Voilà un long moment que je ne me suis plus penchée sur de la bonne vieille fantasy et il peut paraître curieux que je me tourne pour cela vers un éditeur comme le Bélial qu’on reconnaît plus volontiers comme spécialiste en science-fiction. J’ai d’abord été attirée par la sublime couverture signée Nicolas Fructus avant de m’intéresser au résumé et de me dire que ouais, ça me bottait bien cette histoire. Allons-y !
De quoi ça parle ?
Le narrateur s’appelle Yors et raconte après coup sa rencontre avec un drôle de sorcier prénommé Noon du soleil noir, au service duquel Yors va entrer en espérant se faire un peu d’argent facile. Noon se rend dans cette grande cité pour ouvrir un commerce de magie et va tomber sur une drôle d’affaire impliquant un médaillon familial volé…
Sherlock Holmes version fantasy ?
Selon un bon nombre de chroniques tout comme l’éditeur, Noon du soleil noir est un hommage assumé au cycle des épées de Fritz Leiber. Je le crois bien volontiers. Le souci, c’est que je n’ai jamais lu ce cycle (qui a jeté un caillou ?!), il m’est donc impossible de dresser un parallèle entre les deux. Par contre, j’ai déjà lu quelques écrits de Sir Arthur Conan Doyle (et un peu trop re-re-re-regardé une certaine série avec un certain Benedict Cumberbatch…) donc le lien avec Sherlock Holmes me saute davantage aux yeux. Pas dans la période, évidemment, car on est bien ici dans de la fantasy dans une cité typée moyenâgeuse, mais bien dans la forme. En effet, l’histoire est écrite à la première personne, après l’action donc sous forme de mémoire ou de récit témoignage, du point de vue de Yors qui est en quelque sorte « l’assistant » de Noon, un sorcier mystérieux et d’une grande puissance. Le récit est celui d’une enquête menée tant bien que mal après que Noon ait refusé plusieurs affaires jugées inintéressantes… Vous voyez le lien ? En cela, la construction est plutôt classique en dehors des moments où Noon pratique la magie et où Yors sort du récit pour raconter des évènements qui se passent dans une autre cité très lointaine mais ont un lien avec l’enquête, ou encore pour nous mettre dans la tête de l’antagoniste sur place qui convoite ce médaillon.
Et c’est peut-être le seul reproche que j’ai à adresser au récit : ce sont ces passages qui cassent la narration si sympathique du mercenaire pour nous entrainer loin de son action, même si c’est nécessaire pour apporter certaines informations. J’aurais préféré une approche plus uniforme mais c’est mon côté un peu rigide…
Outre cet élément, je trouve que tout fonctionne bien dans Noon du soleil noir : les personnages sont attachants et mystérieux, l’intrigue se comprend facilement et ne manque pas de rythme ni d’intérêt, l’enquête se clôture sur elle-même si bien que, malgré l’annonce d’une « suite » j’ai le sentiment qu’on part sur des volumes indépendants ce qui est toujours une bonne chose selon moi et, petit bonus mais non des moindres : le livre est parsemé d’illustrations intérieures réalisées également par Nicolas Fructus, ce qui donne un relief supplémentaire à l’univers. Noon du soleil noir constitue donc un divertissement de très bonne facture. On en redemande !
La conclusion de l’ombre :
Noon du soleil noir est un roman de fantasy plaisant à découvrir avec un narrateur attachant, un sorcier intriguant et un petit côté Conan Doyle sur l’aspect narratif qui n’est pas pour me déplaire. L’univers esquissé ici est prometteur et référencé pour les vieux de la vieille de la fantasy, si j’en juge par ce qu’on en dit ailleurs. D’autres livres semblent prévus mais, si je comprends bien, avec des aventures indépendantes les unes des autres, ce qui est tout à fait appréciable. Je suis convaincue et je me réjouis donc de retourner aux côtés de Noon et Yors dans un proche avenir !
Merci à Erwann et au Bélial pour ce service presse.
S4F3 : 13e lecture.
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Comment puis-je résister ? Sais-tu que Sherlock est mon personnage de fiction favori ? Que je suis dans l’apiculture à cause/en raison de lui ?
Sherlock + Fantasy + Le Bélial…… ahhhhhhh, mon coeur défaillit.
J’avais cru comprendre qu’il l’était mais je ne savais pas pour l’apiculture 😱 en effet ce roman te semble destiné !
SHerlock Holmes est apiculteur aussi. Donc, comme il a baigné toute mon adolescence et que j’ai tout lu de lui de Conan Doyle et d’autres auteurs (Meyer par exemple), il m’a fait une forte impression. Depuis, j’ai toujours voulu faire de l’apiculture.
Je l’ignorais ! C’est une belle histoire je trouve 🙂
🙂
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Je vais passer mon tour pour le moment, je ne suis pas fan des écrits à 4 mains des auteurs …
Ah ? Il y a une raison particulière ?
Ben autant j’ai apprécié les romans de Laurent Kloetzer, autant j’ai vraiment pas aimé C.L.E.E.R, et globalement les autres romans écrits en commun, ça ne passera pas non plus pour moi. Du coup je crains que ça ne fasse la même chose ici.
D’accord ! En effet vu comme ça je comprends 🤷
Je viens de lire l’avis de Xapur, que tu confirmes. Vous m’enthousiasmez.
Go craquer 😁
Je l’ai acheté au boulot et il a attiré mon attention. Merci de ton retour, ça donne envie 😊
Avec plaisir, j’espère qu’il te plaira à toi aussi si tu le lis 😊
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Je crois me souvenir que, quand on inventait Noon, ma co-autrice avait en tête Benedict Crumberbach, dans Sherlock, qui dit: « boring », quand des visiteurs viennent lui exposer leurs problèmes à la noix.
Une excellente référence à mon avis 😉 C’est vraiment de cette façon que je visualisais ces deux scènes justement. Même si j’ai lu Doyle, j’ai plus volontiers l’image de Benedict à l’esprit quand on parle de Sherlock. On pensera à lui pour l’adaptation télévisuelle !
N’empêche, je suis contente de ne pas être tombée à côté. Parfois on fait des parallèles qu’on pense pertinents mais qui ne le sont pas pour les auteur·ices…
Cet échange me permet de mieux exprimer mon propos / mon idée dans ma chronique d’ailleurs, merci d’avoir pris le temps d’écrire ce message.
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