« Cet opuscule a reçu l’approbation du ministère de l’Instruction publique et de l’Administration régionale pour sa vocation à vulgariser un sujet connu de tous : la cavorite et son influence sur notre époque dite des Temps Ultramodernes. Plus concis qu’un traité, il représentera un auxiliaire précieux pour le corps professoral et les institutions, mais aussi pour les chefs de famille soucieux de l’éducation de leur progéniture. Dans ces conditions, nous avons le ferme espoir que notre publication sera bien reçue par les nombreux lecteurs à qui nous la destinons. »
L’abrégé de cavorologie est un ouvrage court d’une septantaine de pages au format numérique voué à structurer et présenter la cavorite, minerai sur lequel se base tout le concept du roman les Temps Ultramodernes de Laurent Genefort, qui vient de paraître chez Albin Michel Imaginaire. Ce texte est disponible gratuitement au format numérique et je remercie Gilles Dumay qui a accepté de me l’envoyer directement alors que toutes les plateformes se liguaient pour m’empêcher d’y accéder…
Cet opuscule (wouhou j’ai placé le mot) est rédigé par le personnage fictif d’Hippolyte Corégone. J’ignore encore s’il apparait dans le roman, en tout cas il sert de couverture à Laurent Genefort qui présente ainsi son univers de manière ludique à travers six parties : 1) La cavorite en son milieu naturel. 2) Principes physicochimiques. 3)L’élaboration. 4) Les applications cavorurgiques; 5) Le renouvellement des usages et 6) La politique de la cavorite ainsi qu’un petit lexique pour s’y retrouver avec tous les dérivés du mot cavorite.
Qu’est-ce donc d’ailleurs que cette cavorite ? Et bien il s’agit d’un composé que l’on retrouve dans certains minerais et qui possède des propriétés antigravitiques, tout simplement. Laurent Genefort, en partant de cette idée qui paraît peu de chose de prime abord, réinvente notre monde et notre Histoire pour y intégrer les progrès liés à cette découverte. Rien que par cet abrégé, j’ai le sentiment que l’auteur va nous proposer une uchronie de très haut niveau, ce qui me réjouit.
La lecture de cet abrégé m’a grandement enthousiasmé et donné envie de me lancer immédiatement dans la découverte de son ouvrage. La raison en est simple : j’ai été impressionnée par l’inventivité de l’auteur. Il ne se contente pas de poser vaguement une idée, il la travaille finement en traversant divers domaines. On y parle bien entendu des origines de la découverte, des applications scientifiques, du classement au milieu d’autres éléments mais aussi des progrès technologiques, des drames sociaux, des dérives du système, des histoires insolites ou encore des mouvements artistiques liés à cette cavorite. Il s’agit donc d’un ouvrage riche et pluriel, accessible à tous.tes.x.
Comme dans toute bonne uchronie, les personnages historiques connus comme le couple Curie ou Henri Becquerel côtoient les personnages inventés avec brio. Si je n’ai pas été intéressée de la même manière par toutes les parties (je ne serais jamais une grande scientifique, hélas…) l’ensemble m’a fasciné et je ne peux que vous recommander de jeter au moins un œil à cet abrégé, avant de lire le roman qui y s’y rapporte. Il me permet en tout cas de m’y lancer sans crainte.
Du moins le pensais-je…
J’ai rédigé cet article enthousiaste (toute la partie avant ce paragraphe) il y a deux bonnes semaines et me suis lancée dans la lecture des Temps Ultramodernes dans la foulée. Dés le départ, j’ai trouvé le temps un peu long. Le roman se focalise sur quatre personnages, chacun.e a droit à un chapitre qui se focalise sur sa situation : une institutrice, un artiste anarchiste, un commissaire de police et un scientifique aux convictions douteuses. Chaque personnage permet la découverte d’un pan de l’univers déjà esquissé dans l’Abrégé de Cavorologie. En cela, l’idée est ingénieuse et bien réalisée. L’écriture de Laurent Genefort est minutieuse… peut-être un peu trop d’ailleurs car à mon goût, l’émotion manque au profit d’un tableau peint certes avec maîtrise mais sans suffisamment d’humain pour réussir à m’intéresser. J’ai besoin d’un meilleur équilibre que celui-là. J’étais pourtant résolue à aller au bout mais, n’ayant lu que la moitié sur plus d’une semaine, j’ai fait une pause pour essayer autre chose. Je voulais savoir si le problème venait du roman… ou de moi, car je sais avoir quelques difficultés pour me plonger dans mes lectures, ces derniers temps. Hélas, comme j’ai dévoré en deux jours le nouveau roman d’un certain Jean Laurent Del Socorro, force m’est d’admettre que les Temps Ultramodernes ne correspond pas… ou plus… à ce que j’ai envie… ou besoin ? de lire en ce moment. Je laisserai un signet page 231 et, qui sait ? Lui laisserais à nouveau une chance un jour. Sachez en tout cas que c’est une question de goût personnel et que je ne remets pas en question la qualité du livre ni l’inventivité de son auteur – qui continue de m’impressionner malgré cela.
D’autres avis : Le culte d’Apophis – L’épaule d’Orion – Le nocher des livres – Le Maki – vous ?