Abrégé de cavorologie par Hippolyte Corégone (et quelques mots sur les Temps ultramodernes)

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« Cet opuscule a reçu l’approbation du ministère de l’Instruction publique et de l’Administration régionale pour sa vocation à vulgariser un sujet connu de tous : la cavorite et son influence sur notre époque dite des Temps Ultramodernes. Plus concis qu’un traité, il représentera un auxiliaire précieux pour le corps professoral et les institutions, mais aussi pour les chefs de famille soucieux de l’éducation de leur progéniture. Dans ces conditions, nous avons le ferme espoir que notre publication sera bien reçue par les nombreux lecteurs à qui nous la destinons. »

L’abrégé de cavorologie est un ouvrage court d’une septantaine de pages au format numérique voué à structurer et présenter la cavorite, minerai sur lequel se base tout le concept du roman les Temps Ultramodernes de Laurent Genefort, qui vient de paraître chez Albin Michel Imaginaire. Ce texte est disponible gratuitement au format numérique et je remercie Gilles Dumay qui a accepté de me l’envoyer directement alors que toutes les plateformes se liguaient pour m’empêcher d’y accéder…

Cet opuscule (wouhou j’ai placé le mot) est rédigé par le personnage fictif d’Hippolyte Corégone. J’ignore encore s’il apparait dans le roman, en tout cas il sert de couverture à Laurent Genefort qui présente ainsi son univers de manière ludique à travers six parties : 1) La cavorite en son milieu naturel. 2) Principes physicochimiques. 3)L’élaboration. 4) Les applications cavorurgiques; 5) Le renouvellement des usages et 6) La politique de la cavorite ainsi qu’un petit lexique pour s’y retrouver avec tous les dérivés du mot cavorite.

Qu’est-ce donc d’ailleurs que cette cavorite ? Et bien il s’agit d’un composé que l’on retrouve dans certains minerais et qui possède des propriétés antigravitiques, tout simplement. Laurent Genefort, en partant de cette idée qui paraît peu de chose de prime abord, réinvente notre monde et notre Histoire pour y intégrer les progrès liés à cette découverte. Rien que par cet abrégé, j’ai le sentiment que l’auteur va nous proposer une uchronie de très haut niveau, ce qui me réjouit.

La lecture de cet abrégé m’a grandement enthousiasmé et donné envie de me lancer immédiatement dans la découverte de son ouvrage. La raison en est simple : j’ai été impressionnée par l’inventivité de l’auteur. Il ne se contente pas de poser vaguement une idée, il la travaille finement en traversant divers domaines. On y parle bien entendu des origines de la découverte, des applications scientifiques, du classement au milieu d’autres éléments mais aussi des progrès technologiques, des drames sociaux, des dérives du système, des histoires insolites ou encore des mouvements artistiques liés à cette cavorite. Il s’agit donc d’un ouvrage riche et pluriel, accessible à tous.tes.x.

Comme dans toute bonne uchronie, les personnages historiques connus comme le couple Curie ou Henri Becquerel côtoient les personnages inventés avec brio. Si je n’ai pas été intéressée de la même manière par toutes les parties (je ne serais jamais une grande scientifique, hélas…) l’ensemble m’a fasciné et je ne peux que vous recommander de jeter au moins un œil à cet abrégé, avant de lire le roman qui y s’y rapporte. Il me permet en tout cas de m’y lancer sans crainte.

Du moins le pensais-je…
J’ai rédigé cet article enthousiaste (toute la partie avant ce paragraphe) il y a deux bonnes semaines et me suis lancée dans la lecture des Temps Ultramodernes dans la foulée. Dés le départ, j’ai trouvé le temps un peu long. Le roman se focalise sur quatre personnages, chacun.e a droit à un chapitre qui se focalise sur sa situation : une institutrice, un artiste anarchiste, un commissaire de police et un scientifique aux convictions douteuses. Chaque personnage permet la découverte d’un pan de l’univers déjà esquissé dans l’Abrégé de Cavorologie. En cela, l’idée est ingénieuse et bien réalisée. L’écriture de Laurent Genefort est minutieuse… peut-être un peu trop d’ailleurs car à mon goût, l’émotion manque au profit d’un tableau peint certes avec maîtrise mais sans suffisamment d’humain pour réussir à m’intéresser. J’ai besoin d’un meilleur équilibre que celui-là. J’étais pourtant résolue à aller au bout mais, n’ayant lu que la moitié sur plus d’une semaine, j’ai fait une pause pour essayer autre chose. Je voulais savoir si le problème venait du roman… ou de moi, car je sais avoir quelques difficultés pour me plonger dans mes lectures, ces derniers temps. Hélas, comme j’ai dévoré en deux jours le nouveau roman d’un certain Jean Laurent Del Socorro, force m’est d’admettre que les Temps Ultramodernes ne correspond pas… ou plus… à ce que j’ai envie… ou besoin ? de lire en ce moment. Je laisserai un signet page 231 et, qui sait ? Lui laisserais à nouveau une chance un jour. Sachez en tout cas que c’est une question de goût personnel et que je ne remets pas en question la qualité du livre ni l’inventivité de son auteur – qui continue de m’impressionner malgré cela.

