À l’ombre du Japon #54 { Premier contact avec Iruma à l’école des démons }

Ohayo mina-san !
Voici quelques semaines que je découvre tranquillement le manga Iruma à l’école des démons. L’Apprenti Otaku en parlait depuis longtemps mais il a fallu attendre les 48h BD et son premier tome à 2 euros pour que je lui laisse sa chance. À l’heure où j’écris ces lignes, j’ai déjà lu les six premiers volumes et je dois avouer bien accrocher. J’en suis la première surprise car en général, la ligne éditoriale de cette maison d’édition ne colle pas trop à mes goûts, je la trouve trop jeunesse. Et pourtant…

Notez que ce billet a pour vocation de partager mes impressions plutôt que de véritablement poser une analyse. J’ai envie de parler de ce manga depuis des semaines pour vous transmettre, je l’espère, mon enthousiasme à son sujet… Je précise également que toutes les images utilisées dans l’article sont la propriété de Nobi-Nobi et d’Osamu Nishi, elles sont présentes à seul but d’illustration de mon propos.

De quoi ça parle ?
Iruma a 14 ans et a été vendu par ses parents indignes à… un démon. Et pas n’importe lequel, l’un des plus puissants des Enfers, qui est aussi le proviseur de Babyls, une école pour jeunes démons. Rassurez-vous, Iruma va très bien et celui qu’il appelle Papi ne voulait rien d’autre qu’un petit-fils à gâter. Le seul souci c’est qu’Iruma est un humain et doit cacher sa nature au risque de finir dans l’estomac d’un de ses camarades…

Un héros attachant.
Souvent je reproche aux shônens des héros un brin stupide, casse-cou, qui foncent dans le tas sans réfléchir et ne comptent que sur leur force brute pour affronter des ennemis toujours plus puissants et atteindre un objectif qui, souvent, les placera au-dessus des autres (Naruto veut devenir hokage, Luffy veut devenir le roi des pirates, bon je grossis le trait mais vous voyez ce que je veux dire). Iruma est complètement à l’opposé alors que le titre coche toutes les cases des critères du shônen dans sa construction. Quel paradoxe ! Comme quoi, il suffit d’une exécution bien menée, même avec des ingrédients déjà bien connus…

Naïf, profondément gentil, Iruma est une bonne poire que tout le monde exploite et qui a le cœur sur la main. Habitué aux catastrophes, il a développé une incroyable capacité d’esquives qui lui permettra de s’imposer par complet accident au sein de sa classe. Le qui pro quo est vraiment le cœur de ce récit. Plus c’est absurde et improbable, plus ça passe !

Iruma est un garçon porteur de fortes valeurs qui a pourtant été maltraité toute sa vie par des parents négligents, ce qui l’a obligé à mûrir plus vite. Ironiquement, c’est en arrivant en Enfers qu’il va pouvoir se trouver une famille, nouer des amitiés et enfin vivre la vie d’un adolescent « normal ».

Une galerie de personnages qui n’est pas en reste.
C’est sans doute une des plus grandes forces de ce manga. Dans les six premiers volumes, on rencontre divers personnages qui deviendront plus ou moins importants dans la vie d’Iruma. Ses deux meilleurs amis déjà : Alice Asmodeus qui est le démon le plus prometteur, utilisateur d’une magie de feu, il se fait vaincre par Iruma dans le premier tome, d’une telle manière qu’il décide de l’appeler Maître et de le servir, ainsi que Clara Valac qui est une tornade vivante avec la capacité de sortir de sa poche tout objet qu’elle aurait déjà vu. Ce trio explosif va rencontrer d’autres protagonistes dont Amélie, la cheffe du BDE (bureau des élèves) que je trouve particulièrement savoureuse dans son dilemme car elle soupçonne très vite Iruma d’être un humain. Pour s’en assurer, elle lui donne à lire un ouvrage interdit qui vient de son monde et s’avère être un manga d’amour… Une routine s’installe alors entre eux où Iruma lui fait la lecture des tomes dont elle ne pouvait comprendre que les images jusqu’ici puisque les démons ne parlent pas les langues humaines et ne connaissent en réalité pas grand chose à leur monde. L’idée est toute simple mais vraiment judicieuse.

