J’ai (enfin) lu la Passe-miroir de Christelle Dabos !

La-Pae-miroir
Et oui, ça y est ! Comme le hurle le titre, j’ai ENFIN lu la totalité de la Passe-miroir de Christelle Dabos grâce au coffret collector proposé en édition limitée par Gallimard que j’ai décidé arbitrairement de m’offrir pour Noël. C’est donc le moment de débriefer (à retardement je sais) sur ce phénomène littéraire francophone.

La Passe-miroir et moi.
Voilà des années que j’entends parler de cette saga, ayant plusieurs amies vraiment fans. J’ai toujours été intriguée par ce titre sans jamais vraiment oser sauter le pas pour une bête raison : le premier volume contenait le terme « fiancés » dans son titre et je craignais que la romance ne prenne une trop grosse place dans l’intrigue. De plus, tout l’engouement autour de la saga me rendait encore plus frileuse parce que j’ai ma propre logique (bancale) et que quand tout le monde adore quelque chose, ça me donne surtout envie de ne pas m’y arrêter. Cherchez pas, je suis montée à l’envers.

Mais j’ai finalement lu le premier tome il y a presque deux ans, après avoir vu à quel point l’autrice était populaire et surtout, super gentille. Pour vous donner une idée, sa présence aux Imaginales rendait la bulle du livre quasiment inaccessible parce que la file pour la voir s’étendait d’un bout à l’autre du chapiteau. C’était de la folie ! Une amie m’a alors prêté les fiancés de l’hiver, dont je vous avais parlé en détail sur le blog. Pour vous résumer ma première impression : j’avais adoré l’héroïne et le world-building mais je trouvais l’intrigue assez longue à se mettre en place et quelques maladresses stylistiques, lourdeurs et longueurs diverses, un peu surprenantes pour un éditeur aussi gros que Gallimard. J’avais tout de même eu envie de lire la suite, par curiosité, mais vous connaissez ma tendance à la procrastination.

Nous voilà donc des années (okey, deux, mais ça reste un pluriel) plus tard. Gallimard sort un coffret collector en édition limité qu’une amie achète pour lire les deux derniers volumes et posséder la saga complète dans une belle édition. C’est son enthousiasme (car je la sais très carrée, étant elle-même éditrice (oui c’est Émilie donc)) qui m’a fait sauter le pas. J’ai décidé de passer la fin d’année 2020 et le début de 2021 dans cet univers et je vous propose un billet sur mon ressenti global parce que je trouve ça plus pertinent que de fournir une chronique de chaque tome. Non pas que la matière manque pourtant mais quand j’ai la possibilité de tout faire en une fois, je ne m’en prive pas. D’autant que les chroniques de suite ont tendance à être moins lues, ce qui est logique.

À ce stade il est important de rappeler que cet article se concentre sur ma lecture de la saga entière et plus spécifiquement des tomes 2, 3 et 4. Elle contiendra donc des éléments d’intrigue et j’ai même prévu un paragraphe sur la fin. Si vous n’avez pas lu cette saga et que vous comptez le faire, n’allez pas plus loin !

Une édition collector de qualité.
Avant de me lancer dans la saga en elle-même, je dois m’arrêter sur l’édition collector proposée par Gallimard, limitée à 7000 exemplaires. Les tomes sont magnifiques, le dos du livre porte les mentions de tomaison avec une dorure de couleur différente pour chaque là où la couverture se dédie entièrement au dessin d’origine réalisé par Laurent Gapaillard. Chaque volume, à partir du second, s’ouvre sur un élément d’annexe comme une carte des différentes roses des vents / arches, une liste de tous les esprits de famille, une présentation / rappel de chaque personnage, etc. Je ne sais pas si c’est également présent dans les tomes d’origine mais je trouve ces initiatives vraiment intéressantes. D’autant que l’autrice fait un résumer des informations importantes de l’intrigue au début de chaque nouveau volume, ce qui est excellent pour la mémoire. Forcément, quand on les enchaine comme moi, ce n’est pas utile mais pour celles et ceux qui suivaient la parution depuis le début, ça ne manquait pas d’utilité.

