Les Chuchoteurs #1 le prince des oubliés – Estelle Vagner

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Le prince des oubliés
est le premier tome de la nouvelle saga d’urban fantasy de l’autrice française Estelle Vagner, saga intitulée les Chuchoteurs. Publié aux éditions du Chat Noir, vous trouverez ce roman sur leur site au prix de 19.90 euros dans sa version papier.

J’ai déjà eu l’occasion de parler de l’autrice et ce dés les débuts du blog puisque j’ai découvert sa première saga, Kayla Marchal, trois mois après mes débuts sur la blogo. Vous pouvez (re)lire mes chroniques du tome 1du tome 2du tome 3. En quelques mots, Estelle Vagner écrit de l’urban fantasy qui se déroule toujours en France, est divertissante et sans prise de tête, avec une dose d’humour mais aussi une certaine noirceur. Ces ingrédients donnaient un cocktail détonnant et réussi qui explique le très grand succès de sa série (prix Imaginales notamment et du propre aveu de l’éditeur, plus gros succès commercial du Chat Noir).
Un succès mérité.

Elle revient 3 années plus tard presque jour pour jour avec une nouvelle série intitulée les Chuchoteurs. J’avais compris qu’il s’agissait d’une duologie MAIS je vois que le nombre de tomes exact n’est pas renseigné sur le site donc peut-être qu’on aura droit à une trilogie ? Suspens. C’est toutefois sans la moindre crainte que je me suis lancée dans cette lecture car j’étais certaine d’y retrouver tout ce qui m’avait séduite dans sa première série. Et j’avais raison !

De quoi ça parle ?
Jonah et Lucas sont orphelins depuis l’âge de 4 ans et ils en ont 16 le jour où d’étranges pouvoirs liés aux éléments se déclenchent quand ils sont au lycée. Ils découvrent qu’ils sont tous les deux des Chuchoteurs, à l’instar de Martin, leur oncle et tuteur. Ils vont devoir apprendre à maîtriser leur pouvoir très rapidement car leur arrivée dessine une cible sur le front des jumeaux. Un Chasseur en veut aux Chuchoteurs et ils vont devoir se battre pour sauver leur peau.

Un pitch classique, vous vous dites.
Ne tombez pas dans le panneau.

De l’urban fantasy à la sauce… pokémon.
Les Chuchoteurs sont des humains qui parlent (chuchotent plus exactement) aux éléments pour s’en faire obéir. Ils peuvent se lier avec un cryptide, qui est un animal doté de certains pouvoirs et capables de posséder une forme évoluée. Un chien, un lapin, un loup, un serpent, une araignée, on trouve ces bestioles un peu partout et elles s’attaquent d’emblée, de manière un peu aléatoire, à tout Chuchoteur non lié… Nancy devient alors presque aussi dangereuse que les hautes herbes de Kanto, dans lesquelles je me suis perdue des heures sur ma vieille Game Boy Color.

Les Chuchoteurs gagnent de la puissance de différentes façons. Tuer les cryptides en est une, se lier à eux aussi mais ils ne peuvent se lier qu’à un seul animal et n’ont pas le choix de celui-ci. Il faut espérer avoir de la chance… Cela donne une galerie de personnages humains et non humains vraiment délirante puisque les cryptides sont doués de conscience et donc ont des noms, peuvent parler à leur Chuchoteur, faire de l’humour… Le rendu d’ensemble est assez fun et permet de se confronter à des personnalités animalières aussi diverses que déjantées. Mention spéciale à Orion grâce à qui j’ai eu des barres de rire mais je ne vous divulgâcherai pas sa nature pour autant.

J’ai souvent l’impression que l’urban fantasy a du mal à se renouveler mais Estelle Vagner prouve le contraire. Certes, l’intrigue est classique (découverte de pouvoirs chez des adolescents, quête de puissance, ennemi taré et cruel à éliminer) et certains archétypes bien présents chez les personnages. Pourtant, ça fonctionne du tonnerre, transformant ce premier tome en un efficace page-turner.

Des personnages crédibles et attachants.
L’histoire alterne plusieurs parties et points de vue. Le lecteur suit majoritairement Jonah dans une narration à la première personne. Jonah est le jumeau le plus raisonnable, un peu faible de caractère qui refuse de tuer des cryptides pour augmenter son propre pouvoir. C’est un adolescent vraiment sympa, qui possède ses forces et ses faiblesses. Je l’ai trouvé très humain et crédible, davantage plaisant que son frère -du moins à mon goût.

L’autrice rédige parfois un ou deux chapitres du point de vue de Lucas, toujours à la première personne, qui servent à nuancer certains propos tenus et à avoir un autre point de vue. Enfin, elle inclut des pages du journal intime de ce fameux Prince des oubliés (toujours à la première personne) qui permettront, à terme, de comprendre les motivations des antagonistes après s’être fait balader la moitié du bouquin avec une certaine efficacité.

