BML #30 – décembre 2020

Bonjour à toutes et à tous !

Nous voici (déjà ?) à la fin du mois de décembre, c’est donc l’heure du dernier bilan mensuel avant 2021 (sauf si un 13e mois pope le 31 décembre à minuit, perso je ne m’étonne plus de rien…) et il a été plutôt fructueux comme vous allez le constater.

Côté romans : 

Acadie de Dave Hutchinson au Bélial.
La ville sans vent #2 d’Éléonore Devillepoix chez Hachette (SP).
L’Anti-magicien #2 de Sébastien de Castell chez Gallimard.
Hors-série 2020 Une Heure Lumière du Bélial.
L’homme chocolat d’Aurélie Mendonça chez 1115 éditions.
L’arbre d’imagination d’Aurélie Mendonça chez 1115 éditions.
La Première Loi #2 Haut et court de Joe Abercrombie chez Bragelonne.
La passe-miroir #2 les disparus du Clairdelune de Christelle Dabos chez Gallimard. (chronique à venir)
La passe-miroir #3 la mémoire de Babel de Christelle Dabos chez Gallimard. (chronique à venir)

Nous avons donc 5 romans, 2 novellas et 2 nouvelles ! Je compte également deux abandons ce mois-ci, deux services presses numériques dans lesquels je ne suis pas parvenue à me plonger. Du coup, j’ai préféré les laisser de côté pour m’en tenir à mes bonnes résolutions et ne plus me contraindre à la lecture. J’ai également décidé de me lancer dans la lecture de la Passe-miroir en enchainant les tomes puisque je me suis offert le coffret collector proposé par Gallimard en édition limitée. Je passe pour le moment un excellent moment et je ne regrette pas ma décision de finir 2020 avec ces romans. Pour rappel, j’avais lu le premier tome il y a presque deux ans maintenant…

Côté mangas :

Nos temps contraires #1, #2 (akata)
Comme sur un nuage #1 (akata)
Cautious hero #1 (doki-doki)
Chobits #4 (pika)
Je suis un assassin (et je surpasse le héros) #2 (doki-doki)
Blue Flag #7 (kurokawa)
Black Butler #23 -> #27 (kana)

Pour un total de 12 mangas avec uniquement de bonnes lectures (ou relectures) et pas le moindre abandon. Wouhou ! Pour le moment je n’ai parlé que de Nos temps contraires et Comme sur un nuage dans un article dédié mais j’ai déjà écrit les prochains billets sur les autres tomes, ils sont programmés pour début 2021. Encore un peu de patience !

Côté comics :

Harleen de Stjepan Sejic (Urban comics)
Joker, le deuil de la famille (Urban comics)
Sunstone #1 et #2 de Stjepan Sejic (Panini comics)

J’ai lu davantage de comics ce mois-ci avec quatre titres en tout donc trois du même auteur qui m’a tant séduite avec Harleen que j’ai souhaité continuer à découvrir son œuvre. Sunstone est radicalement différent mais pas dénué d’intérêt ni de talent, au contraire ! J’ai reçu tous les tomes pour Noël donc je compte écrire un article global dessus lorsque j’aurai tout lu. Ces deux volumes sont déjà prometteurs. Quant au Deuil de la famille, je ne vais pas m’appesantir dessus tant j’ai été déçue. Les trois quart du tome sont vraiment dingues, malsaines et tout ce qu’on veut, puis la fin gâche tout en annulant tous les enjeux posés précédemment… Je n’ai vraiment pas compris l’intérêt de ne pas assumer jusqu’au bout, surtout pour un album relié au Joker. Dommage !

Petit bonheur du mois : 
Les petits bonheurs du mois est un rendez-vous initié par le blog Aux Petits Bonheurs qui consiste à mettre en avant les moments positifs de la vie. Ce mois-ci je vais surtout retenir l’achat de ma première voiture ! J’ai mon permis depuis juin 2019 et un travail stable depuis novembre 2019, il était temps que je saute le pas et m’offre cette beauté qui me facilite déjà tellement la vie. Enfin ça se ressentira surtout quand on sortira du confinement (ouais je suis comme ça moi, je m’offre une voiture quand je peux le moins m’en servir ._.) mais je n’ai pas de regrets. J’ai l’impression de devenir adulte, c’est perturbant.

C’est déjà la fin de ce bilan qui sera le dernier article publié en 2020 ! 2021 s’ouvrira sur le bilan annuel et parlera également de l’avenir du blog, de ce que j’ai envie d’accomplir, de mes bonnes résolutions littéraires. J’espère que vous serez au rendez-vous et je vous souhaite déjà une très belle année, prenez soin de vous ♥

La ville sans vent #2 la fille de la forêt – Éléonore Devillepoix

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La fille de la forêt
est le second (et dernier) tome de la ville sans vent écrit par l’autrice française Éléonore Devillepoix. Publié par Hachette Romans, vous trouverez ce texte partout en librairie au prix de 18 euros.
Je remercie NetGalley et les éditions Hachette pour ce service presse numérique.

