Simulacres Martiens – Eric Brown

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Sherlock Holmes sur Mars !

Simulacres Martiens est une novella qui s’inspire de la Guerre des mondes écrit par H. G. Wells et du célèbre duo créé par Sir Arthur Conan Doyle, Sherlock Holmes et le Dr. Watson. Je dois confesser que je n’ai pas lu le roman de Wells et que même si j’aime beaucoup la figure de Holmes (notamment grâce à l’excellente série Sherlock) je n’ai lu qu’un seul de ses textes : le chien des Baskerville. J’ai donc abordé ce texte sans attentes particulières ni point de comparaison spécifique.

Concept :
Les Martiens ont envahi la Terre il y a une dizaine d’années, apportant avec eux quelques bénéfices pour l’humanité. La novella est racontée par le Docteur Watson, comme c’est toujours le cas pour les textes de Doyle mettant en scène Holmes. Watson évoque une enquête (à lire dans le Bifrost 105 dont j’attends l’arrivée sous peu dans ma boîte aux lettres) qui a tissé des liens entre Sherlock et l’ambassade de Mars. Ainsi, l’ambassadeur lui demande son aide pour tenter de résoudre un nouveau meurtre qui aurait été commis… Sur Mars.

Le célèbre détective et son ami devront donc embarquer dans un vaisseau pour trente-cinq jours de voyage ! Une aubaine pour Sherlock Holmes qui se passionne pour la culture martienne et a même appris leur langue. Mais pourquoi en appeler à lui spécifiquement pour résoudre un meurtre sur une autre planète qui dispose probablement d’enquêteurs compétents ? Rapidement, on se rend compte qu’il y a anguille sous roche…

Mon ressenti :
J’ai lu ce texte avec un certain plaisir. Les pages s’enchainent, les informations sur l’univers nous parviennent sans exposition inutile et on a envie de savoir où tout cela va mener. C’est bien maîtrisé dans l’ensemble toutefois j’ai été surprise par le déroulé des évènements. Quand on me parle de Sherlock Holmes, j’ai tendance à m’attendre à une véritable enquête théoriquement impossible à résoudre qui mettra à profit son intellect. Ici, on est plutôt dans une aventure au sens classique du terme et les talents de Sherlock ne servent pas à grand chose, si pas… à rien du tout. Tout comme Watson, il est spectateur des évènements et des rebondissements politiques qui se présentent à lui au point que j’ai l’impression que sa présence est davantage un prétexte à mettre en avant pour attirer l’œil sur le texte qu’autre chose. En soi, cela ne m’a pas gêné mais les personnes plus intéressées par l’aspect victorien-holmesien resteront probablement sur leur faim.

En parlant de fin (vous excuserez le jeu de mots !), je dois admettre que celle de cette novella me laisse perplexe. Rétrospectivement, Simulacres Martiens constitue plutôt une introduction au concept d’Eric Brown car le dernier chapitre ne conclut rien, que du contraire. Il annonce d’autres évènements à venir qui ne manqueront certainement pas d’intérêt ! Et que, je suppose, le Bélial traduira quand le moment sera venu. Mais du coup, j’ai l’impression d’avoir lu une sorte de bande-annonce très complète…

À ce stade, vous avez probablement l’impression que ma lecture s’est avérée, au mieux, mitigée mais ce n’est pas le cas. J’ai beaucoup apprécié le principe d’une uchronie victorienne où des envahisseurs aliens s’en prennent à l’humanité et où une faction rebelle tente de les chasser. C’est pourtant un principe classique mais l’époque de départ change tout pour moi, ça me séduit. Et la présence de Sherlock en rajoute une couche même s’il ne brille pas le moins du monde, au contraire du personnage de Freya Hadfield-Bell qui est très intéressante dans son rôle de rebelle militante et femme d’action. Je me demande si elle conservera cette saveur dans la suite.

La conclusion de l’ombre :
Simulacres Martiens est une uchronie de science-fiction où les Martiens ont envahi la Terre au début du 20e siècle. Contemporain de cette situation, Sherlock Holmes est sollicité par eux pour résoudre un crime sur Mars. Si j’ai regretté que le personnage de Sherlock Holmes soit plus un spectateur qu’autre chose et que la novella soit finalement une introduction plus qu’un texte terminé sur lui-même, les idées d’Éric Brown et son concept ont su m’intriguer et je me réjouis de lire ce qu’il écrira d’autre dans cet univers.

Informations éditoriales :
Simulacres Martiens écrit par Éric Brown. Éditeur : Le Bélial. Traducteur : Michel Pagel. Illustration de couverture par Aurélien Police. Prix : 9.90 euros.

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23 réflexions sur “Simulacres Martiens – Eric Brown

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  9. ahaha!
    Une superbe bande annonce!
    Watson est utilisé comme dans tous les romans de Doyle : un faire-valoir. C’est vrai que SH a un rôle plus passif dans cette histoire, et que cela déroute. L’amateur de polar sera sans doute déconfit tandis que le fan de SF sera enchanté plutôt par ce mélange exotique.
    Pour la fin, elle me semble parfaite pour cette novella, en permttant à notre imaginaire de se projeter.

    • Oui pour Watson, c’est plutôt le rôle de Holmes qui change de d’habitude. Quant à la fin, ça dépendra des goûts, si on aime quand c’est très ouvert ou pas 😉 quand j’ai appris qu’il y avait un autre texte dans le même univers le parallèle avec la bande annonce m’a semblé évident.

  10. Je dois avouer que tous les points que tu aborde ne me donnent pas tellement envie, mais… on a enfin reçu « L’homme qui mit fin à l’histoire » dans cette collection et je pense le lire prochainement, comme c’est un roman court et que tu m’en as dit le plus grand bien.

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    • Oui je l’ai lu aussi qu’il y avait un roman après et ça m’a permis de mieux comprendre pourquoi la fin était aussi ouverte. On peut s’en contenter, je ne dis pas, mais quand même… Ça manquait d’un petit truc.
      Après j’ai bien aimé comme je l’ai dit et je lirais le reste des textes avec plaisir, si le Bélial les traduit ^-^

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