Il y a des périodes où, malheureusement, s’enchainent les lectures décevantes même quand on se tourne vers des valeurs sûres. En règle générale, je n’écris pas à leur sujet mais je vais faire une exception puisque j’ai quand même abandonné deux UHL presque coup sur coup et terminé une novella publiée au Chat Noir en me forçant. Ça valait bien un petit billet d’autant qu’il en fallait un pour valider la dernière lecture pour le Winter Short Stories of SFFF…
Quand on décide de compléter une collection littéraire, il est certain qu’on n’appréciera pas tous les ouvrages publiés en son sein de la même manière. Il me reste encore peu d’UHL à lire et si je ne les ai pas encore lus, c’est pour une raison : souvent parce que le résumé ne m’attirait pas tant que ça. Pourtant, je tiens à essayer et c’est ainsi que je me suis lancée dans la lecture d’Helstrid de Christian Léourier.
Il faut savoir que, jusqu’ici, j’ai apprécié les quelques textes courts lus chez l’auteur. Je partais donc avec confiance et j’ai rapidement déchanté en me rendant compte que le personnage principal provoquait chez moi un fort sentiment de rejet. J’ignore à quoi cela est du mais la manière dont l’I.A. Anne-Marie est mise en scène m’a également fait ressentir un malaise. N’étant pas capable de passer outre, j’ai tout simplement laissé le livre de côté. Parfois, ça ne sert à rien de s’acharner et j’ai appris à dire stop.
J’insiste : je ne remets pas en cause les qualités de l’auteur. Juste, je n’ai pas accroché…
D’autres avis : Le dragon galactique – Les critiques de Yuyine– Nevertwhere – L’épaule d’Orion – Les lectures de Xapur – Le culte d’Apophis – Les lectures du maki – La bibliothèque d’Aelinel – Au pays des cave trolls – Lorhkan et les mauvais genres – 233°C – L’ours inculte – vous ?
Et ça a été la même chose avec le second UHL : La Chose (justement…) qui est pourtant un texte important dans le paysage de la SF, un texte qui date de 1938 et a été traduit par Pierre-Paul Durastanti dans la présente édition. Hélas, dés le début, je me suis ennuyée. Les personnages manquent de consistance, si bien que je ne suis pas parvenue à me sentir concernée par eux et donc l’ambiance horrifique n’a pas du tout fonctionné puisque je me fichais de ce qui pouvait leur arriver. Une fois à la moitié, j’ai lu en diagonale jusqu’à la fin, par curiosité puisqu’il s’agit d’un monument. Si j’ai bien aimé ce qu’elle ouvre comme perspectives, cela ne va pas plus loin.
D’autres avis : L’épaule d’Orion – Albédo – Le culte d’Apophis – Au Pays des Cave Trolls – Le post-it sfff – Lorhkan – vous ?
Du coup, me voilà bien embêtée avec le challenge de l’amie Trollesse puisque je stagne sans rien valider. Ainsi, quand j’ai reçu Quand vient le dégel de Jayson Robert Ducharme aux éditions du Chat Noir (traduit par Cécile Guillot), j’en ai profité et me suis fait violence pour aller au bout des 96 pages.
Il faut savoir que la novella s’ouvre sur une note de l’auteur qui explique avoir écrit son texte en réponse à l’appropriation culturelle de la fameuse forêt du suicide au Japon, qu’il qualifie de fascination morbide à usage commercial. Il voulait, dit-il, apporter sa propre pierre à l’édifice contre cette appropriation sauf qu’il le fait en… écrivant une fiction sur le sujet à usage commercial ? J’ai du passer à côté de quelque chose dans sa logique.
Son texte raconte l’histoire d’Eleanor qui se rend dans la forêt Adrienne (inspirée de celle d’Aokigahara) à la recherche de son fils de dix-sept ans qui a des pensées suicidaires. Je ne peux pas vraiment en dire plus sans dévoiler le nœud de l’intrigue et le retournement de situation qui permet de comprendre ce qui paraissait, de prime abord, être des incohérences. L’ambiance n’a pourtant, une fois de plus, pas fonctionné sur moi d’autant que je ne me suis pas attachée au personnage d’Eleanor qui a des préoccupations très éloignées des miennes. La fin a aussi été relativement décevante, pourtant il y avait de chouettes idées. Mettons ça sur mon côté macabre…
D’autres avis : Livraisons Littéraires – vous ?
Je dois avouer que je suis un peu saoulée par ces abandons multiples, j’ai donc décidé de faire une pause dans le format court pour me réfugier dans une valeur sûre avec l’Alphabet des créateurs d’Ada Palmer.
Et vous, des déceptions récemment ?
J’ai un super souvenir de Helstrid, c’est une de mes préférés de UHL mais comme toi, je me suis ennuyée sur La Chose. Quand on lit toute la collection, je me dis que c’est normal de ne pas tout aimé. Je trouve ça toujours intéressant d’avoir un avis du pourquoi on n’a pas aimé ou abandonné. J’avoue que j’ai du mal à abandonner , même quand le livre est très mauvais et que je vais pester dessus pendant un moment.
