Les abandons de l’Ombre : Les oubliés de l’Amas, Sombre Tilly et les Errantes.

L’année 2023 n’a pas commencé sous les meilleures auspices car elle compte déjà trois abandons même si, heureusement, il y a aussi eu de belles lectures. C’était donc l’heure de réécrire un nouvel article sur mes abandons afin de vous expliquer ce que je n’ai pas aimé dans ces livres et ce qui, potentiellement, pourrait vous plaire à vous.


J’ai reçu ce roman dans le cadre de la masse critique Babelio. Je l’avais demandé parce qu’il venait de recevoir le prix des Utopiales et que je m’y rendais (enfin que je devais encore m’y rendre, à ce moment-là), j’étais donc curieuse de retenter l’aventure avec cette autrice que tout le monde encense puisque je n’avais lu que Rouille et que ça ne m’avait pas plu. Ce n’est donc pas la première fois que je lis un roman de Floriane Soulas et même si je le regrette, je pense que je ne suis tout simplement pas son public. Son style et sa maturité ont clairement évolué depuis Rouille mais cela ne me suffit pas, encore moins dans un roman de science-fiction où je commence déjà à avoir lu un certain nombre de pépites et d’auteur·ices costaud·es.

D’emblée, j’ai trouvé la mise en place bien trop longue pour ce qu’il y avait à raconter. Si j’avais lu ce roman il y a quelques années, avant d’en découvrir d’autres de hard sf ou plus ambitieux, sans doute l’aurais-je apprécié mais ici ce n’est pas le cas. Quand je vois à quel point les auteurices actuel·les sont doués pour faire briller la SF en format court, j’ai du mal à comprendre l’intérêt de s’étaler sur autant de pages pour « ne rien dire ». C’est longuet sans raison et le personnage de Kat n’a pas su me toucher, aucun des personnages présentés jusqu’au moment où je me suis arrêtée, d’ailleurs. Je suis restée extérieure au récit, ce qui est dommage.

L’univers proposé n’est pas dénué d’intérêt ni de mystère, notamment pour ce qui concerne Jupiter. Là où je me suis arrêtée, l’action se déroulait toujours sur l’Amas, près de la planète Jupiter, et l’ambiance résolument sombre, sale, assez désespérée à la limite de la dystopie a achevé de me perdre. C’est tout personnel mais ce n’est plus du tout quelque chose que j’ai envie de lire et cet aspect ne se ressentait pas trop dans le résumé. D’ailleurs, en parlant de résumé, celui présent sur le site de l’éditeur ne correspond pas à celui dans le dos du roman, qui est bien plus complet, ce qui est quand même surprenant car ça ne renvoie pas du tout la même ambiance. Dommage !

Bref, j’ai pour principe de ne pas me forcer à lire un roman quand il m’ennuie et malheureusement, c’est le sentiment qui domine la première centaine de pages. Je suis dans un état de fatigue qui fait que je me sens de toute façon incapable de m’« obliger » à finir donc je déclare forfait -d’ailleurs on ne devrait jamais être contraint de finir un livre, SP ou pas. Peut-être que cela devient meilleur après et je rate sûrement quelque chose vu que tout le monde semble avoir adoré ce livre mais tant pis pour moi. Je vais en faire don à la bibliothèque du village afin de lui offrir une nouvelle vie et que ce service presse ne soit perdu ni pour l’éditeur, ni pour l’autrice à qui je souhaite une bonne continuation dans son aventure littéraire.

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J’ai acheté ce roman aux début octobre 2022 et je voulais le lire pour Halloween mais il est finalement resté dans ma Pàl quelques mois de plus. On y suit Matilda, une sorcière qui n’a rien de gentille et qui utilise sa magie pour faire souffrir les gens qu’elle n’apprécie pas. Dans cet univers, chaque fois qu’on se sert la magie pour faire le mal, on récolte une marque sur la peau du visage mais Matilda connait un sortilège pour invisibiliser ces marques même si elles restent à vif et lui causent de la souffrance. On rencontre donc un personnage plutôt désagréable envers qui on a du mal à ressentir de l’empathie. J’apprécie pourtant de suivre ce genre d’anti-héros car cela permet d’offrir un point de vue différent de ce dont on a l’habitude et peut apporter une certaine richesse au sein d’un récit. Ç’aurait pu être intéressant et original.