De quoi ça parle ?
Souvenez-vous, je vous ai déjà parlé du premier tome sur le blog !
L’histoire reprend pile à la fin du premier volume. Lastyanax part à la recherche d’Arka qui tente, de son côté, de retourner dans la forêt des Amazones pour échapper à la malédiction. Pendant ce temps, Hyperborée est prise d’assaut par des envahisseurs extérieurs et subit un froid hivernal sévère depuis la destruction du dôme.

Une suite à la hauteur du premier tome.
C’est ce que je me suis dit en terminant la lecture de ce roman. La fille de la forêt tient les promesses déjà esquissées dans le premier tome de ce diptyque puisqu’on y retrouve tous les ingrédients qui avaient su me séduire : un background maîtrisé et qui s’étoffe encore, des personnages attachants, une intrigue qui ne connaît aucun temps mort, une écriture fluide et agréable avec un enchainement des points de vue judicieux. Bref, l’autrice reste fidèle à elle-même et on l’en remercie. Pour plus de détails, je vous renvoie à ma chronique du premier volume.

Mais alors, que dire de plus ? Sur l’intrigue, rien car je ne souhaite pas gâcher votre plaisir de lecture en partageant mes réflexions sur tel ou tel personnage ou mon plaisir face aux multiples révélations et entrelacements qui existent entre les personnages de cette histoire. J’ai le sentiment que, plus qu’un tome 2, ce roman a été écrit comme un one-shot et scindé en deux volumes pour des questions éditoriales. Je me trompe peut-être, toutefois il aurait mérité une seule chronique pour l’ensemble, afin de fournir un article plus conséquent. Il y a tout de même un élément plus particulier sur lequel j’ai envie de m’arrêter.

Libération et image de la femme.
L’autrice a ici la bonne idée de pousser plus loin les thèmes déjà abordés dans le premier volume. Je vous parlais d’une société sexiste où Arka et Pyrrha dénotent par leur volonté de s’affirmer et où on craint le peuple des Amazones justement parce que ce sont des femmes puissantes. Femmes qui elles aussi tombent dans l’excès puisqu’elles bannissent les hommes, les méprisent et les exploitent quand elles ne les tuent tout simplement pas. Les évènements du premier volume sont prétexte à une évolution politique majeure en Hyperborée puisque des élections vont être organisées et que Pyrrha, une femme, va avoir le droit de s’y présenter ! Ses consœurs pourront même voter, sans distinction de classe sociale. Une petite révolution ! C’est l’occasion de tout un tas de réflexions pertinentes sur la politique, la libération de la femme, ses droits, son image… mais aussi de situations malaisantes qu’on vit pourtant au quotidien, sur base de sexisme ordinaire, de harcèlement de rue, etc. Éléonore Devillepoix dénonce mais elle le fait avec intelligence et subtilité en se servant de son intrigue et sans jamais trop en faire. C’est un point que j’ai vraiment beaucoup apprécié. Elle a, en plus, banni tout manichéisme puisqu’on a l’occasion de rencontrer plusieurs types de société et de remettre chaque système politique en question.

Par exemple, Arka a été élevée dans la société amazone qu’elle idéalise complètement. À mesure que le roman avance, elle prend toutefois conscience des exactions de ces dernières, de leur comportement guerrier et du fait que les sociétés tout autour d’elles existent pour la guerre et ne sont pas formatées pour la paix. C’est, je trouve, une réflexion vraiment pertinente et riche que propose l’autrice et je suis contente de la retrouver dans un roman pour adolescent car il peut ouvrir la voie à un beau travail scolaire. Si des profs de français passent par là…

La conclusion de l’ombre :
La fille de la forêt possède des qualités identiques à La ville sans vent dont il est la usite : une plume agréable, des personnages attachants et une intrigue bien rythmée. L’autrice tient ses promesses en proposant une suite qui se veut un vrai page-turner intelligent et engagé subtilement pour la cause des femmes et de l’égalité. Voilà un diptyque que je recommande chaudement à tout qui aime les univers originaux, les personnages adolescents qui en ont dans la cervelle et qui ont envie de vivre une aventure géniale bien au chaud sous un plaid. Parce que ça caille, quand même, à Hyperborée.