Pour ne rien gâcher, l’édition collector contient également un petit livre sur l’univers de la Passe-miroir qui reprend en réalité tous les bonus contenus dans les tomes mais propose également plusieurs croquis des travaux du dessinateur ainsi qu’une partie « notes » où le lecteur peut écrire tout ce qui lui plait. Plus que l’objet en lui-même, c’est ce qu’il représente qui compte et qui est rappelé par cette simple phrase : « Chaque esprit de famille a un Livre. »

Passons (enfin) au cœur du sujet.

Un world-building époustouflant.
C’est ce que je retiens principalement de ma lecture. Christelle Dabos a imaginé un univers d’une grande richesse qui déborde d’imagination. Il s’agit, contre toute attente, d’un roman qu’on peut classer stricto sensu dans le post-apocalyptique, pourtant l’ambiance est loin de ce qu’on peut lire d’habitude dans ce genre. En quelques mots : il y a eu, à une époque, un Effondrement de ce qu’on suppose être notre monde, qui fait qu’il est maintenant divisé en plusieurs Arches à la tête de laquelle on trouve un Esprit de Famille. Leurs descendants sont des personnes dotées de pouvoirs divers et variés allant de l’animisme au contrôle des sens, des illusions, des éléments et j’en oublie. Les sociétés se sont adaptées à leurs arches, à leurs esprits de famille et à leurs pouvoirs, proposant des modèles sociaux aussi divers que variés.

L’intrigue s’articule autour de trois arches : Anima, le Pôle et Babel. Anima est l’arche des animistes, dont est issue Ophélie, l’héroïne. Elle possède un pouvoir de liseuse, c’est à dire qu’en posant ses mains sur un objet, elle peut en voir le passé et les émotions / souvenirs qui y sont imprégnés. Elle est également capable d’animer certains objets (dont la fameuse écharpe, meilleur accessoire jamais inventé en littérature ♥) et de passer d’un miroir à un autre sur une certaine distance, d’où le titre de la saga. Anima est une arche à l’ambiance particulière où les objets sont animés, ont un caractère, des émotions, c’est un joyeux boxon donc là où le Pôle est une arche beaucoup plus rude sur bien des plans. Alors quand la pauvre Ophélie va devoir s’y rendre pour se marier, elle va être dépaysée…

J’ai souvent lu une comparaison entre Christelle Dabos et J. K. Rowling, ce que je conçois dans une certaine mesure. Les deux autrices partagent en effet un type d’imagination commun dans le sens où elles créent des univers entiers, des sociétés entières, originales, loufoques, extravagantes mais crédibles et ce en se souciant des moindres détails et en s’inspirant de notre Histoire. Christelle Dabos ne copie pourtant pas le moins du monde Rowling, elle s’inscrit simplement dans une idéologie créatrice semblable, ce que j’ai adoré retrouver.

Une intrigue en dent-de-scie.
La Passe-miroir commence avec les fiançailles d’Ophélie et de Thorn, organisées par les Doyennes d’Anima qui ne se soucient pas trop d’obtenir l’aval de la jeune fille. On comprend vite que Thorn souhaite l’épouser pour obtenir ses pouvoirs de liseuse car le mariage, au Pôle, est accompagné d’un rituel qui permettent aux époux de mélanger leurs pouvoirs. Thorn souhaite devenir liseur afin de lire le Livre de Farouk, l’esprit de famille du Pôle, et découvrir grosso modo les secrets du monde, de sa création, de son état actuel. De nombreuses péripéties vont venir étoffer ce concept basique, le complexifiant jusqu’à le rendre vertigineux. L’autrice m’a très régulièrement surprise car je n’imaginais pas une seconde que l’histoire prendrait un tel tournant. J’étais persuadée qu’elle se développerait au Pôle, endroit que j’appréciais beaucoup. Le tome 2 est d’ailleurs mon favori ! En réalité, la majeure partie des évènements importants se déroulent sur Babel (les tomes 3 et 4) et rabattent complètement les cartes tant au niveau de l’ambiance globale (de plus en plus sombre) que des éléments d’intrigue (de plus en plus complexe).

