Joie et bonheur de ce début 2022, voici le Bifrost qui arrive dans ma boîte aux lettres ! Si tôt arrivé, si tôt dévoré et avec davantage d’enthousiasme que le dernier car cette fois, j’ai beaucoup accroché à l’autrice mise en avant.
Ce nouveau numéro de la revue des mondes imaginaires se consacre donc à une grande dame de la science-fiction (mais pas que) : Leigh Brackett. J’avoue que je n’avais jamais entendu son nom auparavant et que j’étais donc très curieuse de découvrir qui elle était, son travail, ainsi que son influence dans le milieu des littératures imaginaires. C’est Charles Moreau qui signe sa biographie. Une interview datant des années 1970 est également présente dans ce numéro (avec des propos recueillis par Dave Truesdale) dont j’ai beaucoup apprécié la lecture au point même de surligner des passages pour me les remémorer plus tard. On y trouve enfin l’habituel guide de lecture (par Franck Brénugat) et un article qui se concentre sur l’influence de l’autrice dans le cinéma écrit par Pierre Charrel. N’oublions pas au passage la bibliographie de Leigh Brackett, compilée par Alain Sprauel qui fait quand même six pages et demi…
Tous ces éléments m’ont donné envie d’aller plus loin dans l’œuvre de l’autrice bien que je n’ai pas encore décidé par où la commencer. J’ai eu droit à un premier contact grâce à la nouvelle présente dans ce numéro et j’en ai été vraiment enchantée !
Comme d’habitude, c’est sur cela que mon billet va se concentrer.
Père de Ray Nayler (traduit de l’américain par Henry-Luc Planchat)
États-Unis, 1956. Un petit garçon a perdu son père à la guerre et reçoit de la part du gouvernement un père robotique de substitution…
La nouvelle de Ray Nayler est écrite à la première personne. On suit cet enfant naïf dans sa perception de ce nouveau père robotique et dans la création d’un lien sentimental entre eux. D’entrée de jeu, on sait que ce bonheur décrit sous nos yeux ne durera pas plus de six mois car l’histoire est racontée après coup par l’enfant qui l’annonce à la première ligne. Il y a donc un effet de désespoir, d’attente et de curiosité : comment tout ceci va mal tourner ? On s’en doute assez vite en remarquant la manière dont cette Amérique rurale des années cinquante réagit à la présence de ce robot, à la discrimination dont elle fait preuve.
Cette nouvelle est tragique mais contient beaucoup d’émotions. Elle m’a touchée et je suis curieuse de découvrir d’autres textes de Ray Nayler.
Cavorite de Laurent Genefort
Décidément, Laurent Genefort est partout en ce moment entre l’Abrégé de Cavorologie et les Temps ultramodernes… Voilà que le Bifrost publie également une nouvelle. Enfin… Si on peut qualifier ainsi cet étrange format qu’on retrouve dans les pages de la revue. En effet, il ne s’agit pas d’une histoire suivie mais bien d’un collage d’une vingtaine d’articles de presse autour du thème de la cavorite. Ces articles détaillent des évènements dans divers domaines liés à ce minerai fameux, central dans la construction de l’uchronie de Genefort. S’il y a un autre lien entre eux, je ne l’ai pas remarqué.
Peut-être est-ce parce que j’ai enchaîné beaucoup de lectures sur le sujet en deux ou trois semaines mais j’ai été rapidement lassée, surtout que j’avais un sentiment de redite avec les inter chapitres des Temps ultramodernes qui contiennent également des articles de presse, quoi que plus longs. Ç’avait le mérite d’être original dans la présentation.
La tragique affaire de l’ambassadeur martien d’Eric Brown (traduction par Michel Pagel)
Cette nouvelle est un prélude aux Simulacres Martiens paru dans la collection Une Heure Lumière du Bélial dont je vous ai récemment parlé et au contraire de ce dernier, ne souffre pas des problèmes que j’ai pu aborder. En effet, je regrettais que Sherlock Holmes soit très passif dans Simulacres mais ce n’est pas le cas ici. Eric Brown nous offre une enquête toute holmesienne suite au meurtre de l’ambassadeur martien sur Terre. C’est classique mais efficace et davantage à l’image de ce que je m’imagine quand on m’évoque la figure du célèbre détective. Ce fut un plaisir à lire !
Toutes les couleurs de l’arc-en-ciel de Leigh Brackett (traduction par Bruno Martin)
Mon premier contact avec la plume de Leigh Brackett est une grande réussite bien que je n’ai pas compris immédiatement où elle voulait en venir. L’histoire s’ouvre sur un couple qui traverse un désert de l’ouest américain pour se rendre quelque part où ils sont attendus pour mener une sorte de mission et il m’a fallu quelques pages pour comprendre que ce couple était en réalité un couple extra-terrestre, envoyé sur Terre pour développer des relations diplomatiques entre nos espèces.