La ville sans vent #1 – Éléonore Devillepoix

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La ville sans vent
est le premier tome d’un diptyque (on va y revenir) de fantasy classée « ado » (on va y revenir aussi) écrit par l’autrice français Éléonore Devillepoix. Publié par Hachette, vous trouverez ce roman partout en librairie au prix de 18 euros.

Petit coup de gueule avant de commencer…
J’ai beau examiner la couverture et l’intérieur sous toutes les coutures, je ne vois nulle part la mention « tome 1 » si bien que jusqu’à la toute fin du roman, j’étais persuadée de lire un one-shot. Sauf que non ! C’est juste précisé sur le site Internet de l’éditeur et je soupçonne très fort cette mention d’être apparue après la sortie…
Honnêtement, cette pratique me gonfle sévère. Quel intérêt de faire passer le premier tome d’une saga pour un tome unique quand le tome en question ne peut même pas dire d’être lu à part ? Hormis se moquer des lecteurs et leur manquer de respect ? C’est vraiment dommage parce que ce roman possède de nombreuses qualités que je vais vous détailler ci-après mais ce choix éditorial de la part de Hachette me fait hésiter à lire la suite. D’un côté, j’ai envie de suivre cette autrice prometteuse qui publie son premier roman et chez qui on sent un talent certain qui ne demande qu’à croître. De l’autre, je ne veux pas cautionner une telle attitude chez un éditeur, peu importe qu’il fasse autorité dans le milieu. Ceci dit, j’ai lu de (très) nombreux retours sur le livre pour renseigner des liens en fin de chronique et je suis manifestement la seule à avoir relevé ce point.

De quoi ça parle ?
Lastyanax a dix-neuf ans et vient de terminer sa formation de mage. Le jour même de sa soutenance, il découvre le corps sans vie de son mentor, Palatès. Pour obtenir sa fonction de Ministre, Lastyanax doit prendre une disciple et se retrouve avec Arka, une gamine de treize ans qui vient d’arriver à Hyperborée après avoir fuit la guerre. Leurs personnalités ne s’accordent pas du tout, ils vont pourtant devoir apprendre à s’entraider pour atteindre leurs objectifs. Lui : découvrir qui a assassiné son maître et complote dans la cité. Elle : retrouver son père, un mage qu’elle n’a jamais connu.

Un background solide et maîtrisé.
La ville sans vent est le surnom donné à Hyperborée, une cité construite sur sept niveaux (le premier correspondant au bas de l’échelle sociale, le septième étant habité par les mages) et sous une sorte de dôme qui empêche donc le vent de souffler dans ses rues. Les habitants respirent grâce à des sceaux qui filtrent l’air, se déplacent sur des tortues dans des canaux et paient toujours un peu plus cher pour se rendre aux niveaux supérieurs.

La société dépeinte par l’autrice s’inspire de la démocratie grecque (du moins j’en ai eu le sentiment) et est très sexiste puisque les femmes ne peuvent pas accéder aux plus hautes fonctions et il est extrêmement rare que l’une d’elle devienne mage. Quand Arka passe son examen d’entrée, il n’y a que trois filles sur une cinquantaine de candidats et cinq ans auparavant, l’un des personnages secondaires du roman était la première fille à se lancer dans la carrière de Mage. Tout est à faire pour le droit des femmes et cette thématique est très bien incluse dans le roman sans pour autant écraser l’intrigue principale.

La magie tient une place importante à Hyperborée et si j’ai bien compris, elle n’est pas vraiment innée, on peut l’acquérir à force d’études poussées. En tout cas, c’est le sentiment que j’ai eu via certains personnages plus modestes qui embrassent cette carrière sans vraies prédispositions. La pratique magique se base sur des sceaux ainsi que la maitrise de ce qu’on appelle un anima (une forme d’énergie magique propre à chaque individu). Pour avoir le droit de devenir un disciple, il faut réussir une épreuve nommée Attribution au terme de laquelle les mages en recherche d’un disciple se partagent les treize meilleurs.

À la tête de cette société, on trouve le Basileus, personnage qui vit depuis +- 160 ans et semble immortel. Ce dirigeant est assez mystérieux et inspire des sentiments divers dans le spectre du malaise à mesure qu’on avance dans le roman. Il dirige Hyperborée avec un conseil de Ministres qui ont chacun une fonction précise dans la ville et comme partout, ça ne se passe pas forcément au mieux.

L’ensemble fonctionne très bien et l’autrice prévoit quelques clins d’œil, quelques petits détails qui permettent à son univers de paraître plus vivant (comme les tortues en guise de moyen de transport ou la présence d’une drogue propre à l’univers). On sent un vrai souci dans la construction de ce monde très bien dépeint. J’ai tout de suite accroché !

