Tizombi, toujours affamé- Cazenove, Jacquemoire, William

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Tizombi est une bande dessinée qui mêle horreur et humour noir. Scénarisée par Cazenove, on retrouve William aux dessins et Elodie Jacquemoire aux couleurs. Elle est publiée chez Bamboo au prix de 10.95 euros.

Vous le savez, je ne lis pas énormément de bande dessinée. J’ai toujours préféré le manga et si je me suis mise aux comics, c’est pour certains héros que j’apprécie plus particulièrement. La BD, j’en lisais plus jeune avec des classiques comme Tintin, le Pti Spirou, Pierre Tombal et plus récemment, Naheulbeuk et Reflet d’Acide. Bref, vous voyez l’idée? Je ne suis pas du tout au courant de ce qui se fait, donc cette critique ne sera pas celle d’une pro. Mais j’ai tellement apprécié découvrir Tizombi que j’avais envie de vous partager mon enthousiasme 🙂

Je cherchais une lecture pour compléter la catégorie trick or treat sur le Pumpkin Autumn Challenge et je galérais un peu. Je me suis donc rendue à ma librairie où on m’a spontanément conseillé cette BD. Face à la couverture, je pensais me trouver dans une histoire un peu gothique pour un public jeunesse… Que nenni ! J’ai un peu de mal à classer cette BD, pas totalement pour les enfants vu la présence de sang ou de tripes ainsi qu’un humour noir assumé. Et pas forcément uniquement pour les adultes non plus. Un titre atypique !

À travers une série d’histoires courtes qui forment pourtant un tout narratif, nous suivons Margotik, une humaine poétesse qui s’incruste dans un groupe de zombies pour fuir un climat familial difficile. Passée pas loin d’être mangée, le chef du cimetière, Tizombi, l’épargne à condition qu’elle écrive son histoire, ses pensées, etc. Sauf que Tizombi est quand même principalement préoccupé par la nourriture… De même que ses deux camarades ! Les péripéties s’enchaînent alors dans une BD très référencée sur la pop culture (on trouvera notamment des clins d’œil à la série the Walking Dead, à Ça, à Chucky, etc.) et bourrée d’un humour corrosif comme je les aime. Parfois pas très subtil, je l’admets volontiers, mais ça passe très bien dans l’ensemble.

Les zombies, ce n’est généralement pas ma tasse de thé. Pourtant, le dessin adorable (gros coup de cœur je dois avouer ♥) et l’ambiance gothique ont su me convaincre de filer en librairie acheter le tome 2 ! Cette petite BD est parfaite pour Halloween et je vous la recommande très chaudement.

Immortel Ad Vitam – Cécile Pommereau

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Immortel Ad Vitam
est un one-shot dans la veine fantastique écrit par Cécile Pommereau. Réédité récemment chez Noir d’Absinthe, vous pouvez trouver ce roman au prix de 15 euros en papier et 4.99 en numérique.
Ce roman entre dans le cadre du challenge S4F3 organisé par Albédo.
Ce roman entre dans le Pumpkin Autumn Challenge menu « Automne Frissonnant » catégorie « Le fantôme de l’apéro ».
Merci à Noir d’Absinthe pour m’avoir offert ce roman suite au concours organisé pour sa sortie !

Immortel Ad Vitam raconte l’histoire de Fred, un gars un peu paumé et banal avec qui la vie n’a pas été tendre. Ancien pompier, il tue un homme par accident et se retrouve en prison. Quand il en sort, toute sa vie a foutu le camp et il décide de se suicider… Sauf qu’après s’être fait exploser le crâne avec un fusil, Fred revient à la vie comme si de rien n’était.
Mais c’est aussi l’histoire de Jean, un flic pas loin de la retraite qui a la surprise de constater qu’un cadavre s’est tiré de sa scène de crime. Cadavre qui paraît bien vivant quand il le croise dans un bar !
Vous vous en doutez, leurs chemins vont se croiser et ça va faire des chocapics des étincelles.