Quel tournant, vous demandez-vous peut-être ? Et bien on y parle de Dieu, de métaphysique, de corne d’abondance, de sciences aussi d’une certaine manière (quoi qu’elle soit propre à cet univers), de politique, de changement, de ce qui est bon ou non pour l’humanité, et finalement on pourrait presque résumer tout ça en : l’enfer est pavé de bonnes intentions. Tout ce qui tourne autour de Dieu est franchement bluffant et bien trouvé, jusqu’à la faute d’orthographe qui remet tous les éléments en perspective. L’autrice a, de ce point de vue, vraiment bien joué avec son lecteur et même finalement un peu trop…

En effet, même si je trouve que l’univers créé par Christelle Dabos ainsi que les explications apportées par elle lors du final se tiennent bien, je regrette un manque de préparation. Les tomes sont assez épais, pourtant les différents éléments qui constituent l’explication finale me semblaient parfois un peu sortis de nulle part si bien que je restais décontenancée en tournant les pages, à me demander si je n’avais pas loupé une marche. Je réfléchissais tellement que je sortais de ma lecture. En réalité, je ne m’attendais tellement pas à tout ce qui est arrivé et à la tournure prise par l’histoire que j’ai eu un peu de mal, je pense, à me laisser embarquer et ce malgré la richesse des personnages.

Ophélie, Thorn et… Victoire ?
Je ne vais pas m’attarder sur la galerie très variée et riche des personnages qui se développent d’un tome à l’autre autour d’Ophélie. J’ai rarement croisé une autrice capable de créer des protagonistes secondaires aussi attachants et bien fichus. On sent qu’il y a un soin très particulier apporté à cela et ça a été un vrai plaisir pour moi de rencontrer ces différents acteurs qui gravitent dans cette intrigue un peu folle. Il y aurait beaucoup à dire sur chacun d’eux alors je vais surtout me concentrer sur ceux qui ont des chapitres de leur point de vue, bien que tout soit rédigé à la troisième personne.

Les deux premiers tomes sont relatés exclusivement du point de vue d’Ophélie. À partir du troisième, qui se déroule presque trois ans après la fin du deuxième, on découvre certains chapitres dédiés à la jeune Victoire, fille de Farouk et Berenilde (la tante de Thorn). Ces chapitres permettent d’avoir un œil sur les évènements qui se déroulent au Pôle et sur la tante de Thorn mais ils n’ont, en réalité, aucun véritable intérêt pour l’intrigue et sont assez secondaires si pas un brin lourd. Dans le dernier volume, l’autrice décide d’écrire deux chapitres du point de vue de Thorn et à nouveau, ils sortent un peu de nulle part bien qu’ils aient, eux, un sens. Ces chapitres étaient tellement bons, tellement intéressants puisque Thorn est un personnage très singulier, que j’ai soudain regretté que Christelle Dabos n’ait pas rédigé toute sa saga dans une alternance de point de vue entre Ophélie et lui.

Un tel choix aurait par ailleurs permis de développer un peu mieux la relation entre eux qui me parait, encore aujourd’hui, sortie de nulle part. En tout cas, l’aspect amoureux. En effet, l’intendant du Nord est présenté pendant presque deux tomes comme quelqu’un de froid, de distant, qui a des émotions mais ne sait pas les exprimer, plutôt asocial, renfermé sur lui-même, bourré de manies, de tocs, très carré, très porté sur l’hygiène absolue, la ponctualité, la régularité, etc. C’est un homme rude, rigoureux, qu’on a du mal à cerner si bien que quand il souffle son amour à Ophélie pour la première fois dans le tome 2, c’est totalement incongru, du moins pour moi. Idem, le comportement d’Ophélie par la suite n’a pas de sens car rien dans sa psychologie ne prépare vraiment à son revirement. Je sais qu’elle passe beaucoup de temps à se voiler la face, mais bon… J’aurai trouvé bien plus crédible et intéressant qu’ils soient amis ou développent à la limite une relation platonique car les quelques écarts intimes du dernier tome tombaient, selon moi à nouveau, comme un cheveu sur la soupe.

Contrairement à beaucoup, je suis par contre très satisfaite de la fin et du choix de l’autrice. C’était osé, franchement, bravo !