Mais la palme du personnage humain le plus cool revient à Yann, le meilleur ami, qui est pourtant un archétype du meilleur pote geek pas du tout flippé par ce qui arrive alors que quand même, c’est énorme… Estelle Vagner lui a donné une véritable personnalité, une véritable utilité et me l’a rendu très attachant. Il m’a rappelé l’un de mes propres personnages, ça a beaucoup joué.

Par contre, je me dois de préciser que la majorité des personnages principaux de ce roman sont masculins. Cela ne me dérange pas sur un plan personnel car ça n’a rien d’une démarche sexiste (d’autant que dans sa précédente saga, l’héroïne était une femme et quelle femme !), c’est juste que l’histoire est celle de jumeaux, de leur meilleur ami et de leur tuteur mais je sais que c’est un élément qui peut fâcher certain/es lecteur/ices donc je préfère prévenir.

La conclusion de l’ombre :
Au cas où ce n’était pas clair, j’ai été très emballée par ce nouveau roman d’Estelle Vagner qui est un excellent divertissement et me donne envie de lire davantage d’urban fantasy de cette qualité. C’est fun, sombre juste comme il faut, très inventif et bien rythmé. De quoi passer un bon moment de lecture avec ce page-turner efficace !

D’autres avis : pas encore mais cela ne saurait tarder !

printempsimaginaire2017
Dix-neuvième lecture – pas de défi

La sorcellerie est un sport de combat – Lizzie Crowdagger

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La sorcellerie est un sport de combat est un roman d’urban fantasy auto-publié par l’autrice française Lizzie Crowdagger. Je vous invite à visiter son site Internet pour savoir comment vous procurer ses différents ouvrages et même, lire le début du roman.

Avant d’aller plus loin je souhaite mettre en lumière la démarche de l’autrice qui propose certains de ses textes au format numérique en prix libre. Voici les explications qu’elle donne sur son site : « Je pense que la culture ou le divertissement devraient pouvoir être accessible à tout le monde, et d’autant plus lorsqu’il s’agit essentiellement de textes qui parleront à des personnes qui font partie de groupes minorisés et ne roulent pas forcément sur l’or. C’est pourquoi je propose ces textes librement. D’un autre côté, l’écriture est ma source principale de revenus, et il faut bien payer son loyer. Je pense que la notion de prix libre, où vous payez ce que vous voulez ou pouvez en fonction de vos moyens, y compris si ce n’est rien du tout, permet d’articuler ces deux volontés qui peuvent sembler contradictoires (accessibité d’un côté, rémunération de l’autre). »

Sur un plan personnel, je ne dis pas que c’est la solution miracle à tous les problèmes du milieu éditorial mais je trouve que c’est une chouette démarche qui essaie de prendre en compte les visions et les difficultés de chaque lecteur potentiel. Cela vaut la peine de s’y arrêter un instant.

À présent, je vous propose d’entrer dans le vif du sujet, à savoir le roman La sorcellerie est un sport de combat !

De quoi ça parle ?
Razor était une sorcière mais ça, c’était avant. Elle a changé de vie et s’en porte bien, même si elle souffre de paranoïa aigue. Les ennuis commencent quand une fille qu’elle vient de rencontrer se fait non seulement tuer mais revient en plus d’entre les morts en tant que vampire… Pas de bol, toute l’histoire semble liée au passé de Razor qui va devoir une nouvelle fois affronter ce putain de sorcier nazi. Heureusement, Razor est bien entourée par sa bande de copines. Même si elles n’ont pas exactement toutes une expérience probante dans le domaine du surnaturel, elles apportent une dose d’enthousiasme et c’est déjà ça de pris.
Non ?

Les tribulations de lesbiennes hooligans face à un sorcier nazi.
Voici comment Lizzie Crowdagger sous-titre son roman et ça annonce déjà la couleur. La sorcellerie est un sport de combat est donc un texte d’urban fantasy à l’univers classique mais qui se démarque surtout par ses personnages. Déjà, la plupart sont des femmes, lesbiennes, issues de minorité ou non, transexuelles ou non, avec des physiques normaux (donc pas de top modèles ou de beauté fatale à tour de bras), une personnalité affirmée, des passions et des métiers divers allant de garagiste à thésarde en sociologie en passant par programmeuse, bref elles existent, possèdent une personnalité propre ce qui est loin d’être gagné tout le temps. C’est une vraie bouffée d’air autour de la question de la représentation. J’aimerais vraiment lire des romans comme celui-là plus souvent !

C’est, à mon sens, le gros point fort de La sorcellerie est un sport de combat parce qu’en tant que lectrice, je me suis sentie proche de Razor, Betty, Karima, Cassandra, Elvira, Cookie, Crow et même Morgue et Shade. Je me sentais incluse dans le crew, concernée par leurs histoires, les petites de cœur (qui ne prennent pas trop de place donc si comme moi la romance ça ne vous plait pas trop, soyez rassuré(e)s) comme les grosses à base de vampires et de sorcier nazi qui essaient d’en tuer certaines pour des raisons nébuleuses. On rit avec elles, on désespère de certaines blagues, on ricane devant certaines situations, bref tout fonctionne. L’ambiance est top.