Ce n’est pas forcément clair en lisant le résumé mais ce roman court est bourré d’humour caustique et noir. Sur 168 pages (en numérique), Cécile Pommereau nous entraine dans le quotidien navrant de Fred, pour qui on ne peut s’empêcher d’éprouver une forme d’empathie. Elle alterne les chapitres et les points de vue, faisant la navette entre Fred et Jean tout en gardant une écriture à la première personne. Malgré des chapitres assez courts, le lecteur n’oubliera jamais dans la tête de qui il se trouve car les deux personnalités sont plutôt bien marquées.

J’ai apprécié de suivre Fred autant que Jean qui sont deux personnages très vivants. J’ai tout de même une préférence pour ce policier bougon et blasé qui se prend d’affection pour Fred. Je pense que certains lecteurs trouveront que la relation type « bromance » qui existe entre eux se construit beaucoup trop rapidement, parce que je me suis fait la même réflexion. Puis, en y réfléchissant, je me dis que vu les circonstances… Ça n’a rien de surprenant.

Immortel Ad Vitam est une œuvre dynamique. Pour preuve, je l’ai lue d’une traite ce matin sans m’ennuyer une seconde. Les pages se tournent avec facilité et on se laisse prendre dans l’intrigue. Cette dernière est plutôt classique: on ignore pourquoi Fred est devenu immortel, comment tout cela fonctionne, alors les protagonistes vont mener une enquête en remontant la piste de celui qui lui a transmis ce cadeau empoisonné. Une piste qui m’a d’abord paru vraiment trop facile… jusqu’à la toute fin. Plus j’approchais des dernières pages et plus je craignais les explications tarabiscotées, les deus ex machina ou un truc cliché au possible. Et finalement… non. Je n’en dirai pas plus mais j’ai vraiment aimé ce que Cécile Pommereau a choisi comme fin. C’était plutôt intelligent, ça montrait une certaine réflexion. Le message que l’autrice choisit de faire passer surprend dans un roman qu’on pourrait, au premier abord, croire exister uniquement dans une perspective de divertissement.

Certains lecteurs auront un goût de trop peu, surtout ceux qui ont besoin de connaître toutes les réponses. À ceux-là, je dis, pas de panique ! Une nouvelle gratuite (que je n’ai pas encore lue) est disponible sur le site de Noir d’Absinthe qui, je n’en doute pas, donnera les explications manquantes sur ce mystère d’immortalité. Du moins, si je me fie au titre.

Pour résumer, Immortel Ad Vitam est une lecture détente. Un chouette petit roman court qui vous mettra de bonne humeur avec des personnages attachants et un rythme maîtrisé. Cécile Pommereau signe une œuvre agréable dont je recommande la lecture pour les jours où le moral n’est pas au beau fixe.

Irezumi – Akimitsu Takagi

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Irezumi est un roman policier japonais écrit par Akimitsu Takagi et publié chez Folio dans la collection policier. Vous le trouverez partout en librairie au prix de 7.80 euros.
Ce roman entre dans le challenge S4F3 organisé par Albédo.
Ce roman entre dans le Pumpkin Autumn Challenge menu « Automne Frissonnant » catégorie « le cri de la banshee ».

Avant de vous parler en détail de ce roman, je dois donner quelques précisions quant à son contexte. Il a été publié pour la première fois en 1948 au Japon et est considéré comme un des classiques du polar nippon. Ceci explique en grande partie mon ressenti développé plus bas. Retenez-le parce que c’est important.

Irezumi se déroule en 1947, à Tokyo. Kinué Nomura est une femme tatouée qui fascine les hommes. Après avoir participé à un concours où elle a exposé son tatouage, elle est retrouvée assassinée. Une enquête commence donc pour découvrir l’identité du tueur alors qu’un meurtre isolé se transforme en une série.

Le premier gros problème que j’ai eu avec ce roman, c’est son côté vieillot et trop classique dans le déroulement. Si vous aimez les romans policiers de la vieille école, ce livre sera parfait pour vous mais ce n’est pas mon cas. J’ai deviné rapidement certains pans de l’intrigue et entretenu des doutes sur d’autres éléments, ce qui ne m’arrive pas souvent puisque je suis une lectrice crédule qu’on balade facilement en règle générale. Je n’irai pas jusqu’à dire que c’est cousu de fil blanc mais l’auteur répète tellement souvent les éléments importants qu’on a envie de passer des pages (honnêtement, je l’ai fait) pour arriver à quelque chose de nouveau, d’inédit, et avancer un peu. Pourtant, il fait +-330 pages  mais ça m’a paru long.

