Début de cette année, j’ai eu le plaisir de rencontrer les éditions Chatto-Chatto au détour d’un petit stand sur un salon manga montois. J’avais déjà entendu parler d’eux ou croisé l’un ou l’autre titre sur les réseaux sociaux mais je me méfie toujours un peu des « nouveaux » éditeurs (mangas comme romans), ayant souvent été déçue par leur travail et leur manque de professionnalisme. Toutefois, le responsable éditorial m’a semblé aussi sympathique que passionné, je me suis donc laissée tenter par quatre titres dont Country Girl d’une part parce qu’il s’agit d’une série courte mais également parce que les thématiques présentées me parlaient. Les histoires d’amitié, ça marche toujours pour moi ! Me voici donc partie, avec succès, à la découverte de cette série et de cet éditeur dont je n’aurais plus peur d’acheter les titres à l’avenir.
De quoi ça parle ?
Country Girl met en scène un groupe de quatre amis qui vit dans la campagne nippone, dans un lieu de plus en plus déserté et par la jeunesse et par les gens de manière générale si bien que leur collège n’a plus beaucoup de moyens financiers. Mikihiko rêve de s’en aller pour suivre des études à la capitale, il propose donc à ses trois amies (Miya Natsuki, Keiko Futatsumori et Iyo Hikawa) de passer le concours d’entrée dans un prestigieux lycée tokyoïte afin qu’ils puissent s’y rendre tous ensemble. Le problème c’est que Mikihiko échoue malgré ses excellents résultats au collège, ainsi qu’Iyo…
Des thématiques poignantes.
En seulement deux tomes, Country Girl parvient à brasser énormément de thématiques actuelles qui me touchent sur un plan personnel comme la façon dont on peut gérer un échec alors que tout l’avenir qu’on imaginait dépend de notre réussite, les évènements de la vie qui font qu’on s’éloigne des gens qu’on aime, la difficulté de sociabiliser avec de nouvelles personnes quand on a le coeur encore accroché dans le passé, la nécessité d’avancer pour se créer de nouveaux beaux souvenirs alors que les anciens se rappellent à nous… Country Girl est une tranche de vie dans toute sa splendeur qui met évidemment l’action sur le développement psychologique de ses quatre protagonistes. Aucun ne prend le pas sur l’autre, ils ont tous leur place dans cette histoire et ont tous la même importance au final. J’ai apprécié cet équilibre car souvent, dans ce type de manga, un couple ressort ou on oublie des personnages mais ce n’est pas le cas ici.
L’histoire commence à la fin du collège et nous permet de rencontrer les quatre personnages principaux :
– Mikihiko, un garçon doué en sport comme à l’école qui rêve de quitter sa ville de province pour la capitale mais va malheureusement échouer aux examens et tomber en dépression.
– Miya, une jeune fille pétillante et extravertie qui va réussir à entrer dans le lycée de la capitale et se rendre compte des difficultés que cela implique, rappelant que le système scolaire japonais est vraiment très dur.
– Keiko qui avait également réussi les examens mais n’a pas pu s’inscrire au lycée car elle a été hospitalisée pendant plusieurs mois à cause d’une maladie dont elle a fini par se remettre. La seconde partie de l’histoire commence quand elle sort de l’hôpital après avoir raté tout un trimestre et qu’elle se rend compte que Mikihiko ne va plus à l’école et qu’Iya, la dernière protagoniste, a beaucoup changé elle aussi…
– Iya, une adolescente assez réservée et taiseuse qui se retrouve seule dans le lycée de campagne et qui a du mal à s’ouvrir aux autres. Je me suis particulièrement identifiée à Iya car si elle était très proche de ses trois amis, une fois ses repères disparus, elle a modifié sa personnalité pour essayer de se faire de nouveaux amis mais se pose beaucoup de questions sur son identité, sur qui elle est vraiment. Je me suis revue à l’adolescence et, forcément, ça a fait remonter des choses.
En constatant les changements qui ont eu lieu chez ses amis, Keiko va tout tenter pour aider Miki à revenir au lycée et elle aura pour cela besoin d’aide… C’est finalement le fond de l’histoire. Si vous vous attendez à de grands drames, passez votre chemin. Country Girl évoque les difficultés du quotidien sans excès, avec justesse. Pour ne rien gâcher, le chara-design est superbement soigné ce qui favorise l’immersion quoi qu’il reste assez générique. On ne retrouve pas le trait particulier d’un auteur mais ça ne me dérange pas parce que j’aime beaucoup ce style, ça me parle.
Il ressort un diptyque de qualité qui séduira, je pense, les adeptes de tranche de vie nippone axée sur l’amitié. Je vous le recommande chaudement, d’autant plus que la série est finie sur deux tomes. Ce serait dommage de se priver !
D’autres avis : pas chez les blogpotes.
Finalement ça n’est peut-être pas si mal les petits éditeurs qui font un travail peu professionnel et convaincant, au moins ça évite d’avoir des titres qui donnent envie, alors que là… 🙈
XD en effet c’est une façon de voir les choses !
Voilà un titre qui me tente bien, je le note !
J’espère que ça te plaira 🙂
Merci ^^
Je suis Chatto Chatto sur les RS perso, et je n’ai pas de crainte vis-à-vis d’eux, j’ai même plutôt de la sympathie pour leur position de tout petit éditeur, mais je n’ai pas encore eu l’occasion de lire un de leurs titres, simplement car je n’en ai pas encore trouvé qui me pousse à passer à la caisse, mais je garde quand même un œil dessus car j’ai envie de les soutenir à l’occasion !
Pour toi je te recommanderai justement Pseudo Harem ou Country Girl ! J’ai pensé à toi durant ma lecture de chacun de ces titres.
Je n’ai rien contre les petits éditeurs (ce serait hypocrite de ma part…) mais j’ai appris à me méfier. Là en rencontrant l’éditeur sur un salon et en discutant, j’ai bien accroché à leur idéologie et je me suis laissée tenter avec 2 réussites sur 3, c’est plutôt un bon score !
Concernant Pseudo Harem, je me suis posé la question, mais j’ai peur que ça me plaise moins qu’un vrai Harem au final. Country Girl, ça peut s’envisager, à voir selon mon humeur !
Possible, c’est justement le fait que ça ne soit pas un vrai harem que je trouve intéressant. La dynamique des perso est très convaincante ! En plus ce sera terminé en six tomes donc c’est un plus.