Elvira Time (3) – Mathieu Guibé

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Elvira Time est une série prévue sur quatre tomes (avec trois qui sont déjà parus et le quatrième pour cette année, je suppose (j’espère, sinon je fais un scandale ♥) ) écrite par Mathieu Guibé, illustrée par Diane Özdamar et publiée aux éditions du Chat Noir dans la collection Féline ! Chaque tome coûte 14,90 euros et il s’agit d’urban fantasy à la sauce vampire vieille école.

Elvira Time est une série à laquelle j’ai immédiatement accroché, pour son côté old school et moderne à la fois. Old school dans la construction et dans le concept, qui n’est pas sans rappeler une de mes séries favorites, à savoir Buffy, et l’univers de Josh Whedon plus globalement. Moderne, parce que les protagonistes sont des adolescents de notre époque qui baignent dans la popculture. Du coup, les références aux séries télévisées, films à succès, comics, jeux-vidéos, etc. ne manquent pas et c’est un vrai plaisir de décortiquer le texte pour y dénicher le moindre clin d’œil laissé par l’auteur. J’avais assez rapidement dévoré les deux premiers tomes, mais j’avais peur de me lancer dans ce troisième. C’est la raison pour laquelle j’ai mis un peu de temps à le lire (ça et ma bookjar qui avait envie de m’embêter).

Pourquoi, demanderez-vous? Simplement parce que ce tome est un flash-back. Il se passe avant le tome 1, empiète même un peu dessus sur la fin. Et sur un plan personnel, en tant que lectrice, j’ai du mal avec ce type de roman qui débarque au milieu d’une saga alors qu’on n’a qu’une envie, découvrir la suite. Pourquoi ne pas l’avoir gardé en bonus d’après publication de la trilogie principale ? Parce que depuis que j’ai terminé le tome 2 -qui se finit sur une scène sublime et déchirante- j’attends de connaître la suite et ça me frustre plus qu’autre chose d’avoir un tome de ce genre balancé comme ça. C’est un ressenti personnel, bien entendu, et ça n’enlève rien à la qualité de ce tome ou de la série. Si j’ai ce type de sentiment, c’est justement parce que j’adore Elvira Time et que le suspens installé par l’auteur m’est insupportable ! D’ailleurs, j’en profite pour préciser que après la publication de cet article, j’ai discuté avec Mathieu Guibé qui m’a expliqué que ce flashback était important pour le tome 4. Je rajoute donc cette information ici. Je suis toujours frustrée, mais je comprends et je suis contente qu’il y ait une bonne raison à ça.

Pour en revenir à ce qui nous intéresse, à savoir le contenu de ce troisième opus, nous vivons donc le passé d’Elvira, à travers les yeux de Jéricho, son meilleur ami. Jéricho est un personnage pour lequel j’ai immédiatement ressenti de la sympathie et de l’affection. C’est un geek gentil mais pas benêt, pas très sportif, qui aime les jeux vidéos et un intelligent, mais sans devenir un cliché ambulant pour autant. Enfin, certains éléments de sa personnalité collent à un archétype, ce qui ne l’empêche pas d’avoir une existence propre. Il a un caractère qui me parle bien et passer 175 pages dans sa tête, ça m’a plu. D’autant que ça nous permet aussi de rencontrer le père d’Elvira, Justin (au passage, le jeu de mot sur son nom est juste génial. Débile, mais génial) qui pète la classe. On vit son décès, les conséquences que ça implique, mais aussi l’avant, la façon dont il entrainait sa fille, dont il en prenait soin. Et ça a, je trouve, d’autant plus d’impact à travers le regard de Jéricho, qui est comme un membre de la famille Time.

Comme je refuse de spoiler les éventuels lecteurs, qui n’ont pas encore découvert le premier tome ou lu celui-ci, je ne vais pas préciser pourquoi j’ai pleuré (dans le train en revenant de Bruxelles, merci Mathieu) et pourquoi ce roman m’a retournée. Je pense qu’on peut dire qu’un livre est bon quand il arrive à nous accrocher émotionnellement, à nous faire ressentir la même chose que face à une série télévisée. Je sais que j’ai la larme facile, mais quand même. Le ton familier utilisé par l’auteur, qui colle parfaitement au personnage de Jéricho et à l’écriture à la première personne, a renforcé l’affection immédiate qu’on ressent pour ce personnage et donc, forcément, par tout ce qu’il traverse. Et n’a pas aidé à contrôler mes canaux lacrymaux.

Autre point positif de ce livre: les illustrations. Il n’y en a pas tant que ça, mais elles sont très belles et j’ai envie d’accrocher au mur un poster de la couverture du tome 3, tellement elle est lourde de sens. Je crois que cette scène, je ne vais jamais l’oublier.

Il y a quand même un point négatif, qui m’a un peu gênée. C’est supposé être LE tome de Jéricho, mais à deux reprises, on est transporté un peu brusquement dans la tête d’Elvira. Alors, oui, c’est marqué par un saut à la ligne, ce n’est pas d’une phrase à l’autre comme ça, mais ça m’a sortie de ma lecture. D’autant que, pour la scène de l’entrepôt, je n’ai pas bien compris l’intérêt. Celle plus loin, oui, parce que clairement… Voilà, mais quand même. J’aurais préféré n’avoir que son point de vue à lui, du début à la fin.

Pour résumer un peu tout ça, ce tome 3 d’Elvira Time tient ses promesses. Il a un intérêt narratif certain pour ceux qui sont fans de Jéricho (comme moi !) et introduit, selon les dires de l’auteur, des éléments importants pour le tome 4. Ce roman est bon, bien écrit et dynamique. Je l’ai lu en deux heures et demi à tout péter,  c’est addictif comme une bonne série américaine et ça vaut la peine d’être découvert. Je vous recommande la saga complète, surtout si vous êtes, comme moi, une fan des vieilles séries sur les vampires, de l’humour à deux balles et des personnages qui ont une vraie personnalité. Une belle réussite au Chat Noir, une fois de plus !