Une intrigue classique… à première vue.
Quand on lit la quatrième de couverture, on a un sentiment de déjà-vu. Un jeune qui perd un proche et va mener l’enquête, une gamine brute qui débarque dans sa vie, deux caractères opposés qui doivent apprendre à cohabiter… Sans la chronique enthousiaste de My Dear Ema, je pense que je n’aurais pas acheté ce roman. Et j’aurais eu tort parce que l’intrigue fonctionne à merveille ! L’autrice distille petit à petit divers éléments sans en avoir l’air et les raccroche au train en marche pile au bon moment, offrant un certain équilibre narratif qui empêche l’ennui. De plus, même si la base est classique, les retournements de situation ne le sont pas et apportent toujours une dose d’inattendu. Il est vrai que certains passages souffrent de longueurs (je pense notamment au procès) toutefois ils sont rares et servent relativement l’histoire. Petite mention au sujet de l’épilogue que je n’avais pas du tout senti venir et qui m’a laissé sur le cul en mode « wahou ! ».

Des personnages jeunes = public ado ?
Les deux personnages principaux sont jeunes, l’un a dix-neuf ans, l’autre treize, si bien que le roman est automatiquement classé dans la catégorie « adolescent ». Je ne suis pas forcément d’accord avec ce choix car selon moi, cette histoire peut aussi bien plaire à des adultes puisqu’elle traite de thématiques fortes et propose des passages pas toujours très jolis (à la fin le coup du « à la une, à la deux.. » franchement… o.o). Je comprends bien qu’on destine ce texte en premier lieu à des adolescents mais cette classification le prive de toute une partie de son public potentiel, ce qui est dommage car on entretient de mauvais a priori. Bref, vous me direz, c’est un autre débat (et vous aurez raison).

Pour en revenir aux personnages en eux-mêmes, je les ai trouvé très bien construits et crédibles. Lastyanax est un bourreau de travail, jeune homme issu des niveaux inférieurs qui est parvenu à se hisser dans les hautes sphères à la seule force de son mérite. Il a un petit côté suffisant qui est plus attendrissant qu’autre chose. C’est un garçon intègre qui a bon fond et qui est confronté à la dure réalité du monde politique, bien loin de ce qu’il espérait / imaginait. Il commet des erreurs, a du mal à mener toutes ses responsabilités de front, n’est pas parfait, tente de se rattraper… Ça a vraiment été un plaisir de le suivre.

Arka, quant à elle, n’a que treize ans mais les épreuves terribles déjà affrontées dans sa vie ainsi qu’un début d’entraînement chez les Amazones font qu’elle affiche une certaine force brute et une détermination inébranlable face au danger. C’est une gamine un peu souillon, plus intéressée par l’action que par les études, pourvue d’une désastreuse orthographe mais également très plaisante à suivre. On ne s’ennuie pas une seule minute en sa compagnie !

L’autrice propose également une galerie de personnages secondaires hauts en couleur dont certains ont parfois droit à leurs chapitres dédiés comme Alcandre, qui revient régulièrement et ajoute une touche de mystère à l’ensemble. Une belle réussite.

Un parfum de Rowling.
Impossible de lire la ville sans vent sans penser à J.K. Rowling. Certains éléments rappellent l’influence du jeune sorcier sur la nouvelle génération d’auteurices mais la force d’Éléonore Devillepoix est justement d’assumer cette influence sans pour autant proposer une copie sans âme de la saga Harry Potter. Les disputes entre Arka et Phréton rappellent les altercations entre Harry et Drago. D’ailleurs, Phréton rappelle Drago à bien des égards : riche héritier qui se fait mousser auprès d’une bande de « fidèles » plus que d’amis, il remplit bien son rôle d’archétype. Dans les moments scolaires, on a presque la formation d’un nouveau trio tête brûlée – intellectuel – naïf sympathique. L’aspect excentrique et coloré de certains mages / certaines pratiques rappellent également la façon qu’a Rowling de présenter son univers mais je trouve que l’autrice lui a ici donné un ton plus adulte, plus mature, plus ancré dans les préoccupations actuelles. Aussi, soyez prévenus mais ne reculez pas si vous êtes (comme moi) une puriste.

La conclusion de l’ombre :
Le premier tome de la ville sans vent est une vraie réussite sur tous les plans. Des personnages attachants et crédibles portent une intrigue efficacement ficelée – bien qu’elle semble classique au premier abord- qui ne souffre presque pas de temps morts. L’écriture de l’autrice a un petit quelque chose de Rowling, ce qui ravit la nostalgique en moi. La seule chose que je regrette, c’est l’absence totale de mention sur le livre qu’il s’agit du premier tome d’une saga et non d’un one-shot. Vous êtes prévenus ! Toutefois, l’aventure vaut le coup et je vous recommande cette lecture sans hésitation.

