Générique de fin – Simon Domb dit Casas

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Générique de fin est un roman écrit par l’auteur français Bernard Domb dit Simon Casas (je pense que ça peut avoir son importance de le préciser, je vous explique pourquoi plus loin). Nouveauté de la rentrée littéraire au Diable Vauvert, vous trouverez ce roman au prix de 15 euros.
Je remercie le Diable Vauvert et la Masse Critique de Babelio pour ce service presse.

Difficile de vous résumer ce roman autrement qu’avec ce qu’en dit l’éditeur et ce au risque de spoiler le contenu. Pour une fois, je vais donc utiliser la quatrième de couverture :
« « Si un jour tu décides de te suicider vise juste ! Pour ne pas se rater il faut être en accord avec soi-même. »
À Madrid, les chassés-croisés d’un écrivain et ses doubles, confrontés à leur disparition… Un polar borgésien qui mêle cinéma et littérature, fiction et réalité.»

Générique de fin est un texte assez court de 168 pages doté d’une police assez grande et aérée ce qui fait qu’il se lit très rapidement. Il est découpé en cinq parties en plus d’un épilogue, elles mêmes de longueurs diverses. Ça rend un sentiment brouillon, un peu fouillis, qui colle bien au texte en lui même. J’apprécie quand les auteur adoptent une forme signifiante et ne se contentent pas d’un fond solide. D’ailleurs, cette remarque peut s’appliquer au nom qu’a choisi d’utiliser l’auteur. Il signe normalement ses romans comme Simon Casas (si je me fie à mes recherches) mais ici, il a opté pour Simon Domb (Domb étant son nom de famille civil) dit Casas. Vu le contenu du roman, je ne peux pas m’empêcher d’y voir un lien puisqu’on évoque un écrivain raté qui souffre du syndrome de la page blanche ainsi qu’une série de ses « doubles ». Comme c’est un roman à tiroir où on a du mal à déceler la réalité de la fiction, signer ainsi me paraît approprié.

Selon l’éditeur, il s’agit d’un polar borgésien et je vais être honnête, je n’ai aucune idée de ce que cela signifie. Ma culture littéraire n’est pas mauvaise mais là, je sèche et mes recherches ne m’ont pas apporté d’élément concret à ce propos. Je suppose que c’est lié à l’écrivain argentin Jorge Luis Borgès mais je n’ai jamais lu ses œuvres et en cherchant le terme, je n’ai rien trouvé de concluant. Du coup si quelqu’un peut m’éclairer afin d’enrichir cette chronique, qu’il ne s’en prive pas.

Ce que je peux dire par contre c’est qu’il s’agit d’un roman à tiroir et que l’auteur perd son lecteur entre les différentes diégèses. On rencontre d’abord un auteur suicidaire qui souffre du syndrome de la page blanche. Il est le narrateur à la première personne pendant trois des cinq parties constitutives du roman. Il nous raconte sa relation avec une femme qui se révèle être celle d’un cinéaste très connu et très jaloux. Ce même cinéaste qui l’invite à tenir le premier rôle dans son prochain film via un ami commun qui se rend compte que le personnage principal porte certaines caractéristiques de l’écrivain. C’est assez tarabiscoté donc et pour moi, le roman comporte plusieurs niveaux de lecture et de métaphores dont une partie m’a probablement échappé. J’ai apprécié cette richesse signifiante, j’avais un peu le sentiment de regard un film d’auteur loin des blockbusters habituels mais aussi loin des clés dont je dispose habituellement pour tout saisir du premier coup.

Les deux dernières parties sont racontées par un policier qui est chargé d’enquêter sur les évènements liés au début. Il s’avère que cet agent est également écrivain (sous pseudo) du coup il perçoit la force des mots dans le drame qui s’est joué. Ce personnage va alors se confronter au coupable et je ne vous en raconte pas davantage pour ne pas gâcher le twist final. Sachez seulement qu’on va de surprise en surprise, d’image en image et de métaphore en métaphore. En cela, le style de l’auteur simple et percutant, très emphatique dans les monologues (notamment du cinéaste) sert très bien son propos.

Ce roman parle aussi et surtout, donc,  de la figure de l’auteur, de la figure des artistes de manière générale. J’ai été très touchée par ses mots et les piques cachées par Simon Casas dans son texte à l’encontre des écrivains et des lecteurs. Ça rejoint un peu mon sentiment pendant les machines fantômes d’Olivier Paquet, avec la fameuse scène en salon. J’apprécie retrouver de plus en plus ces morceaux de réalité au sein des romans et cette démystification du métier.

Pour résumer, Générique de fin est un étrange roman à tiroir qui se veut polar borgésien (quoi que ça signifie) mais surtout, petit ovni dans mes habitudes littéraires. L’auteur embarque et perd son lecteur dans un voyage où la réalité et la fiction se mêlent au cœur de Madrid. Lecture rapide qui donne à réfléchir, j’ai bien apprécié ma découverte !

Une réflexion sur “Générique de fin – Simon Domb dit Casas

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