La conclusion de l’ombre :
La saga de la Passe-miroir de Christelle Dabos est particulièrement remarquable au niveau de son world-building et de son héroïne atypique avec laquelle j’aurais apprécié grandir. L’autrice ne manque pas d’imagination et apporte un soin particulier à la construction de ses personnages, ce qui les rend tous intéressants et attachants d’une manière ou d’une autre. Si je ne regrette ni ma lecture ni ma découverte, je ne peux pour autant pas parler d’un coup de cœur monumental comme ça a été le cas chez beaucoup car je me suis sentie trop déboussolée par la tournure prise par l’intrigue et par sa conclusion où tout s’emboîte bien sans pour autant que j’y ai été correctement préparée en tant que lectrice. J’apprécie par contre le choix final de l’autrice concernant Thorn et Ophélie, qui ne manque pas d’audace. Dans l’ensemble, cette saga ne peut pas laisser indifférent et je comprends à présent pourquoi elle a déjà séduit tant de lecteurs. C’est un texte tout à fait recommandable qui a beaucoup plus à offrir que ce qu’on pourrait croire de prime abord.

D’autres chroniques : il y en a plus de 1300 rien que pour le premier tome sur Babelio donc je vous avoue que j’ai un peu abandonné l’idée de trier. Par contre si vous suivez le blog, n’hésitez pas à me renseigner vos chroniques dans les commentaires pour que je les ajoute à cet article 🙂

L’Anti-magicien #1 – Sébastien de Castell

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L’Anti-magicien
est une saga de fantasy en cours qui compte actuellement 5 tomes en français et écrite par l’auteur canadien Sébastien de Castell. Publié chez Gallimard Jeunesse, vous trouverez ce premier tome (qui est l’objet de cette chronique) partout en librairie au prix de 18 euros.

De quoi ça parle ?
Kelen approche de ses 16 ans et est le fils d’un grand mage. Tout naturellement, il prépare ses épreuves pour obtenir son nom de mage. Hélas pour lui, ses maigres pouvoirs disparaissent petit à petit, ce qui va l’obliger à ruser -ce qui déclenchera au passage toute une série d’évènements dramatiques. Soutenu par Furia, une vagabonde sortie de nulle part, et par Rakis, un chacureuil féroce, Kelen va devoir remettre en question tout ce qu’il croyait savoir.

Un point sur l’univers.
Le monde créé par Sébastien de Castell paraît classique au premier abord. Il comporte trois grands peuples : les Jan’tep qui sont les magiciens, les Daromans qui sont davantage portés sur la puissance militaire et les Besaresq qui sont un peu les illuminés religieux du coin. L’histoire se déroule au sein du peuple Jan’tep qui place la protection de la famille avant tout. Pour cette raison, il est nécessaire de devenir un mage au risque de se voir relégué au rang de Sha’tep à savoir de serviteur à la limite de l’esclavage.

On devient mage en passant quatre épreuves l’année de ses seize ans. Dans cet univers, la magie est divisée en six disciplines : fer, sang, sable, soie, souffle et braise. Il en existe une septième, l’ombre, mais elle est interdite. Pour accéder à cette magie, il faut faire scintiller une bande sur son avant-bras, bande qu’on tatoue aux enfants dés leur plus jeune âge. Il y a donc six bandes, une pour chaque magie. Il est possible de combiner plusieurs types de magie, qu’on pratique avec des mots et des symboles effectués avec les doigts.

La société Jan’tep est totalement organisée autour de la magie et s’est construite sur les cendres des Madhek, réputés pour pratiquer la magie de l’ombre en étant soutenus par des familiers démoniaques. Ce peuple est entré dans la culture populaire comme les grands méchants et on se doute assez vite que tout est un brin plus compliqué que ça.

Si le fond de l’univers est donc relativement classique, le système de magie a le mérite d’être original tout en restant facile d’accès pour le lecteur novice. Un très bon point !

Un roman addictif.
J’ai dévoré ce texte en trois jours et encore, parce que je m’obligeais à faire des pauses. Dés les premières lignes, l’auteur m’a happée dans son univers avec un style accessible, écrit à la première personne du point de vue de Kelen. Je me suis rapidement prise d’affection pour ce personnage et pour ceux qui gravitent autour. L’auteur a construit des protagonistes intéressants, différents, crédibles, diluant suffisamment de mystère pour nous accrocher sans pour autant tomber dans le trop. Il a également pensé au familier, Rakis, un chacureuil que j’adore pour son mauvais caractère et son petit côté diablotin qui apporte un vent de fraicheur bienvenu.