D’autres avis : my dear emales voyages d’ElyLaura des motsOnce Upon a BookMuffins and BooksLes lubies d’Eole – vous ?

BML #25 – juillet 2020

Bonjour à tous !
J’espère que votre été débute bien, qu’il ne fait pas trop chaud par chez vous (je touche du bois, pour le moment en Belgique c’est assez agréable sauf aujourd’hui où on a droit à 35° maiiiiis bon.) et que vous avez connu de belles découvertes littéraires. De mon côté ça a été un mois à nouveau un peu compliqué où l’excellence côtoie les déceptions et les abandons. Il est temps de faire le point…

Côté roman :

Les neiges de l’éternel – Claire Krust (ActuSF)
Les brumes de Cendrelune #1 – Georgia Caldera (J’ai Lu pour elle)
Le secret du colibri – Jaye Robin Brown (Chat Noir)
Bläckbold – Émilie Ansciaux (Livr’S)
L’homme qui peignit le dragon Griaule – Lucius Shepard (Le Bélial)
La survie de Molly Southbourne – Tade Thompson (Le Bélial)
Les Damnés de Dana #3 Les larmes de Dana – Ambre Dubois (Chat Noir)
Nouvelles Ères (partie 1partie 2) – anthologie (Livr’S)
La ville sans vent – Eléonore Devillepoix (Hachette, lecture en cours)

J’ai lu sept romans, une nouvelle solitaire et une anthologie, ce qui n’est pas trop mal même s’il y a aussi eu un bon nombre d’abandons. Déjà, Félines que je devais lire pour le PLIB et au sujet duquel je me suis exprimée ici avec une certaine, disons… verve (ça a été l’article le plus lu du mois, à croire que vous aimez quand je m’énerve :D) ensuite le Dragon Griaule dont j’ai abandonné la lecture de l’intégrale vu que je n’accrochais pas au style et enfin Poumon Vert dont j’ai laborieusement lu +-20% avant d’arrêter les frais, impossible de m’immerger dedans alors que les bonnes idées me sautent aux yeux. Mais j’arrive juste pas.

Parmi les romans lus, il n’y a pas eu de véritable coup de coeur ce mois-ci, seulement des bonnes surprises venues du Chat Noir et de l’anthologie Livr’S. Dans l’ensemble, je vais qualifier cette fournée de « sympathique » mais sans plus (notez qu’à l’heure où j’écris ces lignes je suis à la moitié de la Ville sans vent qui est un cran au-dessus de juste « sympa » mais à voir). Heureusement, y’a eu les mangas…

Côté mangas :

Noragami #19, #20 (Pika)
Black Butler #15, #16, #17, #18 (Kana)
Beastars #7, #8, #9, #10, #11 (Kioon)

On reste sur des valeurs sûres ! J’ai rattrapé la publication de Noragami ainsi que de Beastars, les deux sont de gros coups de coeur mais je dois admettre que Beastars un chouilla plus que Noragami bien que les deux soient excellents et ne soient pas comparables. Je cherche toujours une bonne manière de vous parler de ce manga, d’ailleurs. Quant à Black Butler, il s’agit de ma relecture d’une valeur sûre. Je pense continuer en août pour vous présenter un nouvel arc qui se déroule en Allemagne.

J’ai également reçu pour mon anniversaire les deux premiers tomes de NeverenD un manga français auto-édité inspiré d’Alice au pays des merveilles. J’ai lu le premier que j’ai trouvé sympathique, bien dessiné, toutefois ça manquait d’un travail éditorial pour pointer les grosseurs scénaristiques. À voir ce que réserve le second !

Pour un total de 12 tomes.

Côté comics & autre :

Ashe, chef de guerre
League of Legends : realms of Runeterra

Avec mon anniversaire, j’ai reçu le comics manquant à ma collection RIOT à savoir Ashe, chef de guerre que j’ai dévoré. Je cherche toujours un moyen de vous en parler d’une manière intéressante. Quant à Realmsof Runeterra, il s’agit d’un guide de l’univers dans lequel on retrouve plusieurs nouvelles, le tout en anglais ! Je suis toujours en train de l’explorer et j’adore. Il fera aussi l’objet d’un article à part pour les nouvelles (histoire d’avoir un combo Maki et S4F3)

Petit bonheur du mois :
Les petits bonheurs du mois est un rendez-vous initié par le blog Aux Petits Bonheurs qui consiste à mettre en avant les moments positifs de la vie. À nouveau ce mois a été un peu… plat pour plusieurs raisons toutefois avant le durcissement des mesures liées à la reprise du COVID en Belgique, j’ai pu fêter mon anniversaire avec des amies chères (#TeamLivrS !!) à Pairi Daiza et les revoir une semaine plus tard pour un autre anniversaire. Nous avons toujours bien respecté les mesures de distanciation sociale, chaque fois ça se déroulait en extérieur. Je dois avouer que cette petite parenthèse a été très salutaire pour le moral. C’est ce que j’ai envie de retenir de ce mois-ci.

