La Guerre des Trois Rois est une novella graphique écrite par l’auteur français Jean-Laurent Del Socorro. Publié par ActuSF dans sa collection Graphic, vous trouverez ce texte illustré par Marc Simonetti au prix de 19 euros partout en librairie.
De quoi ça parle ?
Situé dans l’univers de Royaume de vent et de colères, la Guerre des Trois Rois se passe à Paris en 1588 (soit 8 ans avant le roman). Les guerres de Religion font rage entre Henri III, le Duc de Guise et Henri de Navarre. Au milieu de tout ça, on retrouve la Compagnie du Chariot sous la direction d’Axelle. Ils ont été engagé par Henri III qui est en fâcheuse posture, assez pour se tourner vers la magie en demandant l’aide d’une praticienne de l’Artbon. Quant à savoir si c’était vraiment une bonne idée…
Journal d’un conflit…
À l’instar de la nouvelle Le vert est éternel dont je vous ai déjà parlé sur le blog, N’a-qu’un-oeil est le narrateur de ce roman court à travers ce qu’il écrit dans le journal de la compagnie mais aussi via une narration plus traditionnelle à la première personne. Tout comme dans sa nouvelle précédemment citée, Jean-Laurent Del Socorro démontre sa maîtrise de ce type de narration qui se veut immersive pour le lecteur. Les pages s’enchaînent sans qu’on les sente passer et on arrive à la fin avec la frustration collée au ventre. Non pas parce que le texte manque de profondeur, d’enjeux ou d’intérêt, justement parce qu’il est tellement bon qu’on en voudrait encore plus.
… illustré !
Le journal de la compagnie sert donc de prétexte à l’aspect illustré du texte grâce au personnage de Tremble-voix, l’artiste bègue de la compagnie passionné par le dessin qui croque tout ce qu’il voit. Je ne connaissais pas encore le travail de Marc Simonetti -du moins pas que je sache- mais j’ai été charmée par son trait et par l’ambiance qu’il réussit à traduire via ses dessins. Le duo fonctionne à merveille et on ne peut qu’espérer une nouvelle collaboration.
Le respect de l’Histoire.
Fidèle à ses habitudes, Jean-Laurent Del Socorro réécrit l’Histoire sans vraiment y toucher. Les éléments historiques présents dans le récit sont réels : l’assassinat du Duc de Guise, celui d’Henri III (spoiler alert pour ceux qui dormaient en cours ->) jusqu’à se montrer précis dans les dates. L’auteur parvient pourtant à inclure un élément surnaturel grâce à l’Artbon qu’il met au service de l’Histoire ainsi que de son histoire pour expliquer certains complots et conflits. Je l’ai déjà dit à plusieurs reprises dans mes chroniques au sujet de cet auteur mais c’est réellement sa qualité la plus remarquable. À cela s’ajoute un talent certain pour imaginer des personnages humains, crédibles, auxquels on s’attaque sans même s’en rendre compte.
Je me rends compte que cette chronique pourrait tenir en une ligne : du grand Jean-Laurent Del Socorro. Voilà un auteur qui n’a plus rien à prouver et dont j’achète les parutions les yeux fermés tant j’ai confiance en ses qualités. Si j’ai un conseil à vous donner, c’est de faire comme moi sans plus attendre !
La conclusion de l’ombre :
Avec La Guerre des Trois Rois, Jean-Laurent Del Socorro signe une novella illustrée par Marc Simonetti de grande qualité autant graphique que littéraire dans l’univers du Royaume de vent et de colères. Il y évoque les guerres de Religion et le conflit qui opposa Henri III, le Duc de Guise et Henri de Navarre sur les années 1588 – 1589. L’auteur y apporte une touche de magie non pas pour tordre l’Histoire mais pour la préciser, s’inscrivant non seulement comme un grand romancier historique mais aussi comme un maître du mélange des genres. À l’instar de toute la bibliographie de l’auteur, ce texte est à lire absolument.
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