Mon enthousiasme m’a permis de passer outre quelques défauts. Certains morceaux de l’intrigue restent prévisibles (notamment ce qui tourne autour des Jan’teps et qui reste assez sous exploité au final) et les antagonistes de ce tome sont méchants sans véritable raison ni but original hormis celui de contrôler la société dans laquelle ils vivent. Ces éléments sont toutefois contrebalancés par un enchaînement d’actions efficaces et un protagoniste principal très solide qui utilise volontiers son cerveau, ce qui est rafraichissant.

De plus, en toile de fond, l’auteur brasse énormément de thèmes sur la pression familiale, la place de chacun dans la société, la nécessité d’accepter les dons qu’on a pu recevoir et les développer au lieu d’essayer de ressembler à ce qu’on n’est pas. Il les traite avec force, sans lésiner sur les scènes chocs et les réflexions qui heurtent (ce qui tourne autour d’Abydos, l’oncle, m’a vraiment fait froid dans le dos sans parler de l’épilogue). C’est finalement un beau roman initiatique avec un héros pour qui on développe immédiatement de l’empathie, au point de vouloir enchaîner ses aventures les unes à la suite des autres.

Un roman jeunesse / young adult ?
Ce n’est pas la première fois que j’écris une réflexion à ce sujet mais hormis l’âge du protagoniste, je ne vois pas spécialement en quoi ce roman mérite une classification jeunesse puisqu’il peut parfaitement se lire par un public adulte. Sans parler de certaines scènes ou thématiques qui se révèlent plutôt dures. C’est dommage parce que ce classement adolescent pourrait rebuter certains lecteurs plus vieux ou blasés. Si vous passez par ici, soyez donc rassurés : ce roman est plutôt tout public que vraiment destiné à des adolescents.

La conclusion de l’ombre :
Avec ce premier tome de l’Anti-magicien, Sébastien de Castell propose un roman de fantasy tout public (et non pas juste pour adolescents) qui se révèle aussi intéressant qu’addictif. L’univers paraît classique de prime abord mais le système de magie et tout ce qui tourne autour est assez original. L’intrigue bien rythmée et un protagoniste principal très attachant permet de passer outre les quelques faiblesses au niveau des antagonistes qui, j’en suis sûre, vont se corriger à mesure qu’on avancera dans l’histoire. J’ai dévoré ce roman et je me suis immédiatement commandée le tome 2 ! Une très belle réussite.

D’autres avis : l’ours inculte (que je remercie car j’ai découvert la saga grâce à lui ! ) – Lianne (de livres en livres) – Phooka (Bookenstock) – vous ?

La Passe-miroir #1 les fiancés de l’hiver – Christelle Dabos

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Les fiancés de l’hiver est le premier tome de la saga bien connue de la Passe-miroir écrite par l’autrice française Christelle Dabos. Composée en tout de quatre tomes, trois sont déjà sortis à ce jour. Publiée chez Gallimard Jeunesse, vous pouvez retrouver ce tome en poche au prix de 8.65 euros.
Ceci est ma quatrième lecture dans le cadre du Printemps de l’Imaginaire francophone.

J’entends parler avec beaucoup d’enthousiasme de cette saga et ce, depuis longtemps. En général, c’est quelque chose qui m’effraie puisque mes goûts ont tendance à différer de ceux du grand public (quand je la relis, cette phrase est terriblement condescendante mais ce n’est pas le but du tout, je veux juste dire que je suis vraiment une emmerdeuse tatillonne :D). En plus, c’est une saga classée en jeunesse (même si après lecture, le terme « tout public » serait bien plus adapté pour la qualifier) donc j’ai mis du temps à me la procurer et encore plus à la sortir de ma PàL. Sans le PIF, je pense que le livre y serait encore.

Et quel dommage ! Parce que, vraiment, il y a du bon et même du très bon.
Nous suivons l’histoire d’Ophélie, une animiste promise du jour au lendemain à un homme du nord sans qu’elle sache trop pour quelle raison. On va l’arracher à sa famille pour la précipiter sur une autre Arche où tout est très différent de son monde originel. Ophélie va devoir apprendre à composer avec leurs mœurs mais aussi parvenir à démêler les fils des mystères et des complots entourant son arrivée là-bas. Entre un fiancé qui la met en garde sans trop lui en dire et une tante qui a une notion bien à elle de la protection, la pauvre n’est pas sortie de l’auberge.