Mais…

J’ai arrêté ce livre au bout d’une centaine de pages car j’ai assez vite compris où l’autrice nous emmenait et j’ai senti venir le twist final de très loin. Par acquis de conscience, j’ai été lire la fin et il s’avère que j’avais entièrement raison. En général je suis le genre de lectrice qu’on arrive à manipuler facilement donc imaginez ma surprise quand toutes mes hypothèses se sont avérées vraies… De plus, l’ambiance tourne assez rapidement à la teenage romance mièvre. Comme par hasard, Matilda rencontre un garçon qui, comme par hasard, pratique également la magie et a comme par hasard deviné qu’elle était une sorcière, et lui, vous comprenez, il aimerait bien qu’on lui apprenne quelques trucs aussi parce qu’il ne descend pas d’une lignée… Bref, je dois manquer de foi en l’être humain mais je l’ai trouvé trop louche parce que trop gentil et compréhensif dés le départ.

J’aurais sans doute bien plus apprécié ce titre si je n’en avais pas déjà lu cinquante du même genre. Je n’ai rien à redire sur le concept ou sur la manière d’écrire de l’autrice, ce n’est simplement pas un roman qui est fait pour moi.

D’autres avis : pas chez les blogpotes.


Encore un roman fantastique mais cette fois, avec une histoire de fantômes ! On suit le quotidien de trois filles : Suzanne, Anne-Lise et Saskia qui vivent toutes dans le même immeuble et vont commencer à voir / entendre / rêver des choses vraiment bizarres. Le début du roman est consacré à présenter chacune des jeunes femmes au sortir de l’adolescence et d’expliquer leurs petits problèmes : Suzanne est une gameuse qui rêve de devenir une influenceuse célèbre mais son père ne la soutient pas du tout. Elle est toujours en deuil de sa mère et finit par quitter le domicile familial pour habiter dans l’immeuble qui appartient à la famille d’Anne-Lise car elle connait son petit frère, qui est un de ses fans. Anne-Lise est une jeune femme très religieuse qui a perdu la foi en l’institution de l’église après avoir constaté de près l’inaction de ses parents et proches contre un prêtre de leurs amis, accusé de pédophilie. Elle est donc en pleine crise existentielle. Enfin, Saskia est une artiste venue d’Estonie pour terminer son master en art à Paris et elle vient d’être rejetée par un grand galeriste, ce qu’elle vit très mal.

Des trois, c’est Saskia que j’ai préféré car c’est la seule que j’ai trouvée crédible et intéressante. Les deux autres filles me paraissaient excessives et lassantes… Quand les interventions surnaturelles commencent à se produire, c’est celle de Saskia qui est finalement la plus inquiétante et la mieux maîtrisée. J’ai arrêté le roman à la moitié en me rendant compte que je ne ressentais aucune envie de connaître la fin. Je me fichais totalement de ce qui allait arriver à ces personnages… Sans compter que les délires mystico-religieux, j’ai eu ma dose et même s’il y a de bonnes idées, elles n’ont tout simplement pas fonctionnées sur moi. Dommage !

D’autres avis : pas chez les blogpotes.

Quelles conclusions en tirer ?
Hormis que trouver des récits satisfaisants devient de plus en plus difficile, je ne sais pas trop…

Plus sérieusement, je pense que je suis en train de vivre le deuil d’une « ancienne moi » qui adorait ce genre d’histoire, qui en écrivait même et qui aurait aimé retrouver ce plaisir d’en lire. Le souci c’est que je ne suis plus cette personne et que je dois l’accepter. Mes centres d’intérêt évoluent, j’ai lu beaucoup trop de récits de ce type pour encore y trouver une surprise ou de l’intérêt (même si ça peut arriver comme avec Une rivière furieuse) et je décroche donc facilement.

Je dois aussi arrêter d’acheter des pavés (sauf si c’est Ada Palmer qui les écrit) parce que les livres trop épais me découragent, me demandent une énergie mentale que je n’ai pas pour le moment. Cela aussi, je dois apprendre à l’accepter.

Et vous, est-ce que vous avez abandonné un livre récemment ?