L’autre élément positif, c’est l’intrigue. Ça bouge, il se passe toujours quelque chose et la multiplication des points de vue couplée à des chapitres courts, dynamiques fait qu’on ne s’ennuie jamais. Je l’ai lu en numérique, j’ai appris que le texte comptait un peu plus de 350 pages au format papier et bien ça s’enchaîne en un claquement de doigt. Du beau travail.

Alors oui, l’univers n’est pas très détaillé et oui, on reste sur de l’urban fantasy à base de vampires et de loup-garous avec un peu de sorcières / sorciers. Il n’y a rien de neuf sous le soleil. Les amateurices de world-building vont rester sur leur faim. Et oui, par moment, il y a quelques facilités scénaristiques, notamment sur la résolution finale (même si ça m’a fait mourir de rire) mais à nouveau, alors qu’en général ces éléments m’agacent, ça n’a pas été le cas ici et je pense que ça vient vraiment de ce talent qu’a eu l’autrice lors de la construction de ses protagonistes et de son ambiance globale, qui éclipsent aisément les petites faiblesses à droite à gauche.

La conclusion de l’ombre :
La sorcellerie est un sport de combat est un roman d’urban fantasy décapant avec des héroïnes qu’on aimerait avoir comme copines. Lizzie Crowdagger propose un chouette texte bourré d’action et d’humour sans oublier la question de la représentation qui fait souvent défaut au sein de ce genre. Une preuve, s’il en fallait, que l’autoédition a de beaux jours devant elle en francophonie car on y trouve des œuvres comme celle-ci qui apportent une bouffée d’air au genre de l’urban fantasy. C’est le roman parfait pour passer un bon moment sans prise de tête. Je le recommande volontiers !

D’autres avis : Ma lecturothèque – vous ?

printempsimaginaire2017
Huitième lecture – défi « Mage, mageresse, les deux, ou pas »
(Lire un livre d’un/e auteur/ice LGBT+ ou avec un personnage LGBT+)

Kayla Marchal #3 La Source – Estelle Vagner

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La source
est le troisième et dernier tome des aventures de Kayla Marchal, une trilogie d’urban fantasy proposée par Estelle Vagner. Publiée aux Éditions du Chat Noir, chaque tome coûte 19.90 euros.

Je vous ai déjà parlé du premier et du deuxième volume de Kayla Marchal. En relisant mes chroniques pour me remettre dans le bain, je me rends compte que je n’ai pas grand chose de plus à dire sur cette saga. Dans le sens, rien d’inédit. Estelle Vagner reste constante dans la qualité de ce qu’elle propose et c’est déjà, je trouve, un bon point à souligner ! Trop souvent j’ai été déçue par un dernier tome qui me donnait le sentiment d’avoir été bouclé à la va-vite, sans le soin nécessaire à sa réalisation. Du coup, ce fut une bonne surprise dans l’ensemble.

Nous retrouvons Kayla et sa joyeuse bande en route vers les pays de l’Est afin de trouver la fameuse source du pouvoir, qui lui permettra de vaincre Aymeric et libérer les (poly)morphes de son joug tyrannique. Se sachant proche de sa fin, Kayla a préféré abandonner son âme sœur en pensant le préserver et ses derniers mots la hantent… Voici où nous en sommes et je ne vais pas vous en dire davantage afin de vous garder la surprise.

À ce stade, les lecteurs aguerris habitués du blog auront peut-être eu les poils qui se dressent. Alerte, une quête beaucoup trop classique ! Double alerte: UNE ROMANCE QUI TOURNE MAL ! Vite, fuyons ! Et bien non, restez ici, ça vaut la peine d’aller au bout bon sang.

Sur le fond, l’intrigue proposée par l’autrice reste classique, on ne va pas se mentir. C’est une quête millénaire au nom d’une divinité afin de réparer une faute commise. Une quête qui va nécessiter un terrible sacrifice de la part de Kayla. Si quelques points restent prévisibles, le dynamisme de l’action nous le fait facilement oublier. Estelle Vagner opte pour un rythme à 200 à l’heure (comme d’hab !) dans le déroulement de son histoire, ce qui est très agréable. Du coup, les 300 pages du roman se lisent presque d’une traite. Dans mon cas, c’est parce que je l’ai commencé en soirée après une journée de boulot, sinon je crois que j’aurai tout lu d’un coup sans vraiment m’en rendre compte.

Ce rythme, l’autrice l’installe aussi par son style d’écriture à la première personne. Petite nouveauté pour ce tome, nous ne suivrons pas uniquement Kayla ! J’ai été surprise de le découvrir et ça m’a fait plaisir d’avoir un peu le point de vue de Jeremiah, Jade et Max sur la situation. Cela permet de mieux connaître ces protagonistes, autrement qu’à travers le jugement ou les yeux parfois biaisés de Kayla. C’est l’inconvénient, évidemment, d’une narration à la première personne mais Estelle a trouvé la parade et c’est tant mieux. Encore une fois, je n’en dis pas davantage, vous le verrez par vous-même.

