Les miracles du bazar Namiya – Keigo Higashino

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Les miracles du bazar Namiya
est un one-shot fantastique écrit par l’auteur japonais Keigo Higashino. Publié chez Actes Sud, vous trouverez ce roman partout en librairie au prix de 22.80 euros.

De quoi ça parle ?
2012. Après avoir commis un cambriolage, trois amis se réfugient dans un bazar abandonné, le temps d’une nuit. Là, ils découvrent une lettre vieille de 32 ans, adressée à l’ancien propriétaire qui était connu à l’époque pour apporter ses conseils sur tous les problèmes qu’on lui soumettait. Les trois hommes décident finalement d’apporter une réponse à cette lettre… et d’autres arrivent ! Toutes vont permettre de découvrir un morceau de l’histoire du fameux bazar Namiya.

Parler avec son cœur.
J’avais commencé à écrire au sujet de ce roman une chronique traditionnelle accompagnée par une sorte d’analyse sur cette idée de voyage dans le temps quejenaimepasmaisiciçapassecrème bref, vous voyez le tableau. Puis je me suis dit… Non. Juste non.

Je n’ai pas envie de m’appesantir pendant des paragraphes sur cette idée intéressante et subtile qui apporte l’élément fantastique indispensable au déroulement de l’intrigue. Je n’ai pas non plus envie de fournir une analyse sociologique de la société japonaise, de sa mentalité, des problèmes rencontrés par ceux qui demandent de l’aide au bazar ni même au concept de base qui ne peut décidément fonctionner QUE dans une société asiatique. Non. Pour lui rendre dignement hommage, je pense qu’il est nécessaire d’en parler humainement. Cette chronique sera donc plus courte et plus personnelle que d’habitude.

Parce que ce roman, il a provoqué en moi son lot d’émotions et c’est devenu assez rare pour que je le souligne. Je l’ai dévoré en deux jours, je le lisais même en marchant de la gare au boulot parce que j’avais envie de connaître la suite. Pourtant, je suis frileuse face à une thématique temporelle comme celle-là et je ne suis généralement pas très attirée par les romans dit « feel-good » (terme que j’ajoute après coup car je l’ai lu dans différentes chroniques sans que je ne le sache en amont). Mais ici, l’auteur a réussi l’exploit de me captiver grâce à ces petites tranches de vie nippones qui dépeignent les liens tissés entre différents protagonistes via ce fameux bazar. Ces histoires sont finalement les éléments les plus importants du texte, l’aspect fantastique sert surtout de prétexte pour voyager entre plusieurs époques (entre 1980 et 2012) au Japon et montrer l’évolution de ce pays sur plusieurs plans via les différents personnages. Donc, oui, il s’agit bien d’un roman choral divisé en plusieurs parties, chacune nommée par une en-tête concernant le surnom de la personne aidée.

Le texte de Keigo Higashino est plus qu’un roman avec une pointe de fantastique. C’est un texte social et surtout, un texte humain qui se concentre sur les individus, leurs vies, leurs choix, sans apporter de jugement sur ceux-ci. J’ai ressenti beaucoup de bienveillance au sein de ce texte, beaucoup de douceur aussi, le tout servi par une plume simple et directe, sans fioritures inutiles. Au fond, le concept du roman devrait s’appliquer dans notre vie de tous les jours : donner des conseils aux autres s’iels le sollicitent et le faire en prenant soin d’y réfléchir soigneusement avant. Je pense qu’on y gagnerait tous.

Malgré mon coup de cœur, je ne peux pas affirmer que ce roman est parfait ou qu’il conviendra à tout le monde. C’est aussi ce qui fait son charme. Les trois cambrioleurs sont parfois assez bruts de décoffrage, certains personnages ont d’étranges réactions aux évènements et certains enchainements temporels restent flous (volontairement ?) toutefois je n’ai aucun mal à l’oublier devant tout ce que ce roman a à offrir. D’autant que ces éléments peuvent totalement se justifier par la culture nippone de manière globale. Ainsi, ce ne sont pas des défauts en soi, plutôt des différences par rapport à nos habitudes qu’il faudra accepter pour rentrer pleinement dans ce si merveilleux texte. Je n’ai eu, pour ma part, aucun mal à m’y plier.

J’espère que vous serez nombreux/ses à tenter l’aventure du bazar Namiya.

La conclusion de l’ombre :
Les miracles du bazar Namiya est un roman fantastique / tranche de vie profondément humain. Difficile de le poser une fois entamé car la plume et l’histoire dégagent une forme de magie subtile qui rend accro à ces mots et donne envie de tourner frénétiquement les pages pour voir où Keigo Higashino va nous emmener. C’est un coup de cœur, un de mes plus gros de l’année, et je vous le recommande donc très chaudement.

D’autres avis : Chut ! Maman lit.Phooka (Bookenstock) – Sur mes brizéesYuyineLe Dragon Galactique – vous ?

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16 réflexions sur “Les miracles du bazar Namiya – Keigo Higashino

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  6. Ahlala j’en garde un super souvenir ! Je suis d’accord qu’il y a, parfois, des réactions de perso qui sont bizarres et que, de toute façon, tous les persos et leur situation ne vont pas parler à tout le monde. Il y en a qui m’ont plus touché que d’autres. Mais qu’est-ce que ça m’a ému ! Il n’y a pas beaucoup de livres qui m’ont fait pleurer et celui-là en fait partie :).

  7. Très clairement l’aspect fantastique, bien qu’essentiel, est accessoire. Et ça n’est pas gênant, au contraire, tant l’aspect humain est réussi. Vraiment un