#PLIB2019 Rouille – Floriane Soulas

3
Rouille
est le premier roman de l’autrice française Floriane Soulas. Publié chez Scrinéo, vous trouverez ce one-shot au prix de 16.90 euros partout en librairie.
Cette lecture a été réalisée dans le cadre du PLIB 2019 !

Rouille se déroule en 1897, dans un Paris aux allures steampunk. À l’extérieur du Dôme, la population pauvre de la capitale survit comme elle le peut. Le lecteur suit principalement Violante, une prostituée officiant sous le pseudonyme de Duchesse au sein des Jardins Mécaniques, un établissement appartenant à Léon, son souteneur. Violante est amnésique depuis un accident survenu trois ans auparavant et est en quête de son identité, aidée par son amie Satine. Cette dernière disparait soudain sans laisser de traces et Violante décide de braver les interdits pour enquêter.

Avant d’aller plus loin dans cette chronique, je tiens à préciser que je ne suis pas du tout le public cible de ce roman. Je pense que c’est pour cette raison que je suis passée à côté. Et pour continuer dans l’honnêteté, si je n’y étais pas tenue par le PLIB, je n’aurais pas acheté / lu ce roman (et par extension, que je ne l’aurai pas chroniqué).

Pourtant, Rouille a certaines qualités. Déjà, la plume de l’autrice qui est simple, accessible et maîtrisée surtout pour un premier roman. Floriane Soulas ne se perd pas en fioritures inutiles, elle va droit au but et dépeint bien l’univers qu’elle a imaginé. D’ailleurs, cet univers est plutôt intéressant même s’il reste globalement classique. On ignore comment mais l’humanité est parvenue à voyager jusqu’à la Lune, ce qui a permis l’arrivée de nouveaux matériaux et un développement de la technologie des automates ou des hybrides. L’extérieur du Dôme est divisé en plusieurs quartiers, sous l’influence de différentes bandes et l’intérieur déborde de faste, de richesse, c’est presque un monde à part. J’ai apprécié l’ambiance générale dégagée par le texte pourtant vous voyez déjà se dessiner les contours de ce qui a bloqué, à mon goût.

C’est classique. Trop classique et convenu, limite manichéen par moment. On s’attend à tout ce qui se passe et on voit venir la fin de loin. Les personnages sont malheureusement des archétypes sans surprises et l’intrigue n’a pas de réel rebondissement. Dès le début, l’autrice alterne les points de vue ce qui permet au lecteur d’être par moment dans la tête de celui qui enlève les filles et les enfants de Paris. Le problème, c’est que ça bousille le suspens car les indices donnés sont trop gros pour qu’on passe à côté. Et pourtant, je suis une lectrice naïve assez facile à balader, à ce niveau. On ne se demande pas longtemps quel est le but de cette personne, les pièces se mettent en place bien trop aisément et on attend juste que les protagonistes s’en rendent compte pour que tout se débloque. J’ai senti venir la fin au premier tiers du bouquin (grosso modo, il y a quand même eu un ou deux petits éléments inattendus) du coup je ne suis pas parvenue à m’intéresser à l’histoire.

Pas plus qu’aux personnages d’ailleurs puisqu’ils correspondent tous à des archétypes. Ils manquent même parfois de crédibilité. Je pense à Léon parce qu’il est celui chez qui ça m’a paru le plus évident. Dans le genre chef de bande proxénète trop gentil on fait difficilement pire… La scène finale m’a achevée à ce niveau. Après, j’ai conscience qu’on reste dans un roman young adult et qu’il y a beaucoup de lecteurs moins tatillons que moi qui y trouveront leur compte. Ce texte a d’ailleurs un beau petit succès et je suis contente pour son autrice, d’autant qu’il s’agit d’un premier roman ! C’est très encourageant pour un début de carrière.

Alors quand on remet ça en perspective… Oui, Rouille est un texte trop classique à mon goût et sans réelle surprise dans son déroulement. Mais pour un premier roman et à destination du grand public, il remplit efficacement son rôle de bon divertissement. Parfois, c’est tout ce dont un lecteur a besoin.