Et voilà, ce bilan se termine déjà. J’espère que le mois d’août sera plus enthousiasmant sur un plan littéraire au moins et de manière générale ! Je vous souhaite le meilleur, profitez de vos vacances (si vous en avez, dans le cas contraire : COURAGE !) ♥

Les découvertes de l’ombre #15

Bonjour à tous !
Déjà deux mois depuis le dernier épisode des découvertes de l’ombre ! Deviendrais-je plus difficile à tenter ? Heureusement, certains blogpotes ne perdent pas la main… Découvrons tout de suite la sélection de cette fois-ci avec les résultats en fin d’article.

En quelques mots, je vous rappelle le concept: Au quotidien, je suis beaucoup de chroniqueurs (vive l’application WordPress !) qui me font découvrir des livres intéressants. Ces livres, je me les note toujours sur le bloc-note de mon téléphone (merci à toi qui remplace le post-it que je perdais tout le temps). Puis je me suis dit… Bon sang que tu es égoïste ! Fais donc partager tes découvertes au monde entier, mets en danger les comptes en banque et les PàL qui menacent déjà de s’écrouler !

1
Blog : Les tribulations de Miss Chatterton
Johan Heliot est un auteur dont j’apprécie souvent le travail. Pourtant, je ne m’étais pas penchée sur cette saga, rebutée par son qualificatif jeunesse -ce qui est un peu bête je le conçois vu qu’il m’arrive d’en lire et même de passer un bon moment. Miss Chatterton s’est empressée de me démontrer à quel point j’avais tort dans sa chronique ! J’ai été attirée par l’aspect conte de fées non-genré et par la thématique du passage à l’âge adulte ainsi que l’absence de violence. Utiliser la tête au lieu des muscles? Ça change !

2
Blog : Les Chroniques du Chroniqueur
Je n’ai lu qu’un roman de Catherine Dufour jusqu’ici et j’en suis ressortie sans trop savoir si j’aimais ou non. J’en entends énormément de bien sur la blogosphère via les chroniques sur ses nouvelles et sur la Danse des lutins chez l’Atalante (il faudrait que je le lise aussi d’ailleurs !). C’est donc naturellement que j’ai jeté un œil sur celle du Goût de l’immortalité. Bien m’en a pris ! J’apprécie grandement l’originalité d’une narration sous forme de lettre écrite dans le futur et par une immortelle qui plus est. Les thématiques brassées semblent nombreuses et actuelles (épidémies, destruction des écosystèmes, fracture sociale, etc.) je me réjouis donc de lire cela par moi-même.

3
Blog : My Dear Ema
Le young adult et moi entretenons une relation compliquée, vous le savez si vous suivez régulièrement le blog. Je suis sévère, je lui passe peu de choses mais quand une blogueuse aussi exigeante qu’Ema qualifie ce livre de pépite en allant jusqu’à comparer son world-building à Harry Potter (et elle est aussi potterhead que moi !) well… Je me demande pourquoi ce roman n’est pas déjà dans ma PàL.

4
Blog : l’ours inculte
C’est en lisant sa chronique du tome 3 que j’ai ajouté ce roman à ma liste sans tarder. Depuis plusieurs années je reste frileuse face aux parutions de Bragelonne malgré quelques bonnes surprises (coucou Wyld, Victor). Toutefois, l’ours parle ici d’un univers grimdark, d’une ambiance sombre, de désespoir (de désespoooooaaaaar même) et j’a-dore. Du coup, hop, c’est dans la liste.

5
Blog : Chut, maman lit !
J’aime le Japon, ce pays me fascine surtout pour son Histoire et sa culture. Pourtant, j’ai du mal à trouver des romans contemporains qui me bottent vraiment et ici, même s’il s’agit de SF, le titre s’ancre tout de même dans la société japonaise (enfin si Anne-Laure ne ment pas :D). De plus, le principe est intriguant : un bazar qui offre une réponse à tous les soucis qu’on lui présente ! Pour ne rien gâcher, il s’agit d’un coup de cœur pour notre maman liseuse. Il était donc obligatoire que ce titre rejoigne ma PàL.