Oui je pense aussi que c’est normal pour une collection aussi riche, impossible de plaire à tout le monde tout le temps !
Avant j’avais beaucoup de mal à abandonner mais j’ai fini par me rendre à l’évidence : il y a tellement de bons livres que je n’aurais jamais le temps de lire alors pourquoi est-ce qu’en plus, je devrais perdre mon temps avec des textes auxquels je n’accroche pas ? Depuis, je gère bien mieux le fait de laisser tomber une lecture 😀
Mince pour ces abandons ! Effectivement on ne peut pas tout adorer dans une collection 🙂
Non surtout une qui se veut aussi hétéroclite !
Le style de « la Chose » ne t’as peut-être pas permis de te plonger dans l’univers ? Dommage, il me faisait de l’oeil mais comme j’ai un peu de mal avec les textes plus âgés, s’il n’a pas ton approbation (et plusieurs avis semblent concorder) je ne vais pas m’y risquer ^^
Oui je pense que c’est un tout qui a fait que je n’ai pas accroché ! Je comprends l’intérêt mais déjà ce type de texte à ambiance j’ai du mal à m’y plonger parce que j’y suis peu sensible donc il partait avec un handicap. Toutefois ceux qui ont vu le film d’abord ont été plus réceptifs donc je ne sais pas si c’est ton cas ?
Ah je suis très fan des longs métrages (plus la version des années 80, un peu moins celle de 2011) de The Thing. À voir donc…
Des trois titres que tu cites, je n’ai lu que La Chose et ça a été une énorme déception aussi.
Pourtant, je suis une « flipette » mais là, rien, pas un frisson, le sort des personnages me laissaient indifférentes, je trouvais que ça allait trop vite par moment – ça bascule très vite dans la paranoïa – et les rares moments où je sentais une tension s’installer, boum, une ellipse cassait l’ambiance. Bref, j’ai lu en entier tout de même histoire de, mais franchement, quelle déception…
Je suis pourtant très amatrice du format court, mais là, ça ne fonctionnait pas du tout.
Je pense que l’âge du texte se fait ressentir ça me rassure de ne pas être la seule en tout cas !
Moups le double loupé pour UHL… Enfin c’est le jeu de l’éclectisme, ça ^^ Ce n’est pas très grave.
Oh bah oui c’est dommage mais ce ne sont pas les premiers uhl que j’abandonne 😅 comme tu dis est le jeu de l’éclectisme !
C’est juste lourd parce que ça s’inscrit dans une suite de déceptions / abandons.
J’ai abandonné deux romans dernièrement, heureusement pris à la bibliothèque, alors j’ai enchaîné sur un manga et une BD pour sortir de ces échecs. 🤣 Je n’ai plus aucun scrupule à abandonner des bouquins, même si ça peut être encore mal vu par certains… du coup chouette article pour montrer au monde que ce n’est pas grave de ne pas aller au bout ! 😉
Depuis plus d’un an je ne culpabilise plus non plus, il y a trop de livres pour perdre du temps dans des romans qui ne nous plaisent pas !
Merci, je pense réitérer… Je verrai s’il y a des choses intéressantes à dire sur mes prochains abandons 😀 Même si ça risque de me porter la poisse m’enfin je ne me fais pas d’illusions ^^’
C’est quoi que tu as abandonné toi ?
Tout à fait ! ^^
J’ai abandonné « Seule en sa demeure » de Cécile Coulon, et l’autre je m’en souviens même plus, pour dire… -_-
XD j’avoue ça part déjà pas bien.
La chose est dans ma wishlist depuis un petit temps, parce que c’est un classique et que le film m’avait bien plu, je crois que je lui laisserai quand même sa chance comme il est court :p
Oui t’es pas la première à me dire que tu l’as grâce au film et tu l’aimeras sans doute grâce au film ! Moi je ne l’ai pas vu, je voulais lire puis voir, j’aurais probablement du faire l’inverse parce que je n’ai pas / plus envie de le voir maintenant xD (la fille pas chiante.)
Merci pour le lien. Je t’avoue que j’ai eu un peu de mal avec Helstrid également. En revanche, j’avais mieux apprécié La chose. Cela arrive parfois. J’espère que cela ne va pas t’occasionner une panne de lecture.
Avec plaisir ! En effet ça arrive, les goûts et les couleurs… Puis ça dépend parfois du moment de lecture.
J’ai été sauvée par Ada Palmer, pas de tracas 🙂
Tant mieux ! 😊
Je me sens moins seul concernant Helstrid qui est encensé et a reçu une floppée de prix, alors que je l’ai trouvé d’une banalité affligeante doublée d’un manque d’originalité certain.
Je te souhaite de meilleures lectures !
Je crois que l’ours aussi était mitigé mais clairement, ça ne fait pas beaucoup…
Merci ! Ce fut heureusement le cas car Palmer est passée par là 😉 Ouf.