D’autres avis : Le culte d’ApophisL’épaule d’OrionLe nocher des livresLe Maki – vous ?

Informations éditoriales :
Abrégé de cavorologie par Hippolyte Corégone (Laurent Genefort) dans l’univers des Temps Ultramodernes. Éditeur : Albin Michel Imaginaire. Illustration de couverture et intérieures par Martine Fassier. Prix : gratuit. Format numérique uniquement.
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Avancée du challenge : 33 textes lus.
Bonus : lire un auteur francophone.

Sur la route d’Aldébaran – Adrian Tchaikovsky

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Sur la route d’Aldébaran
est une novella de science-fiction écrite par l’auteur britannique Adrian Tchaikovsky. Publiée dans la collection Une Heure Lumière par le Bélial, vous trouverez ce texte partout en librairie au prix de 9.90 euros.

De quoi ça parle ?
Dans un futur proche, une exploration spatiale permet de découvrir le « Dieu-Grenouille » une sorte de structure dotée de plusieurs passages, les Cryptes, qui intriguent beaucoup les chercheurs dans le secteur. Après avoir envoyé des drones, il est temps pour l’humanité d’y poser le pied…

Une narration entre passé et présent.
Gary Rendell est un pilote britannique et membre de la mission d’exploration. C’est aussi le narrateur de l’histoire, qui s’exprime à la première personne. Lorsqu’on le rencontre, il semble souffrir d’au moins un début de folie. Il s’adresse au lecteur en l’appelant Toto et le contenu de la novella semble être une transcription de ses discussions à voix haute avec ce personnage de Toto, invention de son esprit pour contrer la terrible solitude des Cryptes.

La narration alterne entre le présent où Gary essaie de sortir des Cryptes pour retrouver d’autres humains et le passé qui explique au lecteur comment Gary et son équipe en sont arrivés là. Gary est également le narrateur des moments du passé, qu’il agrémente de réflexions personnelles et d’un faux suspens, comme s’il racontait véritablement cette histoire à une personne extérieure.

Un gros sense of wonder.
La force de cette novella est sans conteste l’univers développé autour de Gary, qui est d’autant plus vertigineux quand on pense que le texte ne compte « que » 160 pages. En quelques mots : les cryptes semblent être des couloirs qui permettent de voyager d’un bout à l’autre de l’univers, débouchant parfois dans des mondes dont on ne soupçonnerait même pas l’existence. Pour cette raison, certaines zones sont propices à la vie humaine avec par exemple une atmosphère et une gravité tolérables, mais pas toutes. De plus, les humains ne sont pas les seuls à avoir exploré cet endroit. Gary tombe à plus d’une reprise sur les corps d’autres espèces ou sur ce qu’il qualifie de monstres, bien vivants, qui tentent de le tuer.

On pourrait s’étonner que Gary, humain littéralement sans défense après que son équipe se soit faite tuer, parvienne à survivre aussi longtemps mais une explication est fournie, qui apporte du même coup un twist narratif dont quelques indices sont pourtant disséminés dans les pages précédentes (mais je n’ai tissé les liens qu’après coup).

J’ai trouvé les idées de l’auteur assez originales. Je lis de plus en plus de science-fiction mais je ne suis pas pour autant une spécialiste donc c’est peut-être déjà vu ailleurs mais entre ça et les nombreuses références à la pop-culture, Sur la route d’Aldébaran se révèle très riche au niveau du contenu.

Une folie hélas peu crédible.
Si j’ai été positivement surprise par la richesse de ce qu’a proposé l’auteur au sein de ce texte en terme d’univers, je ne peux pas pour autant dire qu’il a réussi à me plaire car j’ai trouvé sa narration longuette par moment et Gary passablement irritant à d’autres. Ce n’est pas tout de soigner le fond, il faut penser à la forme narrative et ici, je n’ai pas été convaincue par son dialogue avec Toto. Dans les moments du présent, il en est à un stade où il ne devrait pas être capable de raconter de manière aussi froide et cohérente les éléments du passé qui nous permettent de comprendre comment il en est arrivé à cette situation. C’est dommage du coup car je n’ai pas réussi à croire à cette perte de raison. Évidemment, j’ai conscience que la forme écrite exige certains éclaircissements pour la plupart des lecteur.ices qui n’apprécient pas d’être embrouillés mais moi j’aime qu’on me heurte, qu’on me dépayse, qu’on me mène en bateau. J’aimais beaucoup l’idée d’un personnage en train de sombrer et elle n’a pas été poussée au bout par l’auteur, encore moins sur les dernières pages. Toutefois, cette remarque est propre à la lectrice que je suis et ne se retrouve pas du tout chez les blogpotes. C’est une affaire de goût.

La conclusion de l’ombre :
Dans les faits, Sur la route d’Aldébaran est une bonne novella d’un point de vue sense of wonder mais son choix narratif n’a pas réussi à me séduire, ce qui est tout personnel. Je vous encourage donc à juger par vous même et à découvrir les chroniques des blogpotes ci-dessous pour vous faire une idée plus complète au sujet de ce texte.