De plus, j’ai trouvé les personnages assez fades, présents pour remplir des rôles prédéfinis, ce qui a découlé sur une absence flagrante d’empathie. On a le héros un peu naïf, le policier dépassé, le détective privé de génie (alors lui, il méritait des claques), le scientifique un peu bizarre, la femme manipulatrice et vénale… Tous les ingrédients sont présents et ça manque cruellement de profondeur. Enfin, le récit comporte énormément de longueurs puisque l’auteur passe son temps à répéter dans les dialogues des éléments de l’enquête, comme s’il craignait que le lecteur oublie quelque chose. Le bouquet, c’est probablement le dernier chapitre d’exposition qui reprend tout à zéro et qu’on a envie de passer pour les deux premiers tiers parce qu’on sait déjà tout.

Pourquoi est-ce que je vous en parle, du coup, si je me suis ennuyée en le lisant? Plusieurs raisons à cela. Déjà, Irezumi est très riche de détails concernant le Japon de l’après-guerre mais aussi l’univers du tatouage et les légendes nippones. J’ai appris énormément de choses et ça m’a bien plu. Ensuite, ce que je relève comme un défaut sera vu comme une qualité par beaucoup de lecteurs. Le roman policier construit d’une manière classique m’ennuie mais la plupart des adeptes du genre aiment ça. Irezumi n’est pas du tout un mauvais livre, c’est juste un ouvrage qui ne me convient pas à moi en tant que lectrice. La preuve, Laure-Anne me l’a prêtée et ça a été un coup de cœur pour elle (je vous renvoie à sa chronique pour juger) !

Pour résumer, si vous aimez le Japon, les tatouages traditionnels et les enquêtes pour meurtre, Irezumi est un roman parfait pour vous. Si vous cherchez un texte dans le genre policier qui soit un peu plus original dans sa construction, passez votre chemin.

Délicieuses pourritures- Joyce Carol Oates

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Délicieuses pourritures
est un petit roman court sur le monde tranche de vie universitaire écrit par l’autrice américaine Joyce Carol Oates. Vous le trouverez chez J’ai Lu au prix de 4 euros.
Ce roman entre dans le challenge S4F3 organisé par Albédo.
Ce roman entre dans le Pumpkin Autumn Challenge menu « Automne Ensorcelant » catégorie « Balai Patte ! » pour son héroïne féminine mais aussi dans le menu « Automne Frissonnant » catégorie « Le cri de la banshee » pour son côté angoissant.

Délicieuses Pourritures, c’est l’histoire de Gillian. Cette étudiante suit les cours d’Andre Harrow, son professeur de littérature dont elle est éperdument amoureuse. Elle appartient même à son atelier de poésie. Atelier qui va se muer en tribune où ce professeur oblige ses élèves à tenir un journal intime qu’elles devront lire devant leur classe composée d’une dizaine d’étudiantes qui se battent pour attirer l’attention d’Andre. Plus on en dit et mieux c’est. Et pour attirer l’attention conjointe du professeur Harrow et de sa femme Dorcas, certaines vont très loin.

Il est difficile de parler de ce roman sans vous dévoiler les ficelles de l’intrigue. Nous assistons à un drame universitaire où un professeur abuse de son autorité envers ses étudiantes pour les charmer et vous imaginez la suite, le tout avec la complicité de sa femme. Devenir leur préférée semble être le but ultime de la majorité des filles de cette école, ce que j’ai un peu de mal à concevoir. Si vous cherchez un texte réaliste dans son traitement, passez votre chemin.