Deux choses sont particulièrement remarquables dans ce roman:
La première, c’est l’univers ou le world-building pour utiliser un terme que je vois souvent passer. Christelle Dabos a une imagination débordante et très originale. Je ne me rappelle pas avoir un jour lu quelque chose de semblable (depuis Harry Potter, entendons-nous) et sans conteste, l’univers de la Passe-miroir a une identité très forte.

La seconde, c’est le personnage d’Ophélie.
Comprenez moi bien. Chaque personnage de cette saga a une identité propre, une profondeur. Ils sortent du lot et sont complexes, inutile d’espérer se fier à la première impression. Tous sont parvenus à provoquer une émotion plus ou moins forte en moi et je me suis laissée perdre, à l’instar de l’héroïne. Là-dessus, une fois de plus, le travail de Christelle Davos est saisissant. Mais Ophélie est une protagoniste principale comme j’aimerai en voir plus souvent. Ni trop forte, ni trop faible avec beaucoup de résilience. Elle ne s’apitoie pas sur son sort et essaie de trouver du positif dans sa situation. Son indépendance est importante pour elle mais ça ne la rend pas stupide ou trop intrépide pour autant. Je l’ai adorée et c’est principalement pour cette raison que je poursuivrai la lecture de cette saga.

Parce que malheureusement, tout n’est pas rose ni parfait dans ce premier tome qui aurait mérité un meilleur travail de la part de son éditeur. Il reste des tournures lourdes, des répétitions et surtout, il est lent. Vraiment lent. Pourtant, quand j’y repense, il se passe plein de choses mais à la lecture ça me paraissait beaucoup trop long. D’ailleurs je l’ai trainé plusieurs jours alors qu’en soi, j’aimais l’histoire comme l’héroïne. Il souffre, finalement, des défauts d’un premier roman MAIS pour un premier roman, il a aussi des qualités particulièrement remarquables et je comprends qu’il ait remporté le concours Gallimard à l’époque.

En bref et pour résumer, les fiancés de l’hiver est un premier tome qui souffre des défauts d’un premier roman (et d’un premier tome notez) sans pour autant perdre son intérêt. L’univers imaginé par l’autrice est saisissant et son héroïne marquera longtemps ma mémoire. Je ne le recommande pas aux lecteurs les plus exigeants ou les plus aguerris en la matière mais je pense que c’est une saga qui peut facilement donner le goût de la (bonne) lecture aux adolescents. Je comprends pourquoi elle a un tel succès et je suis curieuse de lire le second tome pour voir si l’autrice s’améliore sur un plan formel. Une agréable lecture !

#PLIB2019 Dix jours avant la fin du monde – Manon Fargetton

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Dix jours avant la fin du monde
est un one-shot pré-apocalyptique écrit par l’autrice française Manon Fargetton. Édité chez Gallimard Jeunesse (conseillé à partir de 13 ans) vous le trouverez au prix de 19 euros.

Vous le savez, j’adore Manon Fargetton et c’est pour cette raison que j’ai acheté ce roman. Pourtant, je n’aime pas vraiment les ambiances apocalyptiques et j’avais conscience de ne pas être le public cible. Mais quitte à sortir de sa zone de confort, autant que ce soit en compagnie d’une autrice talentueuse. Pari plutôt heureux je dois dire. Petit mot également sur le genre du texte: je préfère parler de pré-apocalyptique parce que ça se passe avant une apocalypse et je trouve que ce n’est pas vraiment de la science-fiction. Disons que ça laisse à interprétation. Du coup, voilà, je zut Gallimard et je fais mon classement à moi (rébellioooooon.) !

