La ville sans vent #2 la fille de la forêt – Éléonore Devillepoix

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La fille de la forêt
est le second (et dernier) tome de la ville sans vent écrit par l’autrice française Éléonore Devillepoix. Publié par Hachette Romans, vous trouverez ce texte partout en librairie au prix de 18 euros.
Je remercie NetGalley et les éditions Hachette pour ce service presse numérique.

De quoi ça parle ?
Souvenez-vous, je vous ai déjà parlé du premier tome sur le blog !
L’histoire reprend pile à la fin du premier volume. Lastyanax part à la recherche d’Arka qui tente, de son côté, de retourner dans la forêt des Amazones pour échapper à la malédiction. Pendant ce temps, Hyperborée est prise d’assaut par des envahisseurs extérieurs et subit un froid hivernal sévère depuis la destruction du dôme.

Une suite à la hauteur du premier tome.
C’est ce que je me suis dit en terminant la lecture de ce roman. La fille de la forêt tient les promesses déjà esquissées dans le premier tome de ce diptyque puisqu’on y retrouve tous les ingrédients qui avaient su me séduire : un background maîtrisé et qui s’étoffe encore, des personnages attachants, une intrigue qui ne connaît aucun temps mort, une écriture fluide et agréable avec un enchainement des points de vue judicieux. Bref, l’autrice reste fidèle à elle-même et on l’en remercie. Pour plus de détails, je vous renvoie à ma chronique du premier volume.

Mais alors, que dire de plus ? Sur l’intrigue, rien car je ne souhaite pas gâcher votre plaisir de lecture en partageant mes réflexions sur tel ou tel personnage ou mon plaisir face aux multiples révélations et entrelacements qui existent entre les personnages de cette histoire. J’ai le sentiment que, plus qu’un tome 2, ce roman a été écrit comme un one-shot et scindé en deux volumes pour des questions éditoriales. Je me trompe peut-être, toutefois il aurait mérité une seule chronique pour l’ensemble, afin de fournir un article plus conséquent. Il y a tout de même un élément plus particulier sur lequel j’ai envie de m’arrêter.

Libération et image de la femme.
L’autrice a ici la bonne idée de pousser plus loin les thèmes déjà abordés dans le premier volume. Je vous parlais d’une société sexiste où Arka et Pyrrha dénotent par leur volonté de s’affirmer et où on craint le peuple des Amazones justement parce que ce sont des femmes puissantes. Femmes qui elles aussi tombent dans l’excès puisqu’elles bannissent les hommes, les méprisent et les exploitent quand elles ne les tuent tout simplement pas. Les évènements du premier volume sont prétexte à une évolution politique majeure en Hyperborée puisque des élections vont être organisées et que Pyrrha, une femme, va avoir le droit de s’y présenter ! Ses consœurs pourront même voter, sans distinction de classe sociale. Une petite révolution ! C’est l’occasion de tout un tas de réflexions pertinentes sur la politique, la libération de la femme, ses droits, son image… mais aussi de situations malaisantes qu’on vit pourtant au quotidien, sur base de sexisme ordinaire, de harcèlement de rue, etc. Éléonore Devillepoix dénonce mais elle le fait avec intelligence et subtilité en se servant de son intrigue et sans jamais trop en faire. C’est un point que j’ai vraiment beaucoup apprécié. Elle a, en plus, banni tout manichéisme puisqu’on a l’occasion de rencontrer plusieurs types de société et de remettre chaque système politique en question.

Par exemple, Arka a été élevée dans la société amazone qu’elle idéalise complètement. À mesure que le roman avance, elle prend toutefois conscience des exactions de ces dernières, de leur comportement guerrier et du fait que les sociétés tout autour d’elles existent pour la guerre et ne sont pas formatées pour la paix. C’est, je trouve, une réflexion vraiment pertinente et riche que propose l’autrice et je suis contente de la retrouver dans un roman pour adolescent car il peut ouvrir la voie à un beau travail scolaire. Si des profs de français passent par là…

La conclusion de l’ombre :
La fille de la forêt possède des qualités identiques à La ville sans vent dont il est la usite : une plume agréable, des personnages attachants et une intrigue bien rythmée. L’autrice tient ses promesses en proposant une suite qui se veut un vrai page-turner intelligent et engagé subtilement pour la cause des femmes et de l’égalité. Voilà un diptyque que je recommande chaudement à tout qui aime les univers originaux, les personnages adolescents qui en ont dans la cervelle et qui ont envie de vivre une aventure géniale bien au chaud sous un plaid. Parce que ça caille, quand même, à Hyperborée.

11 réflexions sur “La ville sans vent #2 la fille de la forêt – Éléonore Devillepoix

  1. Pingback: [Chronique] La ville sans vent – livre 2, d’Eléonore Devillepoix – Sometimes a book

  2. Pingback: BML #30 – décembre 2020 | OmbreBones

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