D’autres avis : Un papillon dans la luneLe Culte d’ApophisL’Épaule d’OrionGromovarXapurAu pays des cave trolls – Mondes de pocheLes chroniques du ChroniqueurLes lectures du MakiVive la SFFF ! – vous ?

Isabel des feuilles mortes – Ian R. Macleod (Une Heure-Lumière – Hors-série 2019)

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Isabel des feuilles mortes
est une nouvelle écrite par l’auteur anglais Ian R. Macleod. Publié au Bélial dans son Hors-série 2019, ce texte était offert à l’achat de deux romans de la collection Une Heure Lumière.
Il s’agit de ma première lecture du Projet Maki !

Ce hors-série contient, outre cette nouvelle inédite, une introduction à la genèse de la collection Une Heure Lumière ainsi que son catalogue et quelques parutions à venir. Au final, la nouvelle prend une petite moitié seulement du livre en lui-même.

J’ai appris grâce aux blogpotes que cette nouvelle se déroule dans le même univers que Poumon Vert, un UHL que je n’ai pas encore eu l’occasion de lire. Le monde peint par l’auteur est très clairement futuriste et je m’en suis étonnée car les premières pages ne laissaient rien paraître à ce sujet. Non seulement il est futuriste mais il est aussi inspiré de l’orient. L’action se déroule dans la ville de Gezira, on ressent une forte présente du soleil et les descriptions, que ce soit des gens, des vêtements ou des bâtiments, tout cela embarque le lecteur dans une ambiance de ce genre.

Isabel est l’héroïne de cette nouvelle et n’a pas grand chose de remarquable. Elle n’est ni belle, ni laide, ni particulièrement rusée ni foncièrement stupide. C’est une femme banale comme il en existe des milliers. Enfant des rues, elle est recrutée par l’église de l’aube dont elle gravit petit à petit les échelons sans même spécialement le désirer jusqu’à devenir une Chanteuse. Dans cet univers, les chanteuses sont des femmes qui, chaque jour, font se lever le soleil qui éclaire ce monde à l’aide d’un réseau de miroir. Cela paraît poétique mais le système est clairement technologique et plutôt horrible puisque ces femmes deviennent aveugles en étant exposée à cette lumière, qu’on les accroche à une espèce de croix au sommet d’un minaret pour qu’elles chantent… On a connu meilleure situation de vie. Mais Isabel ne s’en plaint pas le moins du monde.
Un jour, suite au dysfonctionnement de l’un des miroirs (vilain 28 !), Isabel rencontre Genya, la représentante d’une autre église avec qui les siens ont été en guerre il y a des années. Elle la surprend en train de danser et ressent une fascination pour sa grâce. Les deux femmes vont devenir amies et se livrer, avec une forme d’innocence, des secrets appartenant à leurs cultes respectifs. Sauf qu’évidemment, ça va se savoir et leurs dirigeants respectifs ne vont pas trop apprécier.

Je vous avoue avoir été déroutée par ce texte court raconté comme un conte. Je ne savais pas précisément à quoi m’attendre et en le terminant, je me suis demandée ce que l’auteur avait cherché à raconter. Je crois que je suis passée à côté de ce texte ou, en tout cas, que je ne possède pas les clés pour le comprendre. Je précise que je n’avais jamais lu Ian R. Macleod auparavant, que j’ignore tout de son œuvre, de ses thèmes favori, de ses potentiels engagements, etc. Durant la majeure partie d’Isabel des feuilles mortes, je ressentais une poésie et une beauté teintée de mystique que l’auteur transmet très bien par sa façon de narrer cette histoire, semblable à l’un de ces textes qu’un conteur pourrait chuchoter au coin d’un feu dans une bonne taverne. Même les sciences avancées sont présentées comme une extension de la religion, avec ses rituels, ses dorures et ses fastes. Je trouvais ça intéressant parce que je n’avais jamais rien lu de semblable. Ce qui ne signifie pas que ça n’existe pas mais pour moi, débutante dans le genre, c’était nouveau. Puis sont arrivées les dernières pages, particulièrement dures, assez horribles même qui tranchent brutalement avec le reste. Et qui me laissèrent pantoise, sans savoir si j’avais apprécié ou non ma lecture.

Une chose est sûre, Isabel des feuilles mortes est une expérience totalement nouvelle pour moi et c’est ce que je vais retenir de ce texte court. Au fond, c’est aussi pour cela que j’aime la collection Une Heure Lumière. Elle me sort de ma zone de confort, m’ouvre de nouveaux horizons.

Pour résumer, Isabel des feuilles mortes est un texte court et dépaysant qui se place dans le même univers que Poumon Vert. Très clairement orientalisant, on se surprend à découvrir un univers très porté sur la technologie tant on aurait pu être dans un texte type « Moyen-Âge ». Avec une écriture très poétique, Ian R. Macleod raconte la légende d’Isabel, Chanteuse de l’église de l’Aube, et de son amitié interdite avec Genya, membre d’une église rivale. Pour moi, cette lecture a été une nouvelle expérience que je ne regrette pas.

