La piste des cendres – Emmanuel Chastellière

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La piste des cendres
est un one-shot de gunpowder fantasy (rendez-vous chez le Grand Serpent pour en savoir plus !) écrit par l’auteur français Emmanuel Chastellière. Publié chez Critic en ce mois de février 2020, vous trouverez ce roman au prix de 22 euros.
Je remercie l’auteur et les éditions Critic pour ce service presse numérique.

Azel est un jeune homme métisse, enfant illégitime d’un riche propriétaire, qui gagne sa vie comme chasseur de prime en traquant les locaux qui tentent de fuir. Assez solitaire, il ne peut pourtant pas résister à la demande d’Ombeline, sa belle-mère, quand elle le sollicite pour l’aider à sauver un groupe de femmes, enfants et vieillards. Hélas, ils n’ont pas bien choisi leur moment. Une révolte éclate, aux conséquences terribles… Au point d’obliger la Reine Constante à sortir Artémis Cortellan de sa retraite.

La piste des cendres se déroule dans le même univers que l’Empire du Léopard dont je vous ai déjà parlé l’année dernière. Ce roman avait été pour moi une excellente découverte, autant pour son originalité que pour ses personnages marquants. Si j’ai retrouvé certaines de ces qualités dans la piste des cendres, ce texte m’a malheureusement moins transporté. Pour cette raison, je vous recommande la lecture des chroniques du Lutin, de la Trollesse et d’Aelinel qui vous permettront d’entendre plusieurs sons de cloche.

Qu’on se comprenne : la piste des cendres est un bon roman. Emmanuel Chastellière continue de développer l’univers créé précédemment et il a la bonne idée de placer son intrigue vingt-cinq ans après les évènements qui se sont joués dans l’Empire du Léopard. Cela permet à ses lecteurs de ne pas se contraindre à découvrir toute une saga s’ils n’en ont pas envie. N’ayez crainte, il est tout à fait possible de lire l’un sans l’autre sans y perdre plus que quelques références de ci, de là. Comme la piste des cendres se déroule plus tard, l’univers dans lequel on évolue a un peu changé. S’il évoquait avant les conquêtes espagnoles en Amérique, il m’a cette fois-ci plutôt rappelé l’Ouest américain, les colons, l’esclavagisme envers les indiens chassés de leurs territoires avec les évolutions technologiques liées (comme une plus large utilisation de la poudre) ainsi que la problématique du pétrole.

L’auteur met au service de son univers une plume précise et maîtrisée avec un vocabulaire adéquat. On sent qu’il maîtrise son sujet dans l’utilisation de termes plus techniques, surtout sur les aspects militaires et culturels. Si j’ai trouvé certains passages un peu longs (surtout au début mais disons qu’il faut bien poser le cadre) le rythme global du roman est plutôt bien mené. Sans sacrifier à l’aspect divertissement et aventure, l’auteur aborde toute une série de thématiques comme la quête identitaire, la lutte pour la liberté, les méfaits du culturocentrisme… J’ai été sensible à tout cela, d’autant qu’Emmanuel Chastellière les traite sans manichéisme. J’ai trouvé intéressant le fait d’avoir plusieurs points de vue, un élément qu’on retrouve déjà dans l’Empire du Léopard. Cela facilite le développement de l’intrigue tout en permettant de varier les plaisirs.

Mais il me manquait hélas ce petit quelque chose en plus que je ne parviens pas à nommer qui m’a fait refermer ce roman avec un goût de trop peu. Je n’ai pas réussi à m’intéresser aux enjeux ni aux personnages (à l’exception d’Azel et encore, pas tout le temps) à mesure qu’avançait l’intrigue. Je me sentais comme une observatrice extérieure, sans réussir à totalement m’immerger et ça m’a vraiment frustrée. Retrouver des protagonistes de l’Empire du Léopard, comme Artémis Cortellan, a été une bonne surprise mais je l’ai cette fois-ci trouvé prodigieusement agaçant. Peut-être que mes goûts ont changé entre temps? Après tout, plus d’un an sépare mes deux lectures. J’en suis la première affligée parce que j’attendais beaucoup de ce texte et j’aurais aimé l’adorer autant que l’Empire du Léopard. Le problème se situe peut-être ici justement : j’en attendais trop et l’aspect découverte d’un nouveau type d’univers n’était plus vraiment présent.

Pour résumer, même si la sauce n’a pas pris avec moi en tant que lectrice, je ne peux que reconnaître les qualités littéraires de la Piste des cendres. Emmanuel Chastellière poursuit le développement de son univers magnifiquement posé dans l’Empire du Léopard en exploitant cette fois-ci une ambiance davantage proche du western. Il continue de développer les thématiques du colonialisme et de la guerre pour la liberté, sans jamais tomber dans le manichéisme. Je vous encourage à tenter le coup car d’autres blogpotes parfois plus exigeants que moi n’ont eu aucun mal à être séduits !

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