Nous suivons plusieurs protagonistes dans une alternance de point de vue au sein de chapitres courts : Lili-Ann, Valentin, Brahim, Gwen, Sara et Béatrice. Chacun d’eux est différent, a sa personnalité et son vécu. Leurs vies vont se croiser alors que la fin du monde approche. Ils ont encore dix jours à vivre, dix jours avant que les lignes d’explosion n’atteignent la France. Et vous, que feriez-vous dans la même situation? Chercheriez-vous à retrouver votre famille, comme Lili-Ann? À finir votre roman, comme Gwen? À aider votre prochain, comme Brahim? À respecter votre devoir jusqu’au bout, comme Béatrice? À rejoindre vos amis avec l’homme de votre vie, comme Sara? À vivre enfin, tout simplement, comme Valentin?

Manon Fargetton propose un texte davantage axé sur l’humain et sur la réflexion que sur l’action. Un peu comme Céline Saint Charle dans #SeulAuMonde, elle propose des portraits d’individus qui réagissent tous à leur manière face à ce drame à venir. Elle passe des messages forts quoi qu’un peu utopistes à mon goût mais ça reste un roman à destination d’un public plus jeune à qui il est important de véhiculer ce genre de valeurs.

Addictif, Dix jours avant la fin du monde l’est incontestablement. Malgré ses 464 pages, il se lit très rapidement et ne manque pas de rythme. On se sent proches des protagonistes et on tourne chaque page avec un décompte haletant dans notre tête. Plus on se rapproche de la fin et plus l’angoisse monte. Un pari réussi ! Ce succès tient aussi à la plume maîtrisée de l’autrice, qui ne perd rien de sa qualité au fil de ses parutions.

Si vous aimez les romans où on vous donne toutes les réponses, ce livre n’est pas pour vous. Manon Fargetton laisse une grande place à l’interprétation. Qu’est-ce qui déclenche les explosions? On l’ignore. Que se passe-t-il pour l’humanité, après ça? Pareil. Et finalement, le roman de Gwen… ? À vous de décider. On ne peut que deviner. De toute façon, ce roman n’est pas là pour parler d’une catastrophe ou d’une équipe qui sauvera / repeuplera le monde. Non. Il s’axe sur l’humain. Il en montre le beau comme le mauvais côté, laisse coexister des types de réactions, des visions de la vie, sans forcément apporter un jugement. C’est le genre de texte qui fait réfléchir.

En bref, Manon Fargetton signe un one-shot pré-apocalyptique humain, addictif et positif. Elle choisit d’axer son récit sur la psychologie de ses personnages et leurs états d’âme en proposant des protagonistes très diversifiés. Si le texte manque de réponses aux questions qu’il induit chez le lecteur, il lui laisse par contre une grande place pour l’interprétation et l’imagination. Une chouette lecture qui plaira aux amoureux du genre et que je vous recommande, comme toute la bibliographie de l’autrice.

BML #5 – novembre 2018

Bonjour tout le monde !
On se retrouve pour un nouveau bilan mensuel de lecture. Ce mois-ci, j’ai terminé le Pumpkin Autumn Challenge avec succès et j’ai bien avancé dans mes derniers services presses. Je ne compte plus en prendre avant l’année prochaine, d’ailleurs, histoire de vider ma PàL (qui fera l’objet d’un article d’ici quelques jours 😉 ). Je vous réserve également plusieurs articles typiques de la fin d’année, comme le bilan annuel, les livres que j’ai découvert grâce aux autres blogueurs… Si ça vous tente !

Bref, sans plus attendre, voici les titres lus ce mois-ci :

 La voix de l’Empereur – Nabil Ouali (Mnémos – SP)
Kayla Marchal#3 la Source – Estelle Vagner (Chat Noir)
Comment le dire à la Nuit ? – Vincent Tassy (Chat Noir)
Les Ombres d’Esver – Katia Lanero Zamova (ActuSF – SP)
Harry Potter et le Prince de Sang-Mêlé – J.K. Rowling (Gallimard)
Kidnapping – Geoffrey Claustriaux (Livr’S -SP)
Les Hommes Dénaturés – Nancy Kress (ActuSF – SP)
Apocalypsis partie 1 (tome 1 – Alice, tome 2 – Edo et tome 3 – Maximillian) – Eli Esseriam (Lynks -SP. Chronique à venir début de semaine)

Alors en fonction de comment on compte, j’ai lu 8 ou 10 romans. Apocalypsis étant une intégrale de trois tomes… Je suis contente de ce bilan puisque durant le mois d’octobre, j’avais vraiment peu lu et ça me pesait.