Maki

BML #11 – mai 2019

Bonjour à tous !
J’espère que votre mois de mai a été riche en lecture et en belles découvertes. C’était le dernier mois du Printemps de l’Imaginaire francophone (un bilan arrive la semaine prochaine) ainsi que celui de la fantasy (que j’ai +- suivi de loin) mais surtout… Le mois des Imaginales ! Ainsi, malgré mes lectures, ma PàL n’a pas diminué, au contraire. Mais bon, y’a rien de plus triste qu’une PàL à zéro.

Côté roman:

Le dernier chant d’Orphée – Robert Silverberg (SP – ActuSF)
Le Tyran des Songes – Oren Miller (SP – Lynks Éditions)  ♥
Le Chant des Épines #2 le Royaume Éveillé – Adrien Tomas (SP – Mnémos)
Entends la nuit – Catherine Dufour (L’Atalante)
La Fée, la Pie et le Printemps – Elisabeth Erbory (SP – ActuSF)
Les Héritiers d’Higashi – Clémence Godefroy (Éditions du Chat Noir) ♥
Olangar #1 – Clément Bouhélier (Critic) ♥
La Croisade Éternelle #1 la prêtresse esclave – Victor Fleury (SP – Bragelonne) ♥
Grand Siècle #3 la conquête de la Sphère – Johan Heliot (SP – Mnémos, chronique à paraître lundi) ♥

Pour un total de 9 romans lus avec d’excellentes découvertes, j’ai même enchaîné 4 romans vraiment excellents. Deux ou trois de mes lectures n’ont pas vraiment su me satisfaire mais sans se révéler d’exécrables romans pour autant, juste une question de goût.

Côté graphique:

J’ai commencé la saga IM dont je vous ai parlé dans un précédent billet. Une surprenante découverte pour un shônen prometteur. Récemment, j’ai également découvert le premier tome de l’Atelier des sorciers (je sais, il était temps !) pour lequel je dois rédiger une chronique. Sûrement programmée mardi ou mercredi prochain. J’ai enfin continué la série DeadTube que j’affectionne particulièrement (bah ouais parfois j’aime l’ultra violence, les personnages tarés et l’exploitation du côté malsain de l’être humain. Parfois hein. Ahem.) et dont j’attends la suite avec impatience vu la fin de ce tome. De très belles découvertes à nouveau et pas de déception.

Globalement, mon mois de mai a été littérairement ensoleillé et je ne peux qu’espérer qu’il en soit de même pour celui de juin. Rendez-vous bientôt pour de nouvelles aventures littéraires !

Et vous, qu’est-ce que donne votre bilan mensuel? 🙂

Dusk Maiden of Amnesia #1 – MAYBE

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Dusk Maiden of Amnesia est une série terminée sur 10 tomes, scénarisée et dessinée par Maybe. Publié chez Kana dans la collection Dark Kana, chaque volume coûte 7.45 euros et il existe pour l’instant une promotion où le tome 1 est offert à l’achat de deux tomes, dans un pack 2+1 gratuit, dont j’ai évidemment profité.

Dusk Maiden of Amnesia m’a été conseillé par Lire en Bulles, découvrez son avis sur la série !

L’histoire s’ouvre sur une malédiction et la présentation d’une école pas franchement rassurante. L’un de ses élèves, Teiichi, rencontre Yûko dans une partie désaffecté du bâtiment et comprend rapidement que la jeune fille est un fantôme ! Intrigué par le mystère qui plane autour de sa mort, Teiichi rejoint le club des enquêtes paranormales où il va s’intéresser à différentes affaires surnaturelles qui se déroulent entre les murs de son établissement.

Dusk Maiden of Amnesia est une série un peu étrange, un peu bâtarde, qui passe de l’humour léger très nippon à l’horreur plutôt sombre d’une page à l’autre, sans nous y préparer. Du coup, le manga a le mérite de surprendre et d’empêcher le lecteur de s’attendre à quoi que ce soit. Cela dérangera sûrement certains lecteurs, qui auront du mal à se poser et s’immerger complètement mais je crois que les quelques maladresses sont dues simplement au fait que c’est un premier tome qui cherche son rythme.

Dans ce tome 1, Maybe pose les deux personnages principaux et l’univers. Teiichi est un lycéen plutôt normal qui est pourtant capable de voir Yûko, sans qu’on sache pour quelle raison. Je trouve intéressant que, finalement, Teiichi ne se distingue pas particulièrement. Il n’est pas le plus intelligent ni le plus beau mais ce n’est pas non plus un marginal. Il apparaît comme un garçon parfaitement normal qui se retrouve embarqué dans une histoire rocambolesque. Quant à Yûlo, si on a au départ l’impression d’un fantôme plutôt léger, on se rend rapidement compte que sa personnalité est très complexe. J’ai trouvé ce personnage mystérieux et intriguant. Je n’arrive pas à bien la cerner et justement, ça fait tout le charme du manga.

Quant au dessin, je lui trouve une véritable personnalité même s’il reste dans une ligne très moderne. Le trait est maîtrisé, surtout pour les passages horrifiques que je trouve particulièrement saisissants. Tout à fait mon type !