La mythologie inventée par Estelle continue de se compléter. Évidemment, on a déjà le plus gros avec les deux tomes précédents mais les pouvoirs que Kayla acquièrent sont sympas, surtout sa nouvelle forme ! J’ai été assez surprise que ça soit possible mais après tout, pourquoi pas. Je le rappelle, nous avons un roman d’urban fantasy qui se passe EN FRANCE, est écrit par une autrice FRANÇAISE avec une mythologie ORIGINALE qui met en avant des personnes capables de se transformer en animaux (mais oubliez le terme « garou », on les appelle des morphes !). J’en avais déjà parlé dans ma chronique du premier tome, mais ça me botte toujours autant, comme démarche.

Alors, je parle du dernier tome d’une trilogie… Est-ce que j’ai aimé la fin? Oui et non, mais c’est surtout une question de goût. Comme j’ai envie d’en parler et de potentiellement débriefer avec les lecteurs de ce tome 3, voici un petit passage de spoil, surlignez le texte pour en savoir plus : En règle générale, les happy end me gonflent parce qu’ils manquent de logique et qu’on sent derrière une démarche trop fan-service. Ici, l’autrice a été plutôt cruelle avec ses personnages pendant tout le roman et a gardé une logique dans le développement psychologique de son héroïne. J’ai particulièrement aimé les différentes phases par lesquelles Kayla passe en sachant son heure venue. Quand Kayla meurt, elle se réincarne une nouvelle fois, persuadée d’avoir été trahie par Max. On rencontre donc Lexie, qui va retrouver Jeremiah, Jade et Shahin, être obligée de tuer Max pour réparer ses propres fautes… En fait, si ç’avait été moi, je me serai arrêtée au fait que Kayla se sacrifie pour tuer Aymeric en pensant avoir été trahie et que tout le plan de Max tombe à l’eau, donc presque quatre-vingt pages avant la fin. Là, ouais, j’aurai été hyper satisfaite du culot de l’autrice et de cette « fin heureuse » en demi-teinte. En fait, on est en plein dans ce que j’appelle un « complexe harry potter ». D’autant que sincèrement, le plan de Max, je l’ai trouvé assez bancal, d’où les réserves que j’ai sur la globalité de cette fin. Toutefois, ce que propose Estelle Vagner respecte les codes du genre dans lequel elle écrit et surtout le public auquel elle s’adresse ! Public qui n’est pas du tout moi, à l’origine, rappelons le. Et ça ne m’a pas empêché d’aimer cette lecture.

Pour en revenir à la chronique en elle-même, je vais conclure en disant que Kayla Marchal est une saga d’urban fantasy de qualité typiquement « chat noir ». Elle ne révolutionne pas le genre et on ne lui demande pas, de toute façon. C’est un bon divertissement qui permet de passer un agréable moment dans un univers construit avec une héroïne de caractère et une part d’humour bien dosée. Dans le genre lecture détente, c’est pile ce dont j’avais besoin pour le moment ! Une autrice à découvrir que je recommande chaudement aux adeptes du genre. Ça vaut la peine de se lancer.

Fées, weed et guillotines – Karim Berrouka

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Fées, weed et guillotines
est un roman one-shot de type urban fantasy écrit par l’auteur français Karim Berrouka. Publié dans un premier temps chez ActuSF, il est disponible en poche chez J’ai Lu au prix de 8 euros. Ce roman a reçu le prix Elbakin en 2014.

Jaspucine est une fée, envoyée dans le monde des humains pour accomplir une mission importante mais aussi retrouver Zhellébore, une ancienne amie à cause de qui elle a (littéralement) perdu la tête durant la Révolution française. Hélas pour Jaspucine, le monde humain a beaucoup changé depuis cette époque et elle s’attache donc les services d’un détective privé. Ç’aurait pu être simple, s’ils n’avaient pas, presque par hasard, mis à jour une conspiration bien plus grave qui promet de mettre le monde des fées en très grand danger.

Connaissant déjà Karim Berrouka pour ses romans le Club des punks contre l’apocalypse zombie et Celle qui n’avait pas peur de Cthulhu, je commençais ce livre sans trop m’inquiéter, me doutant que j’allais passer un bon moment. Et c’est ainsi que je peux résumer ce livre: un bon divertissement. Ni plus, ni moins. Je ressens donc une pointe de déception même si, en soi, ce livre est bien. J’en attendais simplement trop.

L’univers de ce livre ressemble fortement au nôtre et est prétexte à une critique sociale pleine de justesse. Le personnage de Jaspucine, fée de son état, est parfaite dans ce rôle. C’est un point que j’ai apprécié d’autant qu’à travers elle, on en apprend davantage sur le monde des fées. Karim Berrouka distille ses informations de manière intelligente, à travers des courriers qui datent de la Révolution, le journal du nuiton ou simplement en mettant le lecteur, comme ses personnages, devant les faits. C’est rapide, nerveux, on n’a pas besoin de davantage pour s’immerger et finalement, on est dans le même bateau que Marc-Aurèle et ses compagnons d’infortune.

