Les orphelins du sommeil est un roman jeunesse fantastique écrit par l’autrice française Pascaline Nolot. Publié aux éditions du Chat Noir dans la collection Chatons Hantés, vous trouverez ce texte uniquement au format papier sur leur site internet au prix de 10 euros.
De quoi ça parle ?
L’institut Dormance est une école un peu spéciale, isolée du reste du monde, où chaque élève souffre d’un trouble du sommeil plus ou moins rare. Marcus, atteint de paralysie du sommeil, essaie de retrouver des nuits normales. Il va se lier d’amitié avec Joane, insomniaque, mais également Sam, un jeune rêveur lucide surdoué. Les enfants vont alors découvrir que l’Institut cache un secret qui pourrait bien concerner le directeur…
Un roman jeunesse qui accroche dés les premières pages.
Voilà comment on pourrait résumer les orphelins du sommeil qui s’ouvre sur un prologue assez angoissant où un jeune garçon est terrifié par une ombre malfaisante dans sa chambre, ombre qui se détourne finalement de lui pour s’en prendre à sa sœur, le laissant impuissant. Dés le début, le ton est donné : on oscillera entre les rêves et les cauchemars, avec une préférence pour ces derniers à travers la figure des Ombreux. Mais sont-ils véritablement diaboliques ? Suspens. Outre cette introduction très efficace, la plume de Pascaline Nolot est ici particulièrement soignée. J’ai déjà eu l’occasion de lire l’autrice en jeunesse avec les larmes de l’araignée puis en young adult avec Rouge, je savais donc à quoi m’attendre d’autant que ce n’est pas la première fois que je relève sa tendance à user de l’allitération et des rimes. Ici, c’est souvent autour du son « é » mais ça fonctionne très bien et donne au texte un aspect chantant, enfantin, un peu comptine parfois, tout simplement savoureux.
Des personnages qui marquent.
Le premier chapitre permet au lecteur de rencontrer Marcus, un garçon de treize ans qui souffre de paralysie du sommeil. J’avais déjà entendu parler de ce trouble sans vraiment me rendre compte de tout ce que ça pouvait impliquer. Marcus en devient très impressionnant pour sa résilience face à ces moments de terreur ! C’est aussi un gentil garçon qui m’a, par moment, un peu rappelé Charly, le héros d’Audrey Alwett (Magic Charly), avec qui il partage bien plus de points communs que leur couleur de peau. J’aime beaucoup ce nouvel archétype de préadolescent avec un bon fond, de bonnes manières, de l’empathie, qui affrontent les difficultés la tête haute sans s’oublier en chemin. Ça change agréablement.
Outre Marcus, le lecteur suit parfois Joane, une jeune fille atteinte d’insomnie. Comme tout le monde, cela m’est arrivé une fois ou deux de ne pas réussir à dormir (souvent, c’est quand je suis malade !) et de me dire que, bon sang, c’est long une nuit… Je n’ai donc eu aucun problème à comprendre les problématiques tissées autour de Joane et j’ai apprécié son caractère franc. Pourtant, mon cœur a fondu pour le jeune Sam, un surdoué de sept ans qui a son petit ego mais dont la candeur est tout simplement adorable. Enfin, le trio va être rejoint par Mina, un personnage mystérieux qui souffre d’un mal aussi terrible que poétique. Je n’ai pas pu m’empêcher d’y voir un clin d’œil à l’illustratrice de la collection Chatons Hantés, Mina M, ce qui a été confirmé dans les remerciements de l’autrice. Je trouve ce type d’attention vraiment très sympa et c’est vrai que le personnage ressemble un peu à l’image que renvoie Mina d’elle-même, en tout cas sur les réseaux. Et oui, c’est un compliment !
Ces personnages possèdent tous une personnalité et une existence tangible. Ils sont très réussis chacun à leur façon, sans que les personnages secondaires ne soient en reste. La bibliothécaire excentrique est géniale, le directeur recèle aussi quelques surprises… Rien n’est à jeter !
En apprendre plus sur le sommeil.
Pascaline Nolot ne se contente pas d’une aventure rondement menée dans un monde onirique, que nenni ! Le texte se parsème d’informations intéressantes sur les troubles du sommeil et sur le sommeil de manière générale, si bien que j’en ai appris énormément. Chaque chapitre est également surmonté d’une berceuse, ce qui permet de rester dans le champ sémantique du sommeil. Outre tous ces éléments, l’autrice développe une mythologie originale autour du monde des rêves avec ses règles, ses créatures, etc. Une mythologie qui aurait finalement mérité un roman plus dense, plus long ou mieux : d’autres aventures ! Parce que même si ce titre est le plus épais des Chatons Hantés (il compte plus de 200 pages) je pense qu’il recèle le potentiel, autant sur les personnages que sur l’univers, pour beaucoup plus et j’espère que l’autrice finira par y revenir un jour.
La conclusion de l’ombre :
Les orphelins du sommeil est un roman jeunesse fantastique écrit par l’autrice française Pascaline Nolot pour la collection Chatons Hantés du Chat Noir. Ce texte invite son lecteur au sein de l’institut Dormance où il pourra suivre une bande de préadolescents très attachants qui chercheront à éclaircir certains mystères qui planent autour de leur école. Tout fonctionne parfaitement dans ce texte très bien rythmé et mon seul regret est que l’univers original créé par l’autrice autour du monde des rêves ne soit pas davantage développé dans une saga. C’est donc un roman jeunesse plus que recommandable !
D’autres avis : Livraisons Littéraires – Les fantasy d’Amanda – Plumes de lune – Saveur littéraire – vous ?