Par contre, si comme moi vous vouliez lire un texte extrême, angoissant, malsain et prenant, vous êtes au bon endroit. Sur 125 pages d’une narration à la première personne, nous suivons Gillian dans ses objectifs et dans leur réalisation. On sait pourtant que c’est mal tout ça mais on ne peut s’empêcher de se réjouir pour elle quand elle atteint ses buts. C’est un roman qui se lit avec une forme de fascination malsaine pour le propos. Un roman qui laisse perplexe, mal à l’aise, en partie à cause de son style décousu qui illustre à merveille la psyché du personnage principal. L’aspect psychologique du roman est d’ailleurs magistralement maîtrisé !

Difficile de résumer ce livre à « j’ai aimé » où non. Il sort des sentiers battus et ne laissera pas indifférent les lecteurs adeptes de ce type de littérature. À lire si vous souhaitez sortir de votre zone de confort.

Des sorciers et des hommes – Thomas Geha

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Des sorciers et des hommes
est un one-shot de fantasy proposé par l’auteur français Thomas Geha. Publié chez Critic, ce tome coûte 19 euros.
Ce roman entre dans le cadre du challenge S4F3 organisé par Albédo.
Ce roman entre dans le Pumpkin Autumn Challenge menu « Automne douceur de vivre » catégorie « Les feuilles d’automne emportées par le vent, en ronde monotones, tombant, tourbillonnant. »

À travers six épisodes sur plus ou moins 300 pages, nous suivons les péripéties de Pic Caram et Hent Guer. Le premier est un sorcier aux rubans, le second un guerrier plutôt barbare. Tous deux acceptent des contrats dans le but de gagner argent et pouvoir, jusqu’au moment du retour de bâton.

J’attendais beaucoup de ce livre, peut-être trop, pour deux raisons. La première, il vient d’un éditeur que j’admire et respecte beaucoup pour son travail éditorial et son engagement dans la qualité de ses romans. La seconde, j’avais déjà lu un roman de Thomas Geha (qui a signé sous un pseudo) American Fays, et j’en gardais un très bon souvenir. Hélas, je ressors de ma lecture assez mitigée. Pourtant, si je vous le chronique, c’est parce qu’il a quand même certaines qualités et qu’il plaira à un public autre que moi.

En premier lieu, je dois relever la découpe du roman. Il est construit comme une série d’épisodes, cinq assez courts et un final, beaucoup plus long. Si l’idée est originale, elle aurait pu être mieux exploitée car les épisodes souffrent de longueurs et d’expositions qui ne sont pas forcément utiles à l’histoire. J’ai appris sur le blog du Troll que les deux premiers étaient des nouvelles parues dans une anthologie et je comprends un peu mieux cette impression paradoxale de trop et de trop peu. Le genre de la nouvelle est compliqué à exploiter et si je conçois ce besoin de vouloir exposer les finesses de l’univers développé par Thomas Geha, alors il aurait fallu opter pour un autre style narratif. Dans un format comme celui-ci, ça casse le rythme. Pourtant, cet univers est inspiré, intéressant et plutôt riche !

Les deux personnages sont des anti-héros à la morale douteuse assez caricaturaux dans les premiers épisodes, ce qui s’explique par le format narratif. J’ai pourtant apprécié Pic Caram qui est un personnage qui sort du lot mais globalement, les protagonistes manquent de saveur et de crédibilité. J’en attendais davantage d’un roman que l’auteur classe dans la veine dark fantasy car hormis la moralité de Pic et Hent, nous sommes plutôt dans de la sword and sorcery classique. Surtout avec une fin pareille que je ne vais pas détailler pour ne pas vous spoiler.

Quant à l’écriture de Thomas Geha, je l’ai trouvée plutôt bonne et immersive. Il a créé un univers avec une mentalité précise qui se transmet dans ses descriptions. Les combats sont bien maîtrisés. On sent que cet auteur n’en est pas à son premier roman.

Je pense que Des sorciers et des hommes peut se résumer ainsi: un auteur inspiré mais une exécution maladroite. J’attendais probablement trop de ce livre, en partie à cause de l’éditeur, en partie à cause de l’auteur. Je pense très sincèrement que Thomas Geha a un fort potentiel mais qu’il aurait dû davantage travailler la subtilité de sa mise en scène et du déroulement narratif pour provoquer plus de surprise et de suspens chez son lecteur.

