Le Choix est une novella de science-fiction écrite par Paul J. McAuley et parue dans la collection Une Heure Lumière du Bélial. Vous pourrez la trouver dans toutes les bonnes librairies au prix de 7.90 euros.
Un world-building solide…
Le monde a subi une hausse des températures drastique et une montée des eaux dramatique. Une chance pour l’humanité, des aliens ont pointé le bout de leur nez en apportant avec eux une technologie capable de nettoyer la planète, effaçant ainsi les erreurs humaines. En plus de cela, ils ont mis en place des portails entre plusieurs autres mondes, ce qui permet le contact avec d’autres espèces sentientes mais non humaines.
Ce principe apparait en toile de fond du texte et n’est exploité que par les rêves de Damian. Damian, c’est le fils d’un éleveur de crevette à la main rude mais c’est également le meilleur ami de Lucas. Lucas est aussi fils unique au sein d’une structure monoparentale sauf que lui, c’est de sa mère malade dont il doit s’occuper. Une mère activiste écologique qui trouve que traiter avec ces aliens est une belle erreur. Damian espère un jour se tirer de ce trou perdu anglais mais il ne peut pas s’engager à l’armée avant d’avoir dix-huit ans, sauf accord parental. Hélas, jamais son père ne se privera d’une main d’œuvre gratuite, le jeune homme doit donc prendre son mal en patience et encaisser les coups comme les brimades…
… auquel ni les protagonistes ni l’intrigue ne sont sacrifiés.
Le Choix est narré à la troisième personne du point de vue de Lucas, que Damian convainc d’aller observer un Dragon échoué à plusieurs heures de bateau de chez eux. Ce Dragon est une technologie ou une créature amenée par les aliens pour justement nettoyer la Terre mais ce n’est jamais explicitement écrit. On le comprend au détour d’une phrase si bien que pendant un moment, je m’attendais presque à voir un dragon au sens classique du terme apparaître. Ce qui se déroulera une fois Lucas et Damian sur place changera leur vie à jamais, car ils vont devoir faire… un choix, justement.
Un choix avec de graves conséquences.
Paul J. McAuley signe ici un texte poignant qui met en scène une amitié compliquée entre deux jeunes garçons issus d’un milieu difficile, forcés de grandir trop vite à cause de leurs parents et du monde complexe dans lequel ils vivent. La psychologie des protagonistes est finement développée, ce qui peut paraître étonnant sur aussi peu de pages (96 à peine !) et avec un world-building aussi solide. Encore un auteur qui démontre qu’on peut écrire du format court sans sacrifier l’un ou l’autre aspect d’une histoire. Sans compter qu’il y parle aussi d’écologie, avec un postulat de départ qui n’est pas sans rappeler le monde dans lequel nous vivons… Sauf qu’aucune espèce extra-terrestre n’a l’air de vouloir nous dépanner. Pas de chance (pour nous).
À l’instar du Fini des mers de Gardner Dozois, je trouve qu’on ne parle pas assez de cette novella qui est pourtant une petite perle au sein de la collection Une Heure Lumière. J’ai ressenti beaucoup d’émotions à sa lecture et celle-ci m’a touchée d’une façon difficile à expliquer.
D’autres avis : Au pays des cave trolls – Le bibliocosme – Nevertwhere – Lhisbei – L’ours inculte – Les lectures du Maki – Lorkhan – Baroona – vous ?
Pingback: Le Choix, de Paul J. McAuley – Les Chroniques de FeyGirl
J’avais bien aimé aussi, je garde le souvenir d’un texte très touchant.
je l’ajoute aussitôt en liste d’envie pour un prochain achat chez Le Bélial’!
Super ** J’en suis ravie !
C’est étrange, je ne me souviens pas tant du worldbuilding, mais en relisant ta critique, je me souviens que le texte était très émouvant… et le thème présent de l’écologie m’avait aussi pas mal touchée à cette lecture.
On ne peut pas se rappeler de tout en même temps ! Surtout que ce sont des détails dissimulés tout au long du texte au détour d’une phrase et qui laissent présager tellement plus…
Une belle novella, même si comme toujours, j’ai regretté de ne pas en savoir plus ^^
Sur l’univers tout autour ? C’est vrai qu’il y avait matière à ! Peut être que l’auteur y reviendra, qui sait ?
Je suis d’accord avec toi qu’on n’ en parle pas assez. Dit celle qui, paradoxalement, ne l’a pas chroniqué. Mais bon j’étais un peu surchargée à l’époque si je me rappelle bien, je n’avais pas eu le temps 🤷♀️
Jolie chronique qui lui rend bien honneur 🙂
Ah c’est marrant, figure toi que j’ai failli ne pas écrire de chronique pour la même raison ‘-‘
Merci ^-^
D’autant plus alors 💪💪
Complètement d’accord, c’est vraiment une très bonne novella. Elle est peut-être un peu sous-estimée dans l’inconscient collectif parce qu’elle ne donne pas de grandes baffes, mais elle frappe quand même très juste.
Elle donne une grande baffe mais une baffe un peu différente et comme tu le soulignes, c’est peut être ce qui joue ! Quand je lis les commentaires je remarque toutefois que quand elle a été lue, elle a aussi été très appréciée.
Et une de plus dans la wishlist. 😀 Depuis le temps que tu présentes des ouvrages du Bélial (et que tu les présentes si bien en plus !), je vais peut-être bien un jour commencer la collection. ^^
Oh oui c’est vraiment une collection qui m’a apporté beaucoup en tant que lectrice alors je ne peux que t’encourager 🤩 merci pour ce compliment 🥰
Une nouvelle qui a l’air belle, efficace et des très bien écrite. Et une de plus à s’ajouter à ma wishlist !
Excellente idée !
Tout à fait d’accord avec toi, c’est un de mes préférés dans la collection. Je l’ai fait lire à ma maman qui a aussi beaucoup aimé.
Ah c’est super ça 😊 ça ne m’étonne pas !
Je note plein de novellas, mais j’avoue que celle-ci me tente plus particulièrement. Déjà, j’aime cette idée de main tendue par les extraterrestres, qu’elle soit altruiste ou qu’elle cache quelque. Quant au fait que la psychologie des personnages soit finement travaillée, c’est toujours un point très positif pour moi, peut-être encore plus que la construction de l’univers. Alors quand les deux sont bien présents, de surcroît dans un texte court…
Je suis ravie de te faire découvrir un texte court susceptible de te séduire du coup, j’espère que tu passeras un bon moment avec 🙂
Ravi qu’elle te plaise. C’est une novella que j’ai proposée pour la collec’ mais que je n’ai pas pu traduire (mon pote Goullet s’en est chargé avec brio). Et oui, comme la Dozois (que, du coup, j’ai traduite), elle manque un peu de renom. On va dire que mes goûts ne sont pas majoritaires. 😉
Ce qui est honteux car il me semble que tes goûts sont très sûrs, du moins à mon goût justement 😉
Awww. 😉