Dans ce monde moderne, Marc-Aurèle (le détective privé) va devoir enquêter et accepter l’existence des fées, bien que ça arrive un peu plus tard dans le roman. Il entrainera avec lui son collègue Étienne et, par la force des choses, Guillaume alias Premier de la Classe (appelé comme ça tout le long du livre, hormis à une seule exception). Les personnages manquent un peu de saveur, à l’exception justement de Premier de la Classe qui est assez déconcertant par son intelligence, sa façon de résister au charme des fées, son comportement sur le terrain… On se demande par moment si on est bien devant le même personnage qu’au début, c’est déconcertant. Hormis lui et peut-être un peu Jaspucine, tous sont là pour remplir des rôles et incarner des caricatures. Sur le coup, ça ne m’a pas vraiment gênée mais dans la seconde partie du roman, on le ressent davantage et ça peut gêner.

L’intrigue est très classique et son déroulement n’offre pas vraiment de surprise au lecteur. J’irai même jusqu’à dire qu’il y a quelques longueurs, surtout quand les fées sont de la partie. Leur façon de s’exprimer entre elles et prodigieusement agaçante mais j’ai bien compris que c’était voulu par l’auteur. Par contre, le dernier chapitre (surtout le tout dernier paragraphe) remet les choses en perspective et m’a fait finalement revoir mon opinion première sur le livre. J’ai saisi le message de l’auteur et son intention artistique, plutôt intéressante et, comme toujours, à contrepied de ce qui se fait habituellement.

On présente ce roman comme une revisite humoristique du roman noir et de l’urban fantasy. C’est vrai, mais ceux qui ont déjà lu l’auteur auront un goût de trop peu à ce niveau. L’humour ne m’a pas particulièrement transcendée. J’ai peut-être souri une fois ou deux, sans plus. Sûrement parce que je m’attendais à quelque chose de plus poussé, de plus déjanté. Si ç’avait été le tout premier roman que j’avais découvert de l’auteur, je l’aurai très certainement bien plus apprécié.

Pour conclure, Fées, weed et guillotines n’est pas un mauvais livre. Le lecteur passera sans nul doute un agréable moment de détente avec cette réécriture humoristique d’un texte d’urban fantasy plutôt classique.

Les Sœurs Carmines #1 le complot des corbeaux – Ariel Holzl

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Le premier tome des Soeurs Carmines, intitulé « le complot des corbeaux » est écrit par l’auteur français Ariel Holzl et publié aux Éditions Mnémos au prix de 17 euros par tome.
Je remercie chaleureusement les Éditions Mnémos pour ce service presse.
Ce livre rentre dans le challenge S4F3 proposé par Albédo.

J’entends parler de ce roman sur la blogosphère depuis un bon moment et comme souvent quand un livre créé le buzz, j’ai peur de me lancer et d’être déçue. J’ai donc retardé au maximum ma lecture mais j’ai finalement craqué aux Imaginales en le demandant avec d’autres SPs. J’ai quand même eu besoin d’un bon mois pour me lancer dans l’aventure et je dois avouer que j’ai été très agréablement surprise !

Les sœurs Carmines sont au nombre de trois: Merryvère, Tristabelle et Dolorine. Nous suivons la première, Merry, qui est voleuse de profession même si elle manque un peu de chance dans l’exercice du crime. Le roman s’ouvre sur Merry et Tristabelle en train de profaner une tombe pour récupérer un doigt, qui servira de clé pour ouvrir un coffre… Autant dire que son contenu n’a pas fini de causer des soucis aux sœurs Carmines ! L’action se passe à Grisaille, une ville pas franchement accueillante que se partagent plusieurs maisons. Certaines sont spécialisées dans la nécromancie, d’autres ne comptent que des vampires, l’ambiance macabre et morbide est au rendez-vous, mais l’auteur ne donne pas dans l’oppressant ou le lourd, non. C’est un monde tout en nuance de brume et de noir, riche en couleurs sombres.

La première chose qui m’a séduite, c’est donc l’univers. Dès le début du livre, on ressent une ambiance très Tim Burton, annoncée sur la page de lancement du livre. Un macabre merveilleux absolument délicieux à découvrir et qui prête souvent à sourire, dans le bon sens du terme. En cela, la plume de l’auteur sert admirablement son ambiance: Ariel Holzl maîtrise son vocabulaire et offre une musicalité unique à son texte.

Si j’ai d’abord eu du mal à m’attacher à Merry et Tristabelle, j’ai immédiatement été séduite par Dolorine. J’ai adoré découvrir les chapitres de son journal, sa poupée m’intrigue et ses capacités également. Elle ajoute une plus-value non négligeable au livre, là où je trouve Merry un peu fade (surtout en comparaison des deux autres en fait, pas en elle-même) et Tristabelle détestable. Pour autant, plus j’avançais dans le livre et plus je souriais de ses réflexions carrément égocentriques et déplacées. La magie opère !

Même si les rouages de l’intrigue se devinent assez facilement, le roman reste passionnant et dynamique. On ne s’ennuie pas une seule seconde et les pages s’enchaînent très vite, au point que j’ai lu ce tome en deux jours seulement (et je bosse en journée, imaginez !). Je me réjouis vraiment de découvrir la suite des aventures des trois sœurs, surtout que la fin a eu le mérite de me laisser « sur le cul » et sur ma faim. Un cliffhanger aussi frustrant que bien placé, comme de juste dans le premier volume d’une série.