Je recommande tout de même ce roman aux adeptes d’une fantasy plus classique dans ses codes et son déroulement narratif. Je pense que ce livre n’était pas fait pour moi mais il plaira plus que probablement à d’autres (j’ai lu plusieurs critiques positives), avec des goûts moins ciblés que les miens.

Hanafuda – L. A. Braun

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Hanafuda
est un récit de vie contemporain et fictif proposée par l’autrice belge L-A Braun. Publié chez Livr’s Éditions, il sera disponible dès le 15 septembre au prix de 18 euros. Je peux déjà vous dire que c’est un gros coup de cœur pour moi !
Ce livre entre dans le cadre du challenge S4F3 organisé par Albédo.
Ce livre entre également dans le Pumpkin Autumn Challenge catégorie « pomme au four, tasse de thé et bougie » pour son thème « histoire de famille ».

Je vais commencer par évoquer l’objet-livre en lui-même, que je trouve remarquable. La couverture est superbe et apporte un côté très japonais, très épuré. Le fond blanc cassé est tellement réussi qu’on a l’impression de toucher un parchemin un peu ancien. L’intérieur du livre n’est pas en reste: chaque début de chapitre comporte une citation française et sa traduction japonaise, à la verticale, et se termine par une petite illustration. Le travail réalisé par Livr’S sur ce roman est vraiment remarquable.

Hanafuda raconte l’histoire d’Hoshino, un enfant originaire du Japon qui devient orphelin à l’âge de 6 ans suite au meurtre de ses parents par des yakuzas. Adopté par les Papadakis, sa rencontre avec Mr Fukuma changera complètement sa vie. Jusqu’ici gamin de merde violent et adepte de la bagarre avec des notes plus que médiocres à l’école, il va retrouver le droit chemin… Celui du gokudo, la voie extrême.

Ce roman est un récit de vie dans l’univers des yakuzas à New York. C’est l’un des points qui le rend fictif puisque les yakuzas ne s’y sont jamais vraiment exportés: trop loin, pas suffisamment rentable, contrairement à d’autres mafias. D’ailleurs, ce point est évoqué dans le texte de manière sous-entendue lors du conflit avec un certain Monsieur X. L’intérêt du roman, c’est surtout d’exposer la culture nippone en conflit culturel avec la nôtre. Une réussite, selon moi ! Leur culture est bien détaillée et on ressent le décalage entre l’ancien monde et le nouveau. L’autrice s’est très bien renseignée sur le sujet en se basant sur des spécialistes du milieu comme Jake Adelstein qu’elle cite d’ailleurs dans les remerciements (pour rappel: Tokyo Vice et Le dernier des yakuzas que j’en profite pour vous recommander à nouveau). Vous apprendrez tout un tas d’informations intéressantes sur le sujet des yakuzas, que vous ne soupçonniez probablement pas.

Hoshino raconte son histoire depuis son enfance dans un récit à la première personne. Le jeu des temps instauré par l’autrice est plutôt bien maîtrisé et permet de passer d’un évènement à l’autre sans se sentir perdu dans la ligne temporelle du récit. Ce qui n’est pas un mal puisqu’il n’y a aucune date claire avant chaque évènement notée en haut de page ou dans un chapitre. Et ça ne m’a pas gênée du tout dans ma lecture tant c’est bien maîtrisé.

Le thème principal du récit est la quête de soi, de son identité culturelle mais aussi sexuelle. Hoshino est homosexuel, ce qui est tabou autant chez ses parents adoptifs que chez les yakuzas. Si cette thématique est présente, elle n’envahit pas pour autant le récit et ne tombe pas dans les clichés de romance qu’on retrouve trop souvent dans ce type de récit. Ici, pas de scènes crues détaillées ni de relation vraiment suivie entre deux personnages, hormis peut-être Akira, d’une certaine façon. L’autrice traite le sujet avec beaucoup de subtilité et d’intelligence, ce que j’ai su apprécier.

