La Société protectrice des Kaijus – John Scalzi

Un bon Scalzi, ça ne se refuse pas et c’est toujours synonyme d’un bon moment de lecture ! Ce roman ne fait pas exception.

De quoi ça parle ?
Au tout début de la crise sanitaire, Jamie se fait virer de son job et devient livreur. Il retrouve ainsi presque par hasard Tom, un vieil ami, qui lui propose un job pour lequel il est très qualifié puisqu’il s’agit de « porter des trucs » pour venir en aide à de « gros animaux ». Une fois sur place, Jamie découvre que les animaux en question sont des kaijus aussi imposants qu’une montagne, dotés d’un réacteur nucléaire biologique et qu’ils sont menacés par nuls autres que… les humains.

Du fun et des monstres !
Je ne me rappelle pas avoir lu un roman de Scalzi ou un texte de lui au sens plus large que je n’ai pas apprécié. J’y trouve toujours mon compte d’une manière ou d’une autre même s’il y a des œuvres qui me parlent davantage. La Société protectrice des Kaijus fait partie de ces romans qui ont pour but avant tout de divertir, de faire passer un bon moment pour oublier un peu que le monde autour de nous part en sucette. C’est le but avoué de l’auteur qui l’explique dans ses remerciements : au début de la pandémie, il travaillait sur complètement autre chose, de bien plus grave et sérieux mais tout ce qui est arrivé depuis l’en a détourné. En deux mois, il a pondu la Société protectrice des kaijus et c’est très clairement le genre de roman qui fait du bien.

Pour autant, divertissant ne signifie pas creux comme certain·es ont tendance à le sous-entendre. Fidèle à lui-même, Scalzi commence par inclure tout un tas de références pop-cultures, de clins d’œil à la littérature, au cinéma, ce que j’aime particulièrement. En prime, il développe certaines réflexions sur les sciences, déjà, mais aussi sur la manière dont les entreprises se sont comportées durant la crise sanitaire, sur le nucléaire, sur la course aux énergies, bref sur la politique et la société.

On a clairement une ambiance à la Jurassic Park et pas uniquement à cause des gros monstres. Du coup, oui, le roman fait très « américain » et même très « cinéma américain » mais dans le bon sens du terme parce qu’il parvient à nous entrainer dans son concept, à nous faire accrocher au groupe de personnages principaux, à rire de bon coeur ou à se préoccuper du devenir des kaijus tout en proposant une intrigue parfois prévisible, ce qui ne l’empêche pas de très bien fonctionner.

De plus, les kaijus possèdent une consistance, une existence bien à eux. John Scalzi leur a inventé un monde, un écosystème, une biologie, et il la développe de manière ludique au fil de son ouvrage. L’ensemble parait (pour une novice comme moi du moins) très crédible et j’ai adoré découvrir jusqu’où allait son inventivité.

La conclusion de l’ombre :
La Société protectrice des Kaijus est pour moi une vraie réussite sur tous les plans. C’est le roman dont on a besoin en 2023 pour oublier un peu à quel point le monde autour de nous devient fou. Jamie est un narrateur très attachant (comme le sont souvent les personnages de Scalzi) que nous accompagnons dans un autre monde pour venir en aide à des monstres aussi grands que des montagnes. Scalzi invente une nouvelle espèce, tout un éco-système, et n’oublie pas de parsemer son livre d’humour comme de critiques psycho-sociales qui ont su résonner en moi. Un excellent divertissement à dévorer de toute urgence !

Je remercie Emma et les éditions l’Atalante pour ce service presse.

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Informations éditoriales :
La Société protectrice des Kaijus par John Scalzi. Traduction par Mikael Cabon. Illustration de couverture par : Victorien Aubineau. Éditeur : l’Atalante. Prix au format papier : 22,5 euros.

23 réflexions sur “La Société protectrice des Kaijus – John Scalzi

  1. Cet auteur est surprenant, je viens de le découvrir avec Les enfermés sur un tout autre registre. Il semble être très caméléon ! En tout cas je lirai à l’occasion ce titre qui me semble fort réjouissant.
    Merci pour la découverte !

    • Oui il l’est ! Moi je l’avais découvert avec Redshirts et j’ai ensuite tout lu de lui petit à petit. Je trouve que c’est une bonne porte d’entrée en SF, il fait bien le job, est toujours inclusif, respectueux, il propose des perso’ de tous les horizons et a des réflexions qui me parlent. C’est un auteur doudou, une de mes meilleures valeurs sûres.
      Alors oui objectivement ce roman-ci n’est pas son meilleur ni une perle rare mais il fait le job, il m’a fait du bien, je ne lui en demande pas plus.

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