Outre ceux-ci, on peut également souligner le professeur Callego Naberius au très mauvais caractère qui se retrouve serviteur d’Iruma par accident ce qui donne lieu à des situations hilarantes. En effet, au début de l’année scolaire, les étudiants doivent se lier avec un familier mais comme Iruma est humain (ce qui personne ne sait) il fait d’un démon son familier et ce démon, c’est justement le professeur présent… Oups ? Il m’a spontanément fait penser à une parodie de Severus Rogue par son attitude, je me demande de quelle manière il va évaluer. Je me dois aussi de parler d’Ali, la bague d’Iruma, qui est devenu mon personnage préféré avec Amélie dés l’instant de son apparition. J’ai tellement hâte de savoir ce qui lui arrivera ensuite !

Notez qu’il faut attendre le quatrième tome pour rencontrer le premier antagoniste qui nous rappelle que nous sommes dans un monde démoniaque… et c’est tant mieux ! J’ai beaucoup aimé la manière dont l’autrice met en scène les désirs de ce personnage ainsi que la résolution de la situation. Cela ne signifie pas que les trois premiers manquent d’intérêt, au contraire. Ils se concentrent simplement sur la présentation du monde et les relations entre les personnages.

Une ambiance démoniaque ?
Malgré le pitch de base assez triste (un enfant se fait quand même vendre par ses parents…), le manga ne tombe jamais dans le mélodramatique. Les situations décrites dans les premiers tomes servent surtout à présenter l’univers et ses principes comme le fonctionnement de l’école, les rangs démoniaques, les différents cours, les clubs (appelés batoras) etc. toujours sous un angle amusant sans être lourd. Quand on a un manga qui parle de démons, on a généralement deux solutions : soit quelque chose de très sombre, soit une parodie. Iruma à l’école des démons se retrouve entre les deux car si les situations comiques s’enchaînent (sans lourdeur, je le rappelle) et que la mangaka met en scène des démons adolescents, en toile de fond, il y a quand même des situations plutôt difficiles comme le fait que les parents d’Iruma le vendent pour de l’argent ou les pulsions que ressentent certains démons… Il suffit de voir pour quelle raison Kiriwo souhaite détruire l’école ! C’est une pulsion qu’on comprend et conçoit très bien de la part d’un démon. Pourtant, ça reste assez violent et dénué de compassion ! L’ensemble est présenté d’une façon dédramatisée mais il n’empêche que ça me rappelle l’excellent Dolorine à l’école d’Ariel Holzl qui opte pour un ton semblable.

La conclusion de l’ombre :
Vous l’aurez compris, mon premier contact avec Iruma à l’école des démons s’est très bien passé et j’en redemande ! Je trouve l’univers proposé riche et prometteur, les personnages attachants et le dessin vraiment propre et dynamique. De plus, le rythme de publication en français est assez soutenu chez Nobi Nobi (un tome tous les deux mois) ce qui permet de suivre sans trop de frustration. Je compte me mettre à jour bientôt et peut-être réécrire d’autres articles sur le sujet notamment pour analyser le personnage de Kiriwo (j’attends de voir s’il va réapparaître) que j’ai trouvé particulièrement intéressant ou revenir sur la relation entre Iruma et Amélie (mais vu qu’il s’agit d’un shonen, je ne me fais pas trop d’illusions…) bref vous l’aurez compris, je suis très enthousiaste sur cette série et je vous encourage à la découvrir si ce n’est pas déjà fait.

D’autres avis : L’Apprenti OtakuMa vie de bib’ – vous ?

Informations éditoriales :
Iruma à l’école des démons par Osamu Nishi (dessin et scénario). Éditeur VF : Nobi-Nobi. Traduction : Yohan Leclerc. Prix par tome : 7,20 euros.
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11 réflexions sur “À l’ombre du Japon #54 { Premier contact avec Iruma à l’école des démons }

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  3. J’ai aussi découvert la série à l’occasion des 48H de la BD (la couverture ne me tentait pas trop, mais pour 2 €…). Depuis, j’ai vu tous les épisodes sur Crunchyrill et acheté les 13 autres tomes déjà sortis. C’est dire si j’apprécie la série, son humour et ses personnages, aussi nombreux que variés.

  4. On a eu l’occasion d’en parler, mais je redis que je suis ravi que tu accroche à cette série que j’adore !
    Et encore plus ravi de voir que Amelie est un de tes personnages préférés, c’est clairement ma chouchoute !

    Et sois rassurée, même si ça reste secondaire, sa relation avec Iruma se développe au fil du récit !

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