« Il voulait, dit-il, apporter sa propre pierre à l’édifice contre cette appropriation sauf qu’il le fait en… écrivant une fiction sur le sujet à usage commercial ? J’ai du passer à côté de quelque chose dans sa logique. »
Une dissonance qu’on observe souvent dans la fiction quand il s’agit de dénoncer des formes d’exploitation commerciale. Il y a même un des plus grands succès de l’histoire du cinéma qui critique ça, le met en scène, et ce faisant promeut ses produits dérivés. Par ailleurs je trouve le film en question formidable quand même, et je ne cite pas le titre pour faire un petit jeu de devinettes 😉
Tu joues aux devinettes avec moi version cinéma ? Déjà que je ne suis pas douée pour deviner alors si en prime c’est sur des films… xD
Mais en effet ce n’est pas la première fois que j’observe ça en fiction.
Là pour le coup on était sur un film quand même incontournable.
C’était Jurassic Park, qui ne souffre d’aucune ambiguïté quant à sa critique du consumérisme, mais qui met en scène ostensiblement ses peluches et figurines de dinosaures que tu peux courir acheter après le film ^^’
J’avais travaillé quand j’étais étudiant sur l’industrie du jouet, et le cinéma est vraiment très très fort pour réussir à avoir le beurre et l’argent du beurre dans ce domaine.
Alors honnêtement je l’ai vu, je l’aime beaucoup mais j’aurais JAMAIS trouvé 😅😅😅 autant je réfléchis trop sur les choses littéraires autant en cinéma… Je ne suis pas à la hauteur 😔
Je pense pas que ce soit une question d’être à la hauteur, mais plus de degré d’investissement.
Le cinéma c’est vraiment ma passion numéro 1, et j’ai quand même passé quelques années à l’étudier à la fac, ça fait quand même beaucoup.
Pour le coup pour ce qui est littéraire justement, je sais que j’ai énormément à apprendre de toi.
Continuons d’apprendre mutuellement l’un de l’autre dans ce cas ^-^
Avec grand plaisir 😉
Dommage pour La Chose. après je suis tellement fan du film que forcément j’ai aimé le livre. Mais je peux comprendre.
Bonne lecture du Ada 😉
Je l’ai terminé depuis (je dois actualiser l’article !) heureusement c’était magique, comme attendu.
Je n’ai jamais vu le film donc ça joue peut être aussi ^^ Un jour je le regarderai pour voir !
Le film est un véritable chef d’œuvre. Carpenter + Kurt Russel c’est obligé.
Franchement je trouve ça chouette de lire ce genre d’avis. C’est important pour moi de voir les différents sentiments qu’un livre peut procurer et j’ai tendance à beaucoup me méfier de ceux dont on ne voit que des avis dithyrambiques ! D’autant plus qu’on se sent un peu mal quand on aime pas un livre encenser de tous, et le fait de voir ce genre d’avis argumenté ça remet bien les choses en perspective ! Bref je m’égare mais j’espère en tout cas que cette série d’abandon est terminé et que tu es re-partie dans de meilleurs lectures !
Merci à toi !
Entre temps j’ai fini le Ada Palmer qui a été un vrai bonheur, comme prévu. Ouf. Le souci c’est que le niveau est tellement stratosphérique que c’est difficile de redescendre sur Terre après xD
C’est drôle que tu écrives ça car j’ai justement une discussion avec quelqu’un sur Twitter en ce moment même qui me disait qu’il ressentait un malaise sur les textes de P. Djéli Clarke que tout le monde semblait adorer alors que lui passait à côté. C’est tout pareil pour moi avec cet auteur si bien que je n’ai pas (encore ?) été au delà des tambours du dieu noir ^^’ Que j’avais trouvé sympa mais sans plus, peut être que justement tout ce positif m’a fait en attendre trop ? Bref je me dis qu’en effet je devrais commencer à chroniquer ce que j’abandonne et pourquoi, ne fut-ce que dans un article récapitulatif une fois par mois par exemple. Je le fais déjà sur la page qui recense ma PàL mais je pourrais systématiser. À creuser !
Merci en tout cas pour ton commentaire ^-^
Oui j’ai vu ce commentaire et j’ai failli y répondre parce que je suis aussi dans ce même cas, je n’ai pas accroché à P. Djèli Clark et jusque là je me sentais un peu seule 😂 Après les tambours du dieu noir semble être vraiment en dessous de ses autres textes, je commence à voir pas mal d’avis mitigés sur ce texte-ci en particulier de personnes qui ont plus aimé le reste de ses nouvelles et son roman, donc il faut peut-être lui laisser sa chance !
Mais oui si tu as des arguments à apporter sur tes abandons, je trouve que c’est toujours intéressant !
Oui et d’un autre côté comme je disais à cette personne, s’il y a une hésitation sur l’envie de lire mieux vaut lire d’abord les titres sur lesquels il n’y a pas la moindre hésitation 😀 C’est ma philosophie maintenant.