Isabel des feuilles mortes – Ian R. Macleod (Une Heure-Lumière – Hors-série 2019)

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Isabel des feuilles mortes
est une nouvelle écrite par l’auteur anglais Ian R. Macleod. Publié au Bélial dans son Hors-série 2019, ce texte était offert à l’achat de deux romans de la collection Une Heure Lumière.
Il s’agit de ma première lecture du Projet Maki !

Ce hors-série contient, outre cette nouvelle inédite, une introduction à la genèse de la collection Une Heure Lumière ainsi que son catalogue et quelques parutions à venir. Au final, la nouvelle prend une petite moitié seulement du livre en lui-même.

J’ai appris grâce aux blogpotes que cette nouvelle se déroule dans le même univers que Poumon Vert, un UHL que je n’ai pas encore eu l’occasion de lire. Le monde peint par l’auteur est très clairement futuriste et je m’en suis étonnée car les premières pages ne laissaient rien paraître à ce sujet. Non seulement il est futuriste mais il est aussi inspiré de l’orient. L’action se déroule dans la ville de Gezira, on ressent une forte présente du soleil et les descriptions, que ce soit des gens, des vêtements ou des bâtiments, tout cela embarque le lecteur dans une ambiance de ce genre.

Isabel est l’héroïne de cette nouvelle et n’a pas grand chose de remarquable. Elle n’est ni belle, ni laide, ni particulièrement rusée ni foncièrement stupide. C’est une femme banale comme il en existe des milliers. Enfant des rues, elle est recrutée par l’église de l’aube dont elle gravit petit à petit les échelons sans même spécialement le désirer jusqu’à devenir une Chanteuse. Dans cet univers, les chanteuses sont des femmes qui, chaque jour, font se lever le soleil qui éclaire ce monde à l’aide d’un réseau de miroir. Cela paraît poétique mais le système est clairement technologique et plutôt horrible puisque ces femmes deviennent aveugles en étant exposée à cette lumière, qu’on les accroche à une espèce de croix au sommet d’un minaret pour qu’elles chantent… On a connu meilleure situation de vie. Mais Isabel ne s’en plaint pas le moins du monde.
Un jour, suite au dysfonctionnement de l’un des miroirs (vilain 28 !), Isabel rencontre Genya, la représentante d’une autre église avec qui les siens ont été en guerre il y a des années. Elle la surprend en train de danser et ressent une fascination pour sa grâce. Les deux femmes vont devenir amies et se livrer, avec une forme d’innocence, des secrets appartenant à leurs cultes respectifs. Sauf qu’évidemment, ça va se savoir et leurs dirigeants respectifs ne vont pas trop apprécier.

Je vous avoue avoir été déroutée par ce texte court raconté comme un conte. Je ne savais pas précisément à quoi m’attendre et en le terminant, je me suis demandée ce que l’auteur avait cherché à raconter. Je crois que je suis passée à côté de ce texte ou, en tout cas, que je ne possède pas les clés pour le comprendre. Je précise que je n’avais jamais lu Ian R. Macleod auparavant, que j’ignore tout de son œuvre, de ses thèmes favori, de ses potentiels engagements, etc. Durant la majeure partie d’Isabel des feuilles mortes, je ressentais une poésie et une beauté teintée de mystique que l’auteur transmet très bien par sa façon de narrer cette histoire, semblable à l’un de ces textes qu’un conteur pourrait chuchoter au coin d’un feu dans une bonne taverne. Même les sciences avancées sont présentées comme une extension de la religion, avec ses rituels, ses dorures et ses fastes. Je trouvais ça intéressant parce que je n’avais jamais rien lu de semblable. Ce qui ne signifie pas que ça n’existe pas mais pour moi, débutante dans le genre, c’était nouveau. Puis sont arrivées les dernières pages, particulièrement dures, assez horribles même qui tranchent brutalement avec le reste. Et qui me laissèrent pantoise, sans savoir si j’avais apprécié ou non ma lecture.

Une chose est sûre, Isabel des feuilles mortes est une expérience totalement nouvelle pour moi et c’est ce que je vais retenir de ce texte court. Au fond, c’est aussi pour cela que j’aime la collection Une Heure Lumière. Elle me sort de ma zone de confort, m’ouvre de nouveaux horizons.

Pour résumer, Isabel des feuilles mortes est un texte court et dépaysant qui se place dans le même univers que Poumon Vert. Très clairement orientalisant, on se surprend à découvrir un univers très porté sur la technologie tant on aurait pu être dans un texte type « Moyen-Âge ». Avec une écriture très poétique, Ian R. Macleod raconte la légende d’Isabel, Chanteuse de l’église de l’Aube, et de son amitié interdite avec Genya, membre d’une église rivale. Pour moi, cette lecture a été une nouvelle expérience que je ne regrette pas.

Maki

8 réflexions sur “Isabel des feuilles mortes – Ian R. Macleod (Une Heure-Lumière – Hors-série 2019)

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  2. Pingback: BML #19 – Janvier 2020 | OmbreBones

  3. Pingback: Hors-série Une heure-lumière 2019 | Le culte d'Apophis

  4. Les sciences avancées présentées comme une extension de la religion, avec ses rituels, ses dorures et ses fastes, pour reprendre ta jolie formulation, c’est un grand classique de la SFF à l’ancienne. Il y en a chez Asimov (dans Fondation), Frank Herbert ou A.E. Van Vogt (Le cycle de Linn). Même Moorcock parle de « sorcellerie » quand les Grandbretons emploient en fait la science dans le cycle d’Hawkmoon.

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