En bref, j’ai adoré ce premier tome des Sœurs Carmines que je recommande au plus grand nombre. Ce roman, à destination d’un large public, propose une fantasy urbaine influencée par l’esthétique de Tim Burton, avec des personnages qui marquent les esprits et ne manquent pas de relief. Un lancement addictif, à consommer sans modération !

Kayla Marchal #2 l’Ascension – Estelle Vagner

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Le tome 2 de Kayla Marchal intitulé l’Ascension est écrit par l’auteure française Estelle Vagner et publié aux Éditions du Chat Noir dans la collection Cheshire. Vous pouvez le retrouver au format papier à 19.90 euros et au format numérique sur toutes les plateformes à 5.99 euros. Notez que le troisième (et dernier tome) sera disponible en avant première aux Imaginales d’Épinal !

Comme pour le premier tome, j’ai profité d’une promotion sur l’ebook pour me procurer la suite de cette saga que j’avais pourtant adoré en Juillet dernier. Pour rappel, je vous renvoie à ma chronique. J’ai mis très longtemps à le lire parce que je craignais une déconvenue. En général, quand j’accroche à ce point à une série d’urban fantasy, je tombe sur une suite qui me plait moins et j’avais envie de garder un bon souvenir de Kayla. Pourtant, à l’approche des Imaginales et de la sortie du troisième tome, je devais me mettre à jour…

Et donc j’espère que l’auteure me pardonnera mon manque de foi en elle, j’ai tout autant adoré ce roman que le premier !

Nous retrouvons Kayla là où nous l’avons laissée à la fin du premier volume. Jade et elle sont prises en charge par les Protecteurs et on se rend assez vite compte que quelque chose ne tourne pas rond. Je ne vous en dis pas plus pour éviter de spoiler mais c’est un roman qui va à 200 à l’heure. On ne s’ennuie jamais grâce à l’action omniprésente et aux chapitres courts, dynamiques.

Le personnage de Kayla me plait toujours autant, je trouve qu’elle a le sens des priorités. On en apprend plus sur elle et sur ses précédentes incarnations grâce à une série de flashbacks bien maîtrisés distillés tout au long du roman, qui permettent d’entretenir le suspens jusqu’à la fin. J’ai également beaucoup aimé les personnages « secondaires » qui gravitent autour. Si, définitivement, Max me gonfle (mais genre, énormément), je trouve Jade et Jérémiah bien plus à mon goût. La relation entre Jade et Kayla est d’ailleurs vraiment bien posée et importante dans le roman, ce que j’ai apprécié. Tout ne tourne pas autour des hommes ! Alors oui, ils restent absolument « trop sexy » tout ça, tout ça, mais ils ont aussi une personnalité. Estelle Vagner réussit vraiment à leur donner vie, même à ceux qui ne font que passer. Elle va chercher un peu plus loin que la majorité des auteures dans ce genre littéraire et c’est appréciable.

Et pas l’ombre d’une scène de sexe à l’horizon ! Comme nous sommes dans du young adult, si ça arrive, l’auteure éclipse au lieu de se perdre dans des descriptions qui frisent parfois le ridicule chez certains autres auteurs (pas tous hein mais ces derniers temps j’ai un peu eu ma dose à ce niveau… Je me sens obligée de relever), ce que je trouve agréable parce que ça n’enlève absolument rien au roman. Au contraire, ça lui rajoute un cachet.

L’auteure continue également de développer sa mythologie et nous donne davantage d’informations sur la naissance des (poly)morphes. Elle a créé un univers riche plutôt bien pensé et qui, personnellement, me sort de mes habitudes. Elle ne se sent pas obligée d’utiliser toutes les créatures habituelles dans ce genre de roman (si vous cherchez un vampire, oubliez le !) et se réapproprie le concept du garou d’une manière originale. Sans compter que tout le livre se déroule en France ! Et ça peut paraître bête, mais j’apprécie qu’une auteure d’urban fantasy place son action dans son pays, surtout qu’elle nous permet de découvrir les paysages de cette partie du pays.

Son style d’écriture reste simple, dynamique et personnel. Grâce au choix de la première personne et du présent comme temps narratif, l’auteure nous permet de plonger tête la première dans l’esprit de Kayla en la rendant vraiment vivante. Embarquée dans son aventure, j’ai ressenti pas mal d’émotions variées (souvent à base de : mais quel pauvre naze ce mec (ceux qui ont lu comprendront)) ce qui est la marque d’un bon livre, finalement. Si on se prend au jeu, l’auteure a réussi son pari ! Et ici, c’est le cas.

En résumé, Kayla Marchal confirme (selon mon point de vue) sa place dans les meilleurs romans d’urban fantasy à la française. Avec une héroïne pleine de punch et un univers travaillé, Estelle Vagner nous embarque dans une histoire addictive dont on tourne les pages sans s’en rendre compte. Je recommande chaudement cette saga à tous les fans du genre !