Et voilà c’est déjà terminé pour cette fois ! Nous sommes donc à une tentation pour miss Chatterton et Chut maman lit ainsi que Célinedanae, FungiLumini, les livres de roses, l’Apprenti Otaku, Lutin et songes d’une walkyrie. Nous arrivons à deux tentations pour Ma Lecturothèque, l’ours inculte, ainsi que les Chroniques du Chroniqueur et My Dear Ema. Le Grand Serpent maintient son avance avec quatre tentations, qui osera lui disputer son titre ?

Et vous, vous avez découvert quelque chose d’intéressant récemment? 🙂

Stranger Things : Runaway Max – Brenna Yovanoff

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Runaway Max
est un roman one-shot lié à l’univers de Stranger Things. Écrit par l’autrice américaine Brenna Yovanoff, vous trouverez ce roman chez Hachette au prix de 15.90 euros.
Je remercie NetGalley et les Éditions Hachette pour ce service presse.
Ceci est ma neuvième lecture pour le challenge S4F3s5 organisé par l’ami Lutin !

ATTENTION ! Cette chronique contient des éléments des deux premières saisons de Stranger Things puisque le roman s’y déroule en partie. Si vous avez du retard dans votre visionnage, je vous déconseille de la lire.

Runaway Max, comme son titre l’indique, propose un focus sur le personnage de Max qui débarque à Hawkins au début de la saison 2. Qui est-elle? D’où vient-elle? Pourquoi a-t-elle quitté la Californie pour l’Indiana? Ce roman se construit comme un ajout à la série, un préquel à cheval sur les évènements de la saison 2 qui permet d’en apprendre plus sur Max comme sur Billy.

Donc oui, il est nécessaire d’avoir vu la série pour le lire. Déjà, pour éviter de vous spoiler mais surtout parce que, même si les évènements sont résumés… Justement, ils sont juste résumés. Une personne non familière à l’univers n’y comprendra pas grand chose et aura le sentiment d’un texte bâclé, pas suffisamment approfondi. Ce roman est donc destiné aux fans, il constitue un réel complément à l’univers mais ne peut pas se découvrir indépendamment. Pas dans de bonnes conditions.

Pour ma part, j’ai passé un très bon moment avec ce roman lu d’une traite, un vrai page-turner ! Il est court (plus ou moins 150 pages) et l’écriture de Brenna Yovanoff est dynamique, immersive et on ne lui en demande pas plus. Rédigé à la première personne, Runaway Max nous dépeint les pensées d’une pré-adolescente en proie à des difficultés familiales, avec un père démissionnaire qu’elle idéalise pourtant, une mère soumise, un beau-père violent et un demi-frère carrément flippant. Le roman éclaircit des points à peine sous-entendus dans la série ce qui permet de ressentir beaucoup d’empathie pour Max… et de mieux comprendre le personnage de Billy qui se révèle vraiment intéressant.

Runaway Max remplit son rôle de divertissement tout en abordant des thèmes forts. J’ai évoqué la situation difficile de Max au niveau de sa famille mais le texte brasse également des sujets comme la difficulté de se faire de nouveaux amis, différencier une relation toxique d’une relation normale, sans parler des quelques réflexions de Max sur les femmes et leur rôle culturo-social. J’ai trouvé ces remarques pertinentes et importantes, surtout dans la bouche d’une héroïne pré-adolescente. Ce sont des thématiques assez régulières dans les romans de ce type mais j’ai trouvé que l’autrice les abordait correctement, de manière crédible, sans trop en rajouter. Et ça… Ce n’est pas si simple.

Hélas, plus la fin approche et plus le roman devient un résumé de la saison 2. Pendant les trois-quart du roman, l’autrice propose un certain nombre de scènes inédites et intéressantes mais dès qu’on arrive à la décharge (si vous avez vu la série, vous savez de quoi je parle) il n’y a plus rien d’inédit et c’est dommage. Qu’on s’entende, l’histoire se construit à cheval entre le présent (la saison 2) et les souvenirs de Max. Mais à la toute fin, il n’y a plus que le contenu de la saison 2 du coup le souffle retombe un peu pour le fan avide d’en avoir plus. La tentation de passer des pages brûle les doigts et je trouve ça dommage d’autant que tout va beaucoup trop vite. Il y aurait eu possibilité de transformer Runaway Max en un roman indépendant, lié à la série mais accessible à ceux qui ne l’ont pas encore vue. Personnellement, c’était un peu ce que j’attendais. Dommage !

En bref, Runaway Max remplit son rôle de préquel à la série et permet d’en apprendre davantage sur la mystérieuse Max. Véritable page-turner, il se révèle indispensable pour les fans et ne manque pas de qualités: son prix, sa longueur, ses thématiques fortes… Une réussite qui me donne envie de découvrir les autres romans liés à l’univers en espérant qu’ils soient tous aussi agréables. Attention toutefois, il ne peut pas être lu indépendamment du visionnage de Stranger Things car il contient énormément d’éléments de la saison 2 !

