Le roi disait que j’étais diable – Clara Dupont-Monod

12
Le roi disait que j’étais diable
est un roman historique proposé par l’autrice française Clara Dupont-Monod. Publié chez le Livre de Poche, vous trouverez cet ouvrage au prix de 6.90 euros.

J’ai découvert cet ouvrage sur le blog les Mots de Mahault dont la chronique m’a vraiment donnée envie. On ne le remarque pas forcément au travers de mes articles mais j’adore les romans historiques. Du coup, je l’ai commandé à ma librairie et j’ai eu envie de le sortir de ma PàL ce dimanche.
Et oui, je l’ai lu d’une traite sur une matinée.

Ce texte raconte les quinze premières années du mariage entre Aliénor d’Aquitaine et Louis VII de France. Elle a dix sept ans à peine lorsqu’elle l’épouse et quitte son Sud chéri où elle est une reine à l’esprit guerrier, indépendant, pour épouser un « roi moine » qui tombe amoureux d’elle au premier regard. Grâce à une narration en « je » et des points de vue alternés, Clara Dupont-Monod propose une plongée dans la psyché de ces personnages historiques forts.

Tout les oppose et rien ne va les réunir. Il ne s’agit pas d’évoquer une histoire d’amour, si ce n’est l’amour d’Aliénor pour sa liberté et ses valeurs ou celui de Louis pour la religion et Dieu. Je me suis rapidement attachée à Aliénor, pleine de vie et de violence, là où Louis me donnait souvent envie de le secouer. Pourtant, on ne peut s’empêcher de ressentir une certaine empathie pour ce roi perdu entre ses devoirs et son amour, sans arrêt repoussé, humilié…

L’écriture de l’autrice est soutenue mais accessible. Ses mots transpirent la poésie et permettent facilement l’immersion du lecteur dans son roman. D’ailleurs, il se lit d’une traite avec grande facilité et tout autant de plaisir.

Comme je l’ai dit, il s’agit d’un roman historique. Comme tout livre de ce genre, il contient une part de vérité et de fiction mais Clara Dupont-Monod me parait (si mes souvenirs de mes cours sont justes) respecter la plupart des évènements réels. Difficile, évidemment, de savoir si Louis a vraiment pris certaines décisions par amour, jalousie ou rage, ou si les pensées d’Aliénor envers la religion sont ou non une fiction mais pour tout le reste, ça colle à la chronologie soigneusement proposée par l’autrice à la fin du livre.

Pour résumer, le roi disait que j’étais diable est un roman historique assez court qui se lit d’une traite. Il emporte le lecteur dans une France moyenâgeuse habilement dépeinte aux côtés de personnages à la psychologie riche et aux tourments fascinants. La plume de l’autrice n’y est pas pour rien. Selon moi, ce livre est une réussite que je conseille sans hésiter aux adeptes du genre.

Verlaine avoue Rimbaud – Vincent Vallée

Le nouveau roman de Vincent Vallée, publié aux Editions du Rapois

Verlaine avoue Rimbaud est un roman type historique et confession, écrit par Vincent Vallée (un auteur belge !) et publié aux éditions du Rapois. Je découvre à la fois la maison d’édition et l’auteur, que je ne connaissais pas jusqu’ici. Ce livre coûte 14.90 euros, un prix très correct vu la qualité du papier, les illustrations dans l’ouvrage et sa taille.

C’est au salon du livre d’Ouffet que j’ai rencontré Vincent Vallée, par l’intermédiaire de Laure-Anne, qui est revenue avec son roman. J’ai immédiatement été attirée par la thématique. J’aime ce couple mythique de poètes maudits, j’aime la personnalité de Rimbaud (et son génie), il est l’un des rares, avec Baudelaire, dont j’apprécie la poésie… Du coup, j’étais très curieuse de découvrir de quelle manière ce morceau d’histoire nous était narré. Nous nous sommes donc improvisées une petite soirée lecture où j’ai dévoré ce chef-d’œuvre en un peu plus de deux heures.

Oui, Verlaine avoue Rimbaud est un chef-d’œuvre, il n’y a pas à tortiller. Pas tant par sa thématique que par son traitement. Nous retrouvons Verlaine en prison après avoir tiré sur Rimbaud et il confesse à un prêtre tout ce qu’il a sur le cœur. Il sait qu’il a mal agi, il se repend pour ses actes et nous offre un portrait brossé, sans fard, de leur relation et de leurs deux personnalités hautes en couleur. Verlaine est terriblement humain, Rimbaud aussi, à sa manière. Le récit est parcouru par des poèmes que Verlaine déclame aux moments clés pour appuyer son histoire, ainsi que par des lettres échangées entre lui et son amant pendant toute la durée de leur relation.

Le travail de recherche effectué par l’auteur est très bon et très poussé. Il a lu les deux poètes à fond (comme en témoigne la bibliographie détaillée à la fin) et il a compris ce qu’il lisait. Il a étudié leurs biographies et il a construit ce roman sur de solides bases historiques, bien qu’il se permette quelques inventions. J’ai été immédiatement happée par son écriture, sa plume qui sonne juste et sincère. J’ai tourné les pages sans m’en rendre compte pour finalement arriver à la fin et verser des larmes sincères. Ce n’est pas -plus- si courant que ça et je compte bien remercier l’auteur en personne aujourd’hui pour m’avoir fait ressentir autant d’émotions.

Je vous recommande chaudement Verlaine avoue Rimbaud. Ce n’est pas un roman lié à la littérature de l’imaginaire, c’est un récit de vie, une confession sur l’amour et ses ravages, sur le droit de s’aimer, sur la passion et ses douleurs, sur la folie des artistes et le mal du siècle. C’est excellent et c’est à découvrir absolument.