Elvira Time (3) – Mathieu Guibé

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Elvira Time est une série prévue sur quatre tomes (avec trois qui sont déjà parus et le quatrième pour cette année, je suppose (j’espère, sinon je fais un scandale ♥) ) écrite par Mathieu Guibé, illustrée par Diane Özdamar et publiée aux éditions du Chat Noir dans la collection Féline ! Chaque tome coûte 14,90 euros et il s’agit d’urban fantasy à la sauce vampire vieille école.

Elvira Time est une série à laquelle j’ai immédiatement accroché, pour son côté old school et moderne à la fois. Old school dans la construction et dans le concept, qui n’est pas sans rappeler une de mes séries favorites, à savoir Buffy, et l’univers de Josh Whedon plus globalement. Moderne, parce que les protagonistes sont des adolescents de notre époque qui baignent dans la popculture. Du coup, les références aux séries télévisées, films à succès, comics, jeux-vidéos, etc. ne manquent pas et c’est un vrai plaisir de décortiquer le texte pour y dénicher le moindre clin d’œil laissé par l’auteur. J’avais assez rapidement dévoré les deux premiers tomes, mais j’avais peur de me lancer dans ce troisième. C’est la raison pour laquelle j’ai mis un peu de temps à le lire (ça et ma bookjar qui avait envie de m’embêter).

Pourquoi, demanderez-vous? Simplement parce que ce tome est un flash-back. Il se passe avant le tome 1, empiète même un peu dessus sur la fin. Et sur un plan personnel, en tant que lectrice, j’ai du mal avec ce type de roman qui débarque au milieu d’une saga alors qu’on n’a qu’une envie, découvrir la suite. Pourquoi ne pas l’avoir gardé en bonus d’après publication de la trilogie principale ? Parce que depuis que j’ai terminé le tome 2 -qui se finit sur une scène sublime et déchirante- j’attends de connaître la suite et ça me frustre plus qu’autre chose d’avoir un tome de ce genre balancé comme ça. C’est un ressenti personnel, bien entendu, et ça n’enlève rien à la qualité de ce tome ou de la série. Si j’ai ce type de sentiment, c’est justement parce que j’adore Elvira Time et que le suspens installé par l’auteur m’est insupportable ! D’ailleurs, j’en profite pour préciser que après la publication de cet article, j’ai discuté avec Mathieu Guibé qui m’a expliqué que ce flashback était important pour le tome 4. Je rajoute donc cette information ici. Je suis toujours frustrée, mais je comprends et je suis contente qu’il y ait une bonne raison à ça.

Pour en revenir à ce qui nous intéresse, à savoir le contenu de ce troisième opus, nous vivons donc le passé d’Elvira, à travers les yeux de Jéricho, son meilleur ami. Jéricho est un personnage pour lequel j’ai immédiatement ressenti de la sympathie et de l’affection. C’est un geek gentil mais pas benêt, pas très sportif, qui aime les jeux vidéos et un intelligent, mais sans devenir un cliché ambulant pour autant. Enfin, certains éléments de sa personnalité collent à un archétype, ce qui ne l’empêche pas d’avoir une existence propre. Il a un caractère qui me parle bien et passer 175 pages dans sa tête, ça m’a plu. D’autant que ça nous permet aussi de rencontrer le père d’Elvira, Justin (au passage, le jeu de mot sur son nom est juste génial. Débile, mais génial) qui pète la classe. On vit son décès, les conséquences que ça implique, mais aussi l’avant, la façon dont il entrainait sa fille, dont il en prenait soin. Et ça a, je trouve, d’autant plus d’impact à travers le regard de Jéricho, qui est comme un membre de la famille Time.

Comme je refuse de spoiler les éventuels lecteurs, qui n’ont pas encore découvert le premier tome ou lu celui-ci, je ne vais pas préciser pourquoi j’ai pleuré (dans le train en revenant de Bruxelles, merci Mathieu) et pourquoi ce roman m’a retournée. Je pense qu’on peut dire qu’un livre est bon quand il arrive à nous accrocher émotionnellement, à nous faire ressentir la même chose que face à une série télévisée. Je sais que j’ai la larme facile, mais quand même. Le ton familier utilisé par l’auteur, qui colle parfaitement au personnage de Jéricho et à l’écriture à la première personne, a renforcé l’affection immédiate qu’on ressent pour ce personnage et donc, forcément, par tout ce qu’il traverse. Et n’a pas aidé à contrôler mes canaux lacrymaux.

Autre point positif de ce livre: les illustrations. Il n’y en a pas tant que ça, mais elles sont très belles et j’ai envie d’accrocher au mur un poster de la couverture du tome 3, tellement elle est lourde de sens. Je crois que cette scène, je ne vais jamais l’oublier.

Il y a quand même un point négatif, qui m’a un peu gênée. C’est supposé être LE tome de Jéricho, mais à deux reprises, on est transporté un peu brusquement dans la tête d’Elvira. Alors, oui, c’est marqué par un saut à la ligne, ce n’est pas d’une phrase à l’autre comme ça, mais ça m’a sortie de ma lecture. D’autant que, pour la scène de l’entrepôt, je n’ai pas bien compris l’intérêt. Celle plus loin, oui, parce que clairement… Voilà, mais quand même. J’aurais préféré n’avoir que son point de vue à lui, du début à la fin.