En bref, j’ai passé un très bon moment avec ce premier tome et je vais continuer la série en entier. L’auteur a su m’intriguer et me donner envie de me plonger davantage dans son univers. Je suis ravie d’avoir sauté le pas ! On se retrouve à la fin du dixième tome pour un avis complet sur la saga.

10 count #1 – Rihito Takarai

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10 count
est un manga écrit et illustré par Rihito Takarai qui comprendra six tomes en tout. Le dernier est prévu pour bientôt chez Taifu, qui édite toute la saga (forcément). Il s’agit d’un yaoi très prometteur et chaque tome vous coûtera environs 9 euros.

10 count, c’est l’histoire de Shirotani, l’assistant d’un important directeur d’entreprise qui souffre de mysophobie. C’est-à-dire qu’il a la phobie des microbes et forcément, ce n’est pas facile tous les jours, même avec un patron compréhensif. Un jour, il rencontre Kurose, un psychiatre décidé à aider Shirotani à surmonter sa maladie. Mais pour quelle raison s’investit-il autant avec un patient qu’il ne voit même pas à son cabinet?

Ce premier tome est très intime sur un plan psychologique. Il ne se passe rien sexuellement et je dois avouer que ça ne m’a pas dérangé du tout, tellement l’histoire est fine et crédible. Elle nous prend directement au cœur et ne précipite pas cette étrange relation, ce qui est plutôt agréable car c’est malheureusement trop souvent le cas dans le yaoi. Le personnage de Kurose est très mystérieux, ses réactions surprenantes. Quant à Shirotani, il est immédiatement attachant et très crédible, je trouve. Je ne connaissais pas bien la mysophobie (hormis à travers des personnages comme Monk) et en y réfléchissant, on prend conscience de ce que c’est, au quotidien.

Ce manga au chara-design somptueux (cette couverture quoi ♥) paraît, au premier abord, assez classique si pas cliché quand on se fie au résumé. Il se révèle pourtant profond, intelligent, bien dosé et agréable à découvrir. J’ai passé un excellent moment et je le recommande très chaudement. Moi, je fonce en librairie m’acheter la suite !

#PIF2018 – ma PAL & mes défis !

Le printemps de l’imaginaire francophone est un défi littéraire organisé par Monde-Fantasy. Il se déroule du 1er mars au 1er Juin 2018 et a pour but de mettre en avant la littérature francophone. Comme Zahardonia (l’organisatrice) a écrit un très bel article à ce sujet, je vous encourage à le lire.

En tant qu’auteure moi-même et blogueuse littéraire, je me sens très concernée par cette problématique. J’ai souvent constaté, autour de moi, que peu de gens lisent mais en plus, lisent des auteurs francophones de l’imaginaire, comme si nous n’existions que dans une petite bulle. Comme je fréquente beaucoup de salons littéraires, j’en ai découvert un sacré paquet mais avant d’être publiée, j’en lisais extrêmement peu et je n’étais pas capable d’en citer plus de cinq, je n’ai pas honte de l’avouer. C’est révélateur d’un problème et j’espère que ce challenge permettra, au moins un peu, de le régler. Je vous encourage à vous inscrire et à promouvoir au maximum la littérature de l’imaginaire francophone, car nos auteurs ont du talent !

J’ai opté pour le palier bibliothécaire céleste, cela signifie que je m’engage à lire au moins 15 livres de littérature imaginaire francophone pendant cette période. J’ai toujours difficile de définir une PAL à l’avance, donc je vais juste me décider sur quel livre remplira quel défi que je me suis engagée à compléter et je verrai pour le reste ! Même si certains livres peuvent remplir plusieurs défis, j’essaie d’en trouver un pour chaque, histoire de ne pas tricher. Et franchement, parfois, ce n’est pas si simple…

Voici les défis en question :
Lire un-e auteur/-trice belge francophone
Lire un-e auteur/-trice suisse francophone
Lire un livre en rapport avec le vent ou l’air (dans le titre)
Lire un livre d’au moins 500 pages
Ne lire que des romans et des nouvelles
Lire un livre auto-édité
Lire un livre d’une petite maison d’édition
Lire un récit avec une héroïne
Lire une suite de série
Lire une relique de votre PAL
Lire un livre d’un auteur ou d’une autrice que vous avez découvert-e au cours du challenge

En plus de l’intégralité des nouveautés du Chat Noir (oulala, surprenant non?) j’ai également envie de lire des titres comme: « Le Grand Siècle » de Johan Heliot, le diptyque « la main de l’empereur » d’Olivier Gay, « Frontières Liquides » de Jérôme Nédélec, « Rouge Toxic » de Morgane Caussarieu, et « Les seigneurs de Bohen » d’Estelle Faye, qui sont dans ma PAL numérique pour les premiers et papiers pour les deux dernières. Ma PAL définitive arrivera au début du Challenge ♥

Et vous, participez-vous à ce challenge? Cet article vous a-t-il donné l’envie? Aimez-vous lire des auteurs francophones? 🙂

Fille d’Hécate (intégrale) – Cécile Guillot

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L’intégrale de Fille d’Hécate contient trois romans écrit par Cécile Guillot. C’est une saga assez ancienne publiée d’abord aux Éditions du Chat Noir, qui a reçu le V&S Award du meilleur ouvrage fantastique en 2012 et qui méritait donc largement une seconde jeunesse aux Éditions Lynks, dans la collection Re-Lynks consacrée aux rééditions. Vous pouvez vous le procurer partout en librairie ou sur les salons au prix de 14.90 euros.

