Salutations à tous/tes/x !
J’inaugure cette année un concept très semblable à l’ombre du Japon… mais pour les BD et les comics ! En effet, je lis de plus en plus dans ce format et j’ai envie de pouvoir partager mes lectures. Toutefois, chaque titre ne remplit pas forcément un article complet à lui tout seul… Ou certains ont des thématiques qui, d’office, me permettront de faire une comparaison intéressante ou un rapprochement pertinent. D’où cette rubrique.
C’est d’ailleurs le cas ici avec deux comics tirés de l’univers Batman qui abordent tous les deux une figure centrale de méchant : celle du Joker.
Batman White Knight : Harley Quinn
Malgré ma profonde appréciation de cette œuvre, je n’ai encore jamais écrit au sujet de White Knight puisque j’ai lu le premier volume fin 2020 et que tout un tas d’évènements se sont enchainés, si bien qu’au final… J’ai trop procrastiné pour pouvoir rédiger un article digne de ce nom à l’heure actuelle. J’ambitionne toutefois de le relire bientôt mais d’ici là, je profite de l’occasion de la sortie du tome centré sur Harley pour me rattraper.
Le concept de White Knight est simple : Jack Napier alias le Joker souffre de graves troubles dissociatifs de l’identité. Dans le premier volume, il prend un sérum qui lui permet de se soigner et de faire campagne contre Batman, arguant que c’est son harcèlement et sa violence qui l’ont poussé toujours plus loin et qui font du mal à Gotham… Le monde à l’envers ! Pourtant, ça fonctionne parfaitement et c’est passionnant à lire puisqu’au fond, assez crédible. On voit de quelle manière Batman se comporte, au point de commencer à se dire que Napier n’a pas foncièrement tort…
Harley se déroule après les évènements racontés à la fois dans White Knight et dans Curse of the White Knight. Attention, je vais divulgâcher : Jack Napier est mort, tué par Harley. Celle-ci, enceinte, a donné naissance à des faux jumeaux. On la retrouve mère célibataire, aidée par ses deux hyènes et par quelques connaissances bienveillantes. Elle s’est retirée du monde du crime et essaie de se débrouiller comme elle peut… Malheureusement, la police de Gotham a besoin de son expertise psychiatrique puisqu’un imitateur du Joker sévit. Et Batman n’y peut rien, il est en prison pour expier ses crimes ! On suit donc l’enquête de Harley, l’évolution de sa relation avec Bruce mais aussi ses tourments en tant que jeune mère qui n’est pas vraiment faite pour ça mais tente malgré tout de gérer du mieux qu’elle peut.
C’est aussi l’occasion de connaître le début de la relation entre Harleen et Jack, et je dis bien Harleen et Jack, pas Harley et le Joker, car on apprend que tout a commencé entre eux bien avant Arkham et que si Harleen s’est retrouvé psychiatre dans le célèbre asile, ce n’est vraiment pas par hasard… La manière dont les évènements s’imbriquent et s’enchaînent, dont l’auteur réécrit l’histoire de ce duo emblématique, est tout simplement brillante.
Je suis très intéressée par ces deux personnages et leurs interactions ainsi que le trio formé par extension avec Batman. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que j’en parle ici. Dans tout ce que j’ai pu lire, White Knight est l’une des réécritures les plus riches et novatrices. Pour ne rien gâcher, Harley est ici une héroïne forte et crédible, superbement écrite, avec justesse et équilibre. Probablement l’une des meilleures réécritures, avec Harleen.
Scénario : Sean Murphy, Katana Collins.
Dessinateur : Matteo Scalera.
Informations éditoriales : Urban Comics.
Un one-shot d’un tout autre genre qui part du postulat qu’il y aurait non pas un mais trois Joker, un qui aurait sévi pour chaque grand moment de la Bat Family. Il faut rappeler à ce stade qu’à chaque fois que Batman affronte le Joker en comics, il se passe quelque chose de grave : la torture et le handicap de Barbara (The Killing Joke), la torture et l’assassinat de Jason Todd (Un deuil dans la famille), ce qui a causé de profonds traumatismes et ce même si Jason n’était pas vraiment mort (enterré vivant, wouhou fun) et que Barbara est parvenue à remarcher après des mois de rééducation.
Ces évènements ont eu lieu de façon très espacée dans le temps et dans les parutions, si bien qu’ils ont été commis par des Joker dont le style (pas seulement visuel) avait évolué au gré des besoins des différentes histoires. D’où l’origine de l’idée qui est plutôt bien exploitée ici. Le flou persiste : qui est le Joker d’origine ? Combien de Joker y aura-t-il eu en tout ? Pourquoi chercher à en créer un nouveau ? Les réponses se trouvent dans ce one-shot.
C’est aussi l’occasion d’évoquer les tourments de Jason, les obsessions de Bruce, la droiture morale de Barbara ainsi que la quête de rédemption qui n’a pas toujours les effets escomptés… J’ai beaucoup apprécié les planches finales, que ce soit la conclusion entre Bruce et le Joker (si on peut appeler ça ainsi) ou la façon dont un concours de circonstance empêchera Jason de recevoir l’aide dont il a besoin. Il y a dans ce comics un côté vain, un brin cruel, que j’ai trouvé passionnant.
Scénario : Geoff Johns
Dessinateur : Jayson Fabok
Informations éditoriales : Urban Comics.
À bientôt pour d’autres bulles dans l’ombre !