Pour résumer un peu tout ça, ce tome 3 d’Elvira Time tient ses promesses. Il a un intérêt narratif certain pour ceux qui sont fans de Jéricho (comme moi !) et introduit, selon les dires de l’auteur, des éléments importants pour le tome 4. Ce roman est bon, bien écrit et dynamique. Je l’ai lu en deux heures et demi à tout péter,  c’est addictif comme une bonne série américaine et ça vaut la peine d’être découvert. Je vous recommande la saga complète, surtout si vous êtes, comme moi, une fan des vieilles séries sur les vampires, de l’humour à deux balles et des personnages qui ont une vraie personnalité. Une belle réussite au Chat Noir, une fois de plus !

Les chroniques homérides #1 le Souffle de Midas – Alison Germain

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Le Souffle de Midas est le premier tome des chroniques homérides, premier roman écrit par Alison Germain et publié aux Éditions du Chat Noir dans la collection Féline. Il s’agit d’urban fantasy inspirée de mythologie grecque. Le roman est disponible au prix de 19.90 euros au format papier. J’en profite pour saluer l’excellent travail de Miesis sur la couverture qui est tout simplement sublime.

Le Souffle de Midas, c’est avant tout l’histoire de Louise. Une étudiante en lettres qui, en rentrant un soir après son travail à la boutique de gemmes, entend des hurlements dans un parc près de chez elle. Hésitant entre passer son chemin et secourir la victime, elle opte pour la seconde solution et assiste aux derniers instants d’une jeune femme atrocement mutilée et baignant dans son propre sang. Après avoir embrassé Louise, notre héroïne perd connaissance et se réveille à l’hôpital. Là-bas, nulle trace d’une quelconque inconnue gravement mutilée et au bord de la mort. Persuadée d’avoir eu des hallucinations, Louise va petit à petit comprendre que non, elle n’a pas rêvé. Et le mystérieux détective Angus Fitzgerald va l’y aider. D’autant que, pour ne rien arranger, il s’avère que désormais, Louise est capable de transformer les objets qu’elle touche en or ! Un don convoité qui lui marquera une cible de choix sur le front.

Le premier élément à relever sur ce roman, c’est le style narratif. Nous sommes dans un récit à la première personne, ce qui nous permet de ressentir énormément d’empathie pour le personnage de Louise. Personnellement, je l’ai adorée et elle m’a rappelée de bons souvenirs qui datent de l’époque où j’ai rencontré l’auteure, sur un forum RPG. Si je relève le style d’écriture, c’est aussi pour souligner à quel point il a mûri, à quel point Alison a effectué un travail sérieux dessus. Ses phrases sonnent juste, à l’instar de ses dialogues et de son personnage principal (les personnages secondaires aussi, notez, même si c’est Louise qui marque le plus). Il y a juste assez de descriptions pour qu’on ne soit pas perdus mais pas trop pour alourdir le texte et rendre la narration à la première personne non-pertinente. J’avais lu les premiers chapitres du roman sur Wattpad et cette version finale a grandement évolué. On peut saluer le travail éditorial mais aussi l’investissement d’Alison.

Le second élément qu’on retiendra, c’est l’originalité de l’univers. Si l’histoire en elle-même a un déroulement plutôt classique qui respecte les codes tacites de l’urban fantasy, l’univers est vraiment immersif et sort des sentiers battus. Finalement, peu d’auteurs dans cette veine ont exploité la mythologie grecque de cette manière. Alison ne se contente pas de nous balancer le bestiaire habituel du genre vampire, loup-garou, ou autre, non. Ils sont totalement absents ici et ça fait du bien ! Elle a travaillé à plus de subtilité, elle a réécrit des mythes avec justesse et nous propose ainsi une ambiance vraiment hors du commun avec un bestiaire bien à elle.

Ce sont, à mon sens, les deux points forts du roman qui est un vrai page-turner. Je l’ai lu en peu de temps, il est absolument passionnant. Les chapitres couts permettent de mettre l’accent sur le dynamisme de l’histoire, qui ne souffre d’aucune longueur superflue. Le rythme est bon, accrocheur, et va crescendo. J’ai particulièrement adoré la fin, l’introduction de ces deux nouveaux personnages m’a intriguée (même si je devine qui est le griffon !) et je suis frustrée à l’idée de devoir attendre un an pour en apprendre plus sur O’Flammel. Je ne sais pas pourquoi, je sens que je vais l’aimer… Bon, j’admets, je l’aime déjà. Je crois qu’on peut m’enfermer !

En bref, Alison Germain propose le premier tome d’une trilogie d’urban fantasy certes classique mais qui brille par son univers et son héroïne imparfaite, ce qui la rend justement très attachante. C’est une saga que je conseille aux fans du genre sans une once d’hésitation car il se pourrait bien que ce soit la prochaine « Geste des Exilés » ! Qu’on se le dise et qu’on dévore ce tome de toute urgence.