Fille d’Hécate raconte l’histoire de Maëlys, une étudiante en année de mémoire en psychologie, qui se découvre un don de sorcière. On suit Maëlys tout au long de son apprentissage, à travers différentes aventures. Dans le tome 1, quelqu’un cherche à lui voler ses pouvoirs. Dans le tome 2, elle aide la police avec une enquête et dans le tome 3, elle se rend dans les Ardennes pour renouer avec ses origines et aider à rendre le pouvoir à sa lignée. J’ai conscience que ce résumé peut paraître un peu rapide, si pas surfait, mais je ne veux pas spoiler le contenu !

Ce que j’ai d’abord apprécié dans ces romans, c’est le personnage de Maëlys et j’en suis la première surprise. Ce n’est pas le genre d’héroïne à qui je m’attache habituellement, mais je la trouve reposante, humaine, vraie, sans excès, même dans sa magie. C’est une fille normale, qui a des envies normales, qui a peur comme n’importe qui, qui a des réflexions logiques, qui se comporte parfois un peu bizarrement mais… Comme tout le monde, en réalité. Elle me fait assez penser à son auteure, par certains points de caractère, notamment la timidité et la douceur. C’est peut-être pour ça que j’ai accroché avec elle, allez savoir ! En tout cas, c’est une héroïne vraiment agréable à suivre.

Autour de Maëlys gravitent ses soeurcières, comme elles s’appellent dans le tome 3. Elles sont chacune particulières et intéressantes à leur manière. Dorine est la mère de famille pleine de bonne humeur qui se donne à fond pour les autres, Jihane est la jeune gothique tourmentée dotée d’un grand sens artistique et capable de parler avec les morts, et Patricia est la femme mûre qui a traversée de dures épreuves. Ensemble, elles parviennent à trouver un équilibre, à se connaître elles-mêmes et à se reconstruire. Les relations entre ces différentes protagonistes mettent vraiment l’accent sur l’importance et la force de l’amitié, un beau message.

Fille d’Hécate est un roman sur la magie et sur l’amitié, mais il a aussi droit à sa petite romance. J’ai apprécié le fait qu’elle ne prenne pas toute la place dans le récit. Elle est mesurée, c’est juste ce qu’il faut là où il faut. Et que dire sur Alexandre… Je ne pense pas que je l’apprécie beaucoup. En fait, il me laisse assez froide, peut-être parce qu’on n’en sait pas assez à son sujet. Ou plutôt, on a les informations en main mais ça manque de profondeur, de mise en situation. Je pensais qu’au moins un des romans allait se centrer sur ses histoires familiales et j’ai été un peu déçue par ça, même si ça n’enlève rien à la qualité de la trilogie, c’est un ressenti personnel ! J’aurai aimé que l’auteure approfondisse certains sujets, comme l’antagoniste du tome 2 (je ne précise pas trop pour éviter le spoil mais ceux qui ont lu comprendront), ou qu’elle permette à Alex de s’imposer un peu plus via sa propre histoire.

Comme son titre l’indique, cette trilogie parle de magie et elle en parle très bien. J’ai été enchantée d’en apprendre autant sur la culture wiccane, que je connaissais finalement très mal à travers d’autres séries qui en donnaient une interprétation plutôt biaisée. Non seulement l’auteure parvient à bien intégrer les différents éléments au récit mais, en prime, elle nous offre une petite liste en fin d’ouvrage pour qu’on puisse consulter ses sources. Inutile de préciser que j’ai déjà noté certains titres…

Petit point noir, mais ce n’est pas sur le récit en lui-même: dans le tome 2 et 3 du roman, à plusieurs endroits, il manque des tirets quadratins. En soi, ça ne gêne pas la compréhension puisque les temps utilisés dans les dialogues ne sont pas les mêmes que dans la narration, ça nous permet de les repérer facilement mais je trouve ça dommage que, dans une réédition, on n’ait pas mis plus de soin à vérifier ce genre de détails. Parce que le livre en tant qu’objet est très beau, la couverture est sobre mais superbe, tout est très soigné, j’aurai aimé qu’ils poussent jusqu’au bout.

En bref, Fille d’Hécate est une trilogie que je recommande et avec laquelle j’ai passé un bon moment de détente. Elle se lit très rapidement et m’a laissée cette même impression que mes séries adolescentes sur la magie et les sorcières, le côté bling bling hollywoodien en moins (ce qui est un point positif !). L’écriture de Cécile Guillot est fluide, rythmée, fraiche et accessible, elle convient parfaitement à son personnage principal. Même si je ne suis pas du tout le public cible (je préfère les ouvrages plus crus, plus sombres, plus torturés), j’ai beaucoup aimé le voyage et je vous conseille de vous lancer dans l’aventure !