J’ai également pris le temps de découvrir deux mangas ainsi qu’un comics.

Le second tome de Depth of Field qui a vraiment été un coup de cœur pour moi, ainsi que le premier tome de Noob Reroll qui était plutôt sympa mais sans plus. J’ai également terminé la lecture de Super Sons, que j’apprécie toujours autant surtout que les Teen Titans étaient de la partie :3

Ce qui porte le total à 10 romans, 2 mangas et 1 comics.

Et vous, quel est votre bilan lecture pour novembre? 🙂

#Challenge : 1 an pour relire Harry Potter !

Aujourd’hui, j’ai envie de vous parler d’un petit challenge auquel je participe. Je l’ai connu grâce au blog Vivre de fantasy mais il est organisé, à l’origine, par Petit Pingouin Vert. L’idée? C’est dans le titre: relire la saga Harry Potter sur une année, dans la joie et la bonne humeur. Il existe même un groupe facebook pour partager nos expériences.

Harry Potter est une saga qui a joué un grand rôle dans la vie de beaucoup de lecteurs de ma génération (les 20 – 25 ans d’aujourd’hui) et qui continue de marquer la culture populaire de son empreinte. Je songe évidemment à la nouvelle série des films « les animaux fantastiques » qui permettra aux nouvelles générations de poser un pied dans cet univers (et nous, de ne jamais en sortir !)

J’ai envie de relire cette saga depuis une éternité. Quand j’étais plus jeune, je les lisais en boucle, tout le temps. Sans exagérer, j’ai lu chaque tome une quinzaine de fois et le 6 / 7 au moins 20 fois. D’où le fait que j’ai mis l’image des premières éditions, ces ancêtres qui se décomposent dans ma bibliothèque. J’ai du recoller des pages du tome 5, d’ailleurs… Bref. Depuis que je fréquente les salons littéraires et que j’ai mon propre argent pour m’acheter des livres, je croule sous les nouveautés et je ne prends plus le temps de relire un livre que j’ai aimé, ce qui est un vrai problème dont j’ai pris conscience avec ce challenge. Lorsque j’ai dévoré le premier tome d’Harry Potter en deux jours, j’ai réfléchi. Est-ce qu’il n’y a pas d’autres livres dont j’ai envie de recommencer la lecture? Réponse: oui, évidemment. Je pense donc qu’à partir de l’année prochaine, je vais consacrer une part de mon temps à ces relectures.

J’ai songé à écrire une chronique sur Harry Potter à l’école des sorciers mais concrètement, qu’en dire? Oui, c’est génial, je ne vous apprends rien. Oui, l’écriture de J.K. Rowling est pleine de mordant typiquement britannique, la traduction est plutôt chouette même s’il reste une ou deux coquilles dans les éditions Gallimard. Oui, cet univers est extraordinairement riche et bien construit. Oui, certaines scènes paraissent un peu trop rapide quand on y regarde à deux fois, mais en même temps, c’était le début… Tout ça, vous le savez déjà. Puis je n’ai pas envie de plagier le blog my dear ema qui a déjà écrit un article intéressant (et hilarant) sur la différence entre les films et les livres, que je vous encourage à découvrir. C’est probablement ce qui m’a le plus choquée pendant ma relecture: découvrir tout ce que le film a occulté. Dont, entre autre, l’existence de Peeves ! Non mais… Rendez-moi mon super fantôme quoi.

En bref, ce challenge m’enchante et il n’est pas trop tard pour vous y mettre également, même si la date pour la relecture du tome 1 est passée, la période de lecture du 2 vient de commencer. Voici les dates exactes:
Tome 1 : Du 17 janvier au 16 février
Tome 2 : Du 17 février au 18 mars
Tome 3 : Du 19 mars au 30 avril
Tome 4 : Du 1er mai au 15 juin
Tome 5 : Du 16 juin au 31 août
Tome 6 : Du 1er septembre au 31 octobre
Tome 7 : Du 1er novembre au 31 Décembre

Et vous, à quel point Harry Potter a influencé votre vie de lecteur? 🙂 Est-ce que vous prenez le temps de relire d’anciens livres / des livres déjà lus? Dites-moi tout !