Décidemment, 2022 en imaginaire rime avec Laurent Genefort qui, après une pause de plusieurs années, revient en force avec plusieurs parutions sur l’année. Nous avons notamment eu droit aux Temps Ultramodernes (auxquels je n’ai pas plus accroché que ça) ainsi que diverses nouvelles, une gratuite sur le site d’Albin Michel Imaginaire, une autre au sein du Bifrost et enfin, un UHL. Si je n’avais pas pour ambition de posséder la totalité de la collection, peut-être n’aurais-je pas redonné une chance à cet auteur. Comme quoi, parfois, il faut s’obstiner car j’ai passé un excellent moment avec cette lecture.
De quoi ça parle ?
Le Blend est une sorte de regroupement de tout un tas de nations aliens à travers l’univers. Il entre en contact avec la Terre en débarquant un jour aux Nations Unies, proposant des cadeaux pour aider l’humanité à se développer. En échange, ils ne veulent qu’une chose : des soldats expérimentés pour leur réapprendre à faire la guerre. Ainsi nait la Force Opexx.
Il s’agit donc bien d’une novella de science-fiction militaire en tout premier lieu.
Un narrateur atypique
Le narrateur s’exprime à la première personne durant la petite centaine de pages que compte la novella et on ne connaît tout simplement pas son nom -sauf erreur de ma part. Cet homme appartient à Opexx et mène plusieurs opérations militaires de tout ordre dans divers mondes. Il a la particularité d’être atteint d’un syndrome appelé Restorff, qui implique un déficit empathique. Vu son métier, c’est presque une chance.
J’ai toujours été attirée par ce type de personnalité atypique, plus particulièrement en littérature car cela permet d’apporter des questionnements souvent riches et intéressants. Ce que je trouve particulièrement réussi ici c’est la façon dont l’auteur montre la fascination qu’a ce personnage pour les mondes aliens qu’il ne parvient pas à oublier malgré le processus de déprogrammation standard et les protocoles auxquels ils sont normalement soumis. D’ailleurs…
Un grand créateur d’univers
C’est ainsi que Télérama qualifie Laurent Genefort et même si je n’ai pas trop accroché aux Temps Ultramodernes en tant que roman, j’ai beaucoup aimé le soin que l’auteur a mis à construire un cadre solide. J’avais d’ailleurs adoré le précis de Cavorologie pour cette même raison. On retrouve dans Opexx ce même talent puisque, de façon subtile et en quelques lignes parfois, Laurent Genefort nous esquisse des civilisations et des univers originaux qui enflamment l’imaginaire de la novice / fan de science-fiction que je suis. Nait alors un regret paradoxal : celui de ne pas pouvoir en apprendre plus sur ces civilisations, sur ce Blend, sur ce qu’il cherche… D’un autre côté, si l’auteur avait cédé aux sirènes de l’étalage de world-building, le rythme de sa novella en aurait été cruellement affecté et je doute que j’aurais autant apprécié.
La conclusion de l’ombre :
Opexx est un texte court (113 pages) d’une impressionnante maîtrise sur tous les plans (narration, world-building, personnage) au point que je l’ai lu d’une seule traite alors que je souffre d’une panne de lecture et d’abandons en série depuis quelques semaines. Si vous aimez la science-fiction militaire, n’hésitez pas une seule seconde à vous lancer dans sa découverte.
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C’est très encourageant comme avis, je souffre également d’une panne de lecture. J’ai enchaîné les textes de Lovecraft, et tout me paraît médiocre après, j’abandonne livre après livre au point où cet enchaînement sape sévèrement ma motivation.
Outch dur. Quand ça m’arrive je lis un texte complètement différent de ce qui m’a provoqué ça, dans un genre qui n’a rien avoir pour que la comparaison soit impossible. C’est ce que j’ai fait après Terra Ignota pour réussir à m’y remettre. Tu devrais peut être tenter ? Sait on jamais 🤷
oui, effectivement.
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Il est prévu pour bientôt 🙂
Il me tarde de le lire.
Je te souhait déjà une bonne lecture du coup 😉
Merci 🙂
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