Asynchrone – Fabien Clavel

Asynchrone

Asynchrone est un one-shot écrit par Fabien Clavel et publié en mars 2017 chez Lynks Édition, une nouvelle structure qui a d’ailleurs eu droit hier à sa soirée d’inauguration. Félicitations à eux ! Il s’agit d’un roman difficile à classer (je vous explique pourquoi plus bas) qui coûte 14.90 euros et qui est facilement commandable en librairie.

Lorsque j’ai lu la 4e de couverture pour la première fois, je m’attendais à de la romance. Je n’ai jamais lu Fabien Clavel auparavant, j’ignorais donc tout de son style, de ses habitudes, et comme il s’agissait du premier titre de la maison d’édition (avec Lena Wilder) difficile de pouvoir comparer ou se baser sur une ligne éditoriale claire. Pour être honnête, si Laure-Anne ne m’avait pas offert ce livre, je ne l’aurais pas forcément acheté de moi-même.

Et pourtant, comme souvent dans cette situation… Je serais passée à côté d’un excellent roman ! L’éditeur laisse bien planer le doute sur le contenu du roman, peut-être trop d’ailleurs? En tout cas, les choix de couverture, de citation, prennent tout leur sens après la lecture.

Asynchrone est, contre toute attention, un roman de science-fiction raconté par Chora à la première personne du singulier et au présent. Chora est atteinte d’une maladie cardiaque qui fait qu’elle peut mourir n’importe quand. Elle y est préparée, elle vit sa vie en fonction, jusqu’à ce qu’un évènement singulier se produise, qui va lui conférer certaines capacités et la confronter à des situations compliquées. J’ai très envie de développer davantage mais je refuse de vous gâcher la surprise du livre dans sa découverte. Pour moi, ça a été délicieux, innovant, j’aime qu’on me surprenne et ça n’arrive plus si souvent.

Ce one-shot est intelligemment construit. Au-delà du personnage de Chora qui est très attachant et dont la psychologie a su immédiatement me séduire, le texte pose certaines questions à mi-chemin entre la physique et la philosophie, explicitant des théories complexes (quoi que familières pour les accros aux comics et à la SF) qui servent sa thématique sans pour autant noyer le lecteur non initié. L’équilibre est bien dosé à ce niveau. Quant à l’action, elle est présente dans tout le roman qui se lit très rapidement. Quand je dis action, je ne veux pas dire des combats épiques ou ce genre de choses, j’entends par là que le roman est dépourvu de longueurs, il est dynamique et captivant.

Mais Asynchrone n’est pas qu’un roman de science-fiction. C’est aussi un roman sur les sentiments, sur les relations d’une personne malade avec autrui, sur le goût qu’a la vie. L’avantage du choix narratif (à la première personne) c’est que nous vivons tout au travers de Chora, non seulement sa maladie, mais également ses doutes, ses peurs, ses convictions. Si j’ai crains que son côté gothique soit trop cliché, j’ai rapidement été rassurée. L’auteur maîtrise son sujet et on ressent dans ce roman une ambiance assez 19e siècle dans les émotions décrites par Chora, dans sa psychologie et dans son ambiance. Évidemment, les citations d’auteurs de l’époque qui viennent illustrer certains de ces instants aident aussi à construire cette atmosphère.

A ce sujet, je me permets un extrait de l’ouvrage, page 175: « Des lèvres douces se posent sur les miennes. Je ne pouvais rêver baiser plus romantique. Bien sûr, je ne l’entends pas au sens des gamines en mal de rose. Je parle du romantisme noir, celui qui est hanté par la mort et la tempête. »

Il devrait suffire à convaincre beaucoup d’entre vous. Le style de Fabien Clavel, que je découvre, est immersif, juste, prenant et poétique. C’est un auteur très talentueux et je compte bien prêter attention au reste de ses œuvres.

Si ce n’était pas clair, je recommande très chaudement Asynchrone qui, si je ne me trompe pas, devrait être achetable ce week-end aux Halliénales sur le stand des éditions du Chat Noir !

Kayla Marchal #1 – Estelle Vagner

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(c) Alexandra V. Bach

Kayla Marchal #1 – L’exil est un roman publié aux Éditions du Chat Noir et primé en 2017 au Prix Imaginales des Lycéens. Il coûte 19.90 euros en papier et il est en promotion pour l’anniversaire de la maison d’édition en numérique, vous pouvez vous le procurer pour 2.99euros. J’en ai d’ailleurs profité, j’avoue. Édité dans la collection Cheshire, il s’agit d’un roman Urban Fantasy Young Adult.