Epic Lanes, an esports adventure #1 – Albert Carreres & Foxy

Epic-lanes
Epic Lanes est un manga sur l’e-sport publié chez Hachette, dessiné par Albert Carreras et scénarisé par Foxy (selon les informations du site manga-news) que vous retrouverez au prix de 7.95 euros (8.20 pour la Belgique) dans toutes les librairies.

J’avoue qu’au premier abord, la couverture du manga ne m’emballait pas vraiment et que si je ne l’avais pas reçu en prêt, je ne m’y serai probablement pas arrêtée. Un manga français avec une couverture comme ça… Outch et double outch. Si le thème m’intrigue, le dessin des protagonistes ne me plaisait pas du tout, pas suffisamment asiatique à mon goût. J’ai toutefois été contente de passer outre parce que ce fut une intéressante découverte ! Comme quoi, parfois, il est bon de se rappeler de ne pas juger un livre à sa couverture.

Vous le savez peut-être mais en plus de la lecture, je suis passionnée par le jeu vidéo. Je n’avais encore jamais lu un manga (ni un roman d’ailleurs) qui traite de l’e-sport et qui, en prime, en parle bien. Très référencé, difficile de ne pas faire de parallèle avec le célèbre moba League of Legends. En effet, l’histoire se déroule dans ce qu’on devine être la France (mais je me trompe peut-être !) et l’intrigue se développe autour d’un tournoi inter-école organisé autour du jeu Epic Lanes, qui n’est pas sans rappeler l’Ynov LoL Cup et d’autres évènements régionaux organisés par RIOT. Le jeu se présente comme un moba classique, il emprunte à LoL pour le design de certains personnages (ou alors, les coïncidences sont grosses) avec un petit côté Kingdom Rush (qui est un tower defense) pour ce qui touche à l’interface du joueur. C’est assez amusant d’essayer de repérer toutes les références, mais j’y reviendrai plus bas. Nous suivons donc l’équipe de Kunst, un garçon dont la mère est alcoolique et qui travaille pour essayer de ramener un peu d’argent. Il s’apprêtait à laisser tomber le tournoi quand il a appris qu’une récompense pourrait peut-être le sortir des ennuis. Encore faut-il gagner ! C’est autour de ce tournoi que s’articule l’intrigue du premier tome.

L’ambiance dans laquelle évolue les joueurs est, à mon sens, bien retranscrite. On retrouve les différents profils de joueur, la tentation du hack, l’incompréhension des parents face au temps passé derrière l’écran, mais aussi l’agressivité entre joueurs et le vocabulaire spécifique qui perdra peut-être ceux qui ne sont pas habitués. Certains termes ont droit à une note de bas de page, mais pas tous et je dois avouer que j’étais contente de m’y connaître parce que certains dialogues perdront les novices, c’est certain.

Les phases de jeu sont bien représentées, même si j’ai trouvé que cette finale sur map inédite manquait de crédibilité.  Après, c’est mon côté tatillon et je m’en suis rendue compte parce que je regarde les LCS depuis des années (j’ai commencé à jouer à LoL en saison 2 en même temps, on est à la 8 !). Malgré ça, j’ai passé un très bon moment avec ce manga qui traite de l’e-sport avec bienveillance, ce qui est plutôt positif.

Comme je le disais, il est aussi amusant de chercher les références dissimulées dans le texte. C’est par exemple plutôt drôle que le stratège de l’équipe ait Leeroy pour pseudo. Et pour ceux que ça intrigue, vous trouverez les explications sur Wikipédia. Ce n’est qu’un exemple parmi d’autres qui me font dire qu’au moins un des auteurs de ce manga est un gamer (ou une !). D’ailleurs, je pense que ce titre est destiné précisément à ce public ou à ceux que cet univers intrigue.

Hélas, le gros point noir est, à mon sens, le dessin qui manque un peu de constance. Le trait particulier de Foxy ne s’attarde pas suffisamment (à mon goût, je précise) sur les détails et a un côté trop européen pour ce qu’on attend d’un manga. Cela peut gêner les puristes, dont j’admets faire partie.

Pour résumer, Epic Lanes est un manga qui ravira les fans d’e-sport et de jeu-vidéo de manière générale, surtout les mobas. Il traite d’un sujet encore trop peu exploité dans ce type de média et s’y prend plutôt bien. La fin de ce premier tome laisse présager une intrigue plus complexe pour la suite, une suite à qui je laisse volontiers sa chance. Je recommande !