Pour résumer, Rouille ne révolutionne pas le genre dans lequel il se place (uchronie / dérivé steampunk) et propose des personnages trop archétypaux à mon goût. L’intrigue manque de surprise car l’autrice révèle trop facilement des éléments clés, ce qui empêche d’entretenir le suspens de manière efficace. Pourtant, ce roman se lit tout seul, on ne sent pas les pages se tourner. Il ravira les lecteurs qui cherchent un divertissement sans prise de tête dans un Paris steampunk du 19e siècle.

19 réflexions sur “#PLIB2019 Rouille – Floriane Soulas

  1. Pingback: Les abandons de l’Ombre : Les oubliés de l’Amas, Sombre Tilly et les Errantes. | OmbreBones

  2. Pingback: Rouille de Floriane Soulas – Les Blablas de Tachan

  3. Pingback: Rouille, de Floriane Soulas – Les Chroniques du Chroniqueur

  4. Pingback: #PLIB2019 : mon vote, mon bilan | OmbreBones

  5. Pingback: BML #14 – août 2019 | OmbreBones

  6. Pingback: #PLIB2019 : Rouille par Floriane Soulas – Le monde d'Elhyandra

  7. Pingback: Rouille par Floriane Soulas – Le monde d'Elhyandra

  8. Quand il est sorti j’étais très emballée et depuis, plus je vois d’avis moins j’ai envie de le lire…Heureusement, il se lit vite, c’est déjà ça..
    Sinon, j’ai de plus en plus l’impression dans les ouvrages que je lis (peut-être surtout en YA en fait..???) que les auteurs laissent des indices énooormes! Alors, je ne sais pas si c’est moi à force d’en lire qui les repère plus vite, si c’est voulu ou…mais je me considère aussi comme une lectrice assez naïve, quand je « vois » qqc je le relève bien sûr mais je ne cherche pas à deviner quoi que ce soit… Bref, c’est bizarre!^^

    • Moi aussi je suis assez naïve, les auteurs peuvent me balader facilement alors quand je tombe sur un livre où tout est très évident c’est perturbant mais peut-être que l’autrice l’a voulu comme ça aussi, je ne sais pas. Je n’en ai pas discuté avec elle. Ce n’est pas un roman que j’avais spécialement envie de lire parce que je savais qu’il ne me correspondrait pas du tout mais bon voilà, le plib oblige ^^ Je pense qu’il correspond davantage à tes habitudes de lecture donc ne panique pas trop 🙂 Il se lit vraiment de façon fluide, les pages se tournent toutes seules, c’est déjà ça.

      • Oui, je pense aussi qu’il correspond assez bien à mes habitudes de lectures mais tes retours (et ceux d’autres blogueurs) concernant les personnages me refroidissent un peu..Mais, je ne panique pas trop (contrairement au Dieu Oiseau XD).

      • Ouais je t’avoue le dieu oiseau toi qui a un petit cœur je pense que ça va être une lecture pénible ma pauvre XD Je compatis ! Après il est pas si trash que ça (à mes yeux) et moins que le roi des fauves m’enfin… Quand même. Courage :3 Pense à des licornes !

      • Haha J’aime pas les licornes mais je comprends l’idée^^ Bah après je m’attends à un truc tellement horrible que ça passera peut-être finalement (ou pas^^). Au pire, je ne me forcerai pas à tout lire si ça ne vas pas, j’abandonnerai en expliquant pourquoi dans ma chronique…

    • Exact et tout le monde passe tout à Violante en plus x) un proxénète comme Léon ce n’est définitivement pas crédible et c’est dommage parce que ça aurait pu être bien si y’avait eu un peu plus de soin accordé à la psychologie des personnages et à la finesse de l’intrigue. Puis à l’inverse les « méchants » sont trop « méchants » pire qu’un Disney… Tu aurais pu mettre des étiquettes sur le front de chaque perso sans exagérer. C’est dommage.

  9. Je suis assez d’accord avec ton analyse. Par contre dans le style, j’ai été un peu gênée par beaucoup de répétitions, comme si on avait coupé des phrases sans relire après si tout s’enchaînait bien. Pareil pour les dialogues où l’on se perd facilement. Sinon, c’est quand même un très bon divertissement oui !

    • Oui c’est vrai qu’il y a quelques répétitions mais le pire ce sont les sauts de tiret quadratin dans les dialogues, je ne sais pas qui a relu pour la mise en page mais iel était fatigué je crois :’) Et merci !

Laisser un commentaire