Kalya Marchal est un livre que je craignais de lire, j’avoue. C’est typiquement le genre d’œuvre dont j’apprécie humainement l’auteure mais que j’ai peur de découvrir, parce que le résumé ne m’inspire pas grand chose, que j’ai peur de tomber dans une énième histoire d’urban fantasy avec une héroïne stéréotypée et parce que, soyons honnête, la littérature Young Adult n’est pas franchement ma tasse de thé en règle générale. Ce que j’avais lu à son sujet dans certaines chroniques ne m’avait pas du tout encouragée à m’y plonger et honnêtement je pense que si je n’appréciais pas Estelle, je n’aurais même pas acheté le roman en numérique.

Comme j’ai bien fait de me laisser tenter, bon sang ! Je m’en veux juste de ne pas l’avoir découvert plus tôt. J’ai dévoré ce roman en deux jours alors que je suis en plein job d’été. Je lisais dans le train, même dans le bus (alors que j’ai le mal de la route), dans la rue, tout à l’heure j’ai remonté l’allée jusqu’à chez moi sans lâcher ma liseuse, parce que j’arrivais au dénouement. Je me suis même assise sur mon porche pour terminer, alors que j’avais faim hein, quand même… Et ça ne m’arrive plus si souvent que ça.

Par où commencer pour vous en parler?

Peut-être en évoquant l’héroïne, Kayla. J’ai lu qu’on lui reprochait d’être dominée par ses hormones, d’être pénible, de ne pas avoir le sens des priorités… A cela, je réponds que le premier paragraphe du roman nous informe clairement que les morphes (oubliez le mot garou s’il vous plait!) ressentent tout beaucoup plus intensément. Un peu plus loin, on apprend que Kayla n’a que dix-huit ans et a vécu dans une certaine forme de réclusion au sein de sa meute, sous le toit de son grand-père, qui la met à la porte au début du roman, pour une mystérieuse raison. Je me revois au même âge et franchement, je la comprends tout à fait. Forcément, elle manque parfois de maturité (encore que) mais c’est logique, à son âge, on n’en menait pas plus large et même toujours maintenant, si on veut être honnête. Je n’ai jamais trouvé ses réactions disproportionnées ou illogiques, j’ai même souvent souri. Évidemment, je ne goûte pas des masses au délire des beaux gosses qui pullulent autour d’une héroïne jolie comme un cœur (quoi que le physique de Kayla ne soit jamais démesurément mit en avant et j’ai apprécié ce détail), mais c’est un poncif qu’on retrouve dans ce type de littérature et qui est admis, donc pas si gênant en soi. C’est donc une héroïne que j’ai vraiment aimée, à laquelle j’ai su m’identifier, qui sonnait juste, humaine. Elle n’est pas parfaite et c’est ça qu’on veut !

Outre Kayla, j’ai beaucoup aimé la mythologie et l’intrigue développée par l’auteur. Certains éléments ne sont pas forcément bien dissimulés (ou je deviens douée dans mes investigations?) mais j’ai eu quelques surprises malgré tout, surtout à la toute fin du roman. Les évènements s’enchaînent à grande vitesse, sans nous laisser le temps de nous ennuyer, et c’est quelque chose que j’apprécie tout particulièrement. Mention spéciale pour les scènes de combat, qui sont très bien maîtrisées, immersives et agréables à lire. C’est un élément auquel je suis sensible, vous le savez, à force !

Ce roman est écrit à la première personne du singulier, au présent, garantissant une immersion totale dans l’histoire mais aussi dans la tête de l’héroïne. Forcément, tout tourne autour d’elle (ce qui est cohérent avec le style narratif) jusqu’aux expressions, excusant les quelques répétitions qu’on trouve dans le texte. Je me suis aisément identifiée à Kayla, un personnage intéressant et travaillé. Ce tome pose avec brio et punch les bases d’un univers maîtrisé, travaillé, dont toute l’intrigue se déroule en France. Ce n’est pas si courant que ça, on peut donc le souligner !

En lisant Kayla Marchal, j’ai eu l’impression de lire Rebecca Kean… Pourtant, ces deux femmes n’ont rien en commun. Je ne sais pas à quoi ça tient, mais on sent l’influence de Cassandra O’Donnell sur les écrits d’Estelle Vagner, sans que ça ne soit pour autant du pompage pur et dur. Estelle a son propre style, sa propre mythologie, sa propre imagination, qui se concentre uniquement sur les morphes, ce qui ne l’empêche pas d’être riche. Et pour être honnête, ça me soulage de ne pas croiser des suceurs de sang à tous les coins de rue. Les garous, c’est génial !

Bref, si ce n’était pas clair, j’ai adoré ce premier tome de Kayla Marchal et j’ai hâte de me commander le suivant quand j’aurai touché mon salaire, en papier cette fois ! Parce que oui, je la veux dans ma bibliothèque surchargée, elle le mérite amplement, surtout quand on pense qu’il s’agit d’un premier roman. Je n’ose même pas imaginer ce que ça va donner avec la pratique… Et croyez-moi, je vais suivre ça de près ! Je vous conseille cette saga si vous recherchez une bonne lecture détente, pleine de punch, d’humour bien dosé et d’action, avec un style dynamique et un univers prometteur. Il mérite amplement son prix Imaginales des Lycéens 2017!

Pour info, l’auteure sera à la Japan Expo tout ce week-end, profitez-en !