Le style de Laure-Anne a beaucoup évolué depuis sa trilogie Paradoxes. Ses mots immergent le lecteur dans la psyché franche d’Hoshino. Ce personnage évolue entre deux mondes, ce qui permet au lecteur de découvrir celui des yakuzas et d’y poser un regard d’occidental. Ce côté un peu vieillot hyper traditionaliste de ce milieu et les réflexions liées feront échos à celles du lecteur novice. Hoshino est un personnage attachant malgré ses nombreux défauts, ce qui le rend terriblement, tragiquement, humain. Il porte une réflexion critique, pessimiste et un peu blasée sur la société mais aussi sur ses actes. Il est entouré par plusieurs figures secondaires qui ont pourtant toutes une personnalité marquée et une existence réelle, remarquable. Monsieur Fukuda est la figure du passé, Akira ne pourra que vous charmer, les Papadakis sont terriblement humains… Bref, même si le récit se centre sur la vie d’Hoshino, il n’oublie pas ceux qui gravitent autour de lui.

Pour résumer, Hanafuda est une réussite sur tous les points. L’objet livre est très beau et soigné, la mise en page des débuts de chapitre est vraiment originale. L’histoire en elle même offre une réflexion critique sur l’humain et le monde des yakuzas réalisée par une passionnée qui maîtrise son sujet ainsi que son écriture. Ces 194 pages immergeront le lecteur dans l’âme d’Hoshino et il n’en ressortira pas indemne. Un coup de cœur que je vous recommande chaudement ! ♥

Pumpkin Autumn Challenge 2018 – Ma PaL

Salut tout le monde !
J’ai décidé de participer cette année au Pumpkin Autumn Challenge organisé par le Terrier de Guimause. Et il commence ce samedi ! Cette année, le thème général est la magie et la figure de la sorcière, ça donne envie non? Le but, c’est du 1er septembre au 30 novembre, lire un maximum de livres qui rentreront dans les différents menus proposés.
Alors comme pour le Printemps de l’Imaginaire Francophone, je prévois une PàL mais je ne me fais pas d’illusion sur ma capacité à m’y tenir et il est plus que probable que des livres se rajoutent par la suite ! Ou que certains changent de catégorie.

Je vous renvoie à l’article explicatif de Guimause pour obtenir toutes les informations. De mon côté, je tente de faire ce challenge et de le valider doublement. Déjà avec le menu « Automne Frissonnant » (surprenant pas vrai?) ainsi que le titre Une Faim de Loup-Garou. Y arriverais-je? Réponse fin novembre ! En attendant, sans plus attendre, voici ma petite PàL (provisoire).

Menu: Automne Frissonnant
Catégorie: Cri de la banshee
Irezumi – Akimitsu Takagi // La fille qui tressait les nuages – Céline Chevet

Catégorie: Le fantôme de l’opéra
Dollhouse #2 Paper Dolls – Anya Allyn // Les amoureux de la lune – Lizzie Felton

Catégorie: Vous prendrez bien un verre de True Blood?
Comment le dire à la nuit? – Vincent Tassy // L’amant rebelle – J.R. Ward

Menu: Automne douceur de vivre
Catégorie: Les feuilles d’automne emportées par le vent, en ronde monotones, tombant, tourbillonnant
Des sorciers et des hommes – Thomas Geha // L’empire du léopard – Emmanuel Chastellière

Menu: Automne ensorcelant
Catégorie: Witches Brew
Harry Potter et l’Ordre du Phénix – J.K. Rowling // Harry Potter et le Prince de Sang-Mêlé – J.K. Rowling

Catégorie: Balai Pattes !
Palimpsestes #3 Anachronisme – Emmanuelle Nuncq.
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Menu: Automne enchanteur
Catégorie: Les métamorphoses
Kayla Marchal #3 La source – Estelle Vagner // La Moïra #1 La louve et l’enfant – Henri Loevenbruck

Alors, je sais que cette PàL peut paraître étrange et on peut discuter sur le choix de certains titres pour certaines catégories mais Guimause a justement dit que c’était l’idée :3 Je pense que pendant cette période, d’autres livres vont se rajouter en fonction des sorties et des salons, mais voici déjà ce que je prévois de lire ^_^ Et oui, le Chat Noir fait un retour en force sur le blog pour ce challenge !

Et vous, participez-vous au challenge? Avez-vous déjà votre PàL?