 de Sébastien de Castell chez Gallimard.
Hors-série 2020 Une Heure Lumière du Bélial.
L’homme chocolat d’Aurélie Mendonça chez 1115 éditions.
L’arbre d’imagination d’Aurélie Mendonça chez 1115 éditions.
La Première Loi #2 Haut et court de Joe Abercrombie chez Bragelonne.
La passe-miroir #2 les disparus du Clairdelune de Christelle Dabos chez Gallimard. (chronique à venir)
La passe-miroir #3 la mémoire de Babel de Christelle Dabos chez Gallimard. (chronique à venir)

Nous avons donc 5 romans, 2 novellas et 2 nouvelles ! Je compte également deux abandons ce mois-ci, deux services presses numériques dans lesquels je ne suis pas parvenue à me plonger. Du coup, j’ai préféré les laisser de côté pour m’en tenir à mes bonnes résolutions et ne plus me contraindre à la lecture. J’ai également décidé de me lancer dans la lecture de la Passe-miroir en enchainant les tomes puisque je me suis offert le coffret collector proposé par Gallimard en édition limitée. Je passe pour le moment un excellent moment et je ne regrette pas ma décision de finir 2020 avec ces romans. Pour rappel, j’avais lu le premier tome il y a presque deux ans maintenant…

Côté mangas :

Nos temps contraires #1, #2 (akata)
Comme sur un nuage #1 (akata)
Cautious hero #1 (doki-doki)
Chobits #4 (pika)
Je suis un assassin (et je surpasse le héros) #2 (doki-doki)
Blue Flag #7 (kurokawa)
Black Butler #23 -> #27 (kana)

Pour un total de 12 mangas avec uniquement de bonnes lectures (ou relectures) et pas le moindre abandon. Wouhou ! Pour le moment je n’ai parlé que de Nos temps contraires et Comme sur un nuage dans un article dédié mais j’ai déjà écrit les prochains billets sur les autres tomes, ils sont programmés pour début 2021. Encore un peu de patience !

Côté comics :

Harleen de Stjepan Sejic (Urban comics)
Joker, le deuil de la famille (Urban comics)
Sunstone #1 et #2 de Stjepan Sejic (Panini comics)

J’ai lu davantage de comics ce mois-ci avec quatre titres en tout donc trois du même auteur qui m’a tant séduite avec Harleen que j’ai souhaité continuer à découvrir son œuvre. Sunstone est radicalement différent mais pas dénué d’intérêt ni de talent, au contraire ! J’ai reçu tous les tomes pour Noël donc je compte écrire un article global dessus lorsque j’aurai tout lu. Ces deux volumes sont déjà prometteurs. Quant au Deuil de la famille, je ne vais pas m’appesantir dessus tant j’ai été déçue. Les trois quart du tome sont vraiment dingues, malsaines et tout ce qu’on veut, puis la fin gâche tout en annulant tous les enjeux posés précédemment… Je n’ai vraiment pas compris l’intérêt de ne pas assumer jusqu’au bout, surtout pour un album relié au Joker. Dommage !

Petit bonheur du mois : 
Les petits bonheurs du mois est un rendez-vous initié par le blog Aux Petits Bonheurs qui consiste à mettre en avant les moments positifs de la vie. Ce mois-ci je vais surtout retenir l’achat de ma première voiture ! J’ai mon permis depuis juin 2019 et un travail stable depuis novembre 2019, il était temps que je saute le pas et m’offre cette beauté qui me facilite déjà tellement la vie. Enfin ça se ressentira surtout quand on sortira du confinement (ouais je suis comme ça moi, je m’offre une voiture quand je peux le moins m’en servir ._.) mais je n’ai pas de regrets. J’ai l’impression de devenir adulte, c’est perturbant.

C’est déjà la fin de ce bilan qui sera le dernier article publié en 2020 ! 2021 s’ouvrira sur le bilan annuel et parlera également de l’avenir du blog, de ce que j’ai envie d’accomplir, de mes bonnes résolutions littéraires. J’espère que vous serez au rendez-vous et je vous souhaite déjà une très belle année, prenez soin de vous ♥