M’offrir un livre, même lorsqu’on me connait très bien, c’est toujours délicat. M’offrir un roman de littérature blanche, c’est presque insensé. Pourtant, quand mon amie d’enfance m’a offert cet ouvrage pour Noël en me disant qu’elle avait pensé à moi en le lisant et qui ça me plairait sans doute, j’ai décidé de mettre mes préjugés de côté pour partir à la rencontre de Mary Wollstonecraft, mère de Mary Shelley et, croyez le ou non, sa vie ne se résume pas à avoir enfantée l’une des mères fondatrices de la science-fiction. Que nenni !
Qui est Mary W ?
Il s’agit d’une femme de lettres au sens large, d’une philosophe plus précisément qui a beaucoup réfléchi et écrit sur la condition des femmes. On lui doit, entre autre, un ouvrage paru en 1792 intitulé Défense des droits de la femme et qui est l’un des tout premiers essais féministes jamais publié. Elle a également publié plusieurs romans, un récit de voyage ainsi que des livres pour enfants car elle a une certaine expérience dans la pédagogie. Elle a même ouvert une école pour filles afin de leur apprendre à penser par elle-même ! Une grande dame donc dont je n’avais, à ma grande honte, jamais entendu parler…
Une vie tumultueuse…
Cette biographie romancée comporte une double narration. La première prend place dans le « présent », en 1797, alors que Mary accouche de sa deuxième petite fille, un accouchement qui ne se passera pas très bien et suite auquel elle décèdera dix jours plus tard à cause d’une fièvre puerpérale. C’est Miss B. qui raconte ces passages, la sage-femme appelée à son chevet pour l’aider. La seconde narration est celle de Mary elle-même, qui raconte sa propre histoire à son « petit oiseau » comme elle surnomme sa fille qui n’a pas encore de prénom à ce moment-là. Elle remonte à son enfance avec un père alcoolique et violent, raconte les rencontres qui changèrent sa vie, décrit ces gens qui ont eu sur elle une bonne (ou une mauvaise) influence, ses débuts dans l’écriture… Le tout de façon assez linéaire mais passionnante à découvrir. Je vous tais volontairement la majorité des évènements de son existence, afin de vous laisser les découvrir par vous-même.
Car oui, son histoire ne manque pas de richesse, de drames ordinaires, de morceaux d’Histoire avec un grand h et surtout d’une profonde sensibilité qui fait développer à Mary des réflexions féministes et émancipatrices. Elle désire que les femmes puissent être l’égale des hommes, disposer d’une éducation semblable, de libertés tout comme eux et trouve que le mariage n’est rien de plus qu’une prison sans pour autant bannir l’amour de sa vie. À mesure que j’avançais, j’ai compris en quoi ce livre avait inspiré mon amie. Il parle des prémices du féminisme européen, met en avant l’histoire d’une femme oubliée par la postérité (faisant écho à l’excellent essai de Titiou Lecoq déjà évoqué sur le blog) une femme sensible avec ses doutes, ses échecs, ses faiblesses mais aussi une résilience qui force l’admiration.
La vie tumultueuse de Mary W est un livre touchant qui rappelle que derrière de grandes dames se cachent des dames plus grandes encore.
D’autres avis : pas encore dans mon blogo-cercle.
Ça a l’air chouette. Ne te s’en pas honteuse de ne pas la connaître. Comme dit Titiou elle a été invisibilisée. C’est donc normal de ne pas avoir croisé son chemin auparavant
C’est vrai ! Et franchement oui c’était très chouette, je te recommande ce livre 🙂
Je note cette référence, ton avis donne envie de se pencher d’un peu plus près sur ce livre !
J’en suis ravie, je te souhaite une belle découverte 😊
Je connaissais un peu Mary W mais très peu. Merci pour la découverte, je lirais bien volontiers cette biographie romancée !
Tout le plaisir est pour moi 🙂 Je te souhaite une belle lecture alors !
Je la découvre également par ta chronique. Et je suis vraiment très curieuse d’en lire plus du coup! Merci pour la découverte.
Avec plaisir 🙂
Hummm. Que dire ?
ce n’est sans doute pas assez « exotique » pour me tenter. Il manque de créature, ou encore des étoiles, peut-être autrement d’angoisse ou encore de bonhommes verts.
Bien essayé!
Les ombres ont échoué cette fois ci mais elles n’ont pas dit leur dernier mot 😉
Mais, c’est ta faute aussi, tu proposes un truc BLANC !!! Où vais -je trouver ma petite portion d’ombre dans cette littérature maintsream ?
Justement, c’est une dame de l’ombre ! Il faut parfois voir au delà du blanc…
ce n’est pas faux…
Suite à ton enthousiaste avis, je suis plus que curieux et intrigué de rencontrer cette fameuse Mary W. Merci de ton retour.
Tout le plaisir est pour moi 🙂 J’espère que la rencontre te plaira !