Évidemment, la nouvelle a été écrite en 1957 et on peut imaginer que Leigh Brackett s’inspire de l’Amérique de cette époque en proie au racisme non seulement envers les personnes Noires mais aussi envers les personnes… Vertes, que sont ces aliens. L’autrice décrit un incident tragique avec une maîtrise des sentiments (non) humains et leurs conséquences sur la psyché qui m’a grandement impressionnée.
La conclusion de l’ombre :
Ce numéro du Bifrost a été un plaisir à découvrir. Il m’a permis un premier contact avec la plume de Leigh Brackett ainsi qu’avec Ray Nayler dont je vais pousser la découverte un peu plus loin. Mention spéciale pour l’encadré droit et science-fiction de Raphaël Costa qui m’a fait sourire. J’ai hâte de recevoir le prochain numéro ! Bravo à tous.tes les collaborateur.ices.
D’autres avis : Le nocher des livres – vous ?
Pingback: Opexx – Laurent Genefort | OmbreBones
Pingback: Des nouvelles de Bifrost #105 | Ray Nailer, Laurent Genefort, Eric Brown, Leigh Brackett – Le dragon galactique
Très chouette découverte que Ray Nailer. Je n’ai pas trouvé la nouvelle d’Eric Brown bien terrible et par contre j’aime beaucoup la plume de Leigh Brackett.
Je publie mon billet jeudi ^^
Ah je suis curieuse de le lire 😊 oui c’était classique celle d’Eric Brown mais ça se laissait lire je trouvais !
Pingback: Bilan mensuel de l’ombre #43 – février 2022 | OmbreBones
Je compte bien découvrir ce numéro, et tu me donnes diablement envie!
J’en suis ravie 🤩 bonne découverte !
je dois repasser par l’ordi chaque fois sinon il me dit que c’est impossible de charger l’article. Je ne sais pas trop pourquoi… Mais je préfère te prévenir.
J’en profite aussi pour te dire que depuis l’application WordPress sur mon téléphone je n’arrive pas à répondre à tes autres commentaires où tu as toi même répondu sur ton blog
IL y a des mystères informatiques qui relève de la magie noire pour ma part…
J’adore l’idée qu’avec ce magazine ils arrivent à susciter l’envie de découvrir des auteurs et autrices, comme c’est ton cas ici avec Leigh Brackett (un nom qui me dit quelque chose, j’ai déjà du le voir passer, mais évidemment jamais rien lu).
Sinon, rien à voir mais une démarcheuse de Bofrost, une société de livraison de surgelés, est venue nous embêter la semaine dernière, et ma femme arrive pas à s’y faire et dit « Bifrost », je lui précise à chaque fois que le Bifrost c’est dans Thor (et dans la mythologie nordique avant je suppose), voilà pour l’anecdote passionnante !
🤣 j’aime beaucoup ton anecdote !
Et oui c’est ce qui m’intéresse dans cette revue et la raison de mon abonnement. Ils ne font pas mouche à chaque fois mais je me cultive énormément et en plus il y a ces nouvelles… C’est plaisant !
Tu l’as peut être vue au générique de Star Wars elle en a écrit une partie 😉
Je viens de regarder, et elle a écrit beaucoup pour Howard Hawks, j’ai sûrement plutôt vu son nom là, notamment dans Le Grand Sommeil (j’aime bien les films noirs même si en général on comprend pas la moitié de l’intrigue 🤣).
Lu aussi et beaucoup aimé. Mais moi, je connaissais Leigh Brackett que j’apprécie énormément : même si ses histoires sont marquées par le temps, elles conservent une grande force. Et elle a été une pièce essentielle dans l’écriture de Star Wars, rien que pour cela, ouaouh !
Oui je l’ai découvert dans le dossier justement je n’en savais rien du tout ! Comme quoi… 😳
Mais si je l’ai découvert avant le Bifrost, c’est que j’adore les vieilleries. Et que j’avais lu Le Grand livre de Mars, paru au Bélial’ également. Dans les préface et postface, on apprend pas mal de trucs, dont l’histoire de Star wars.
Je prends note ! Je ne me suis toujours pas décidée par où commencer ma découverte de l’autrice..
Ce n’est pas évident, effectivement. Comme je le disais, j’ai bien aimé Le Grand livre de Mars, qui présente un héros typique de cette époque, assez caricatural, mais pas tant que cela. Et des paysages grandioses.
Pingback: Bifrost n°105 – Le nocher des livres
Il me reste la nouvelle de Leigh Brackett et la fin du dossier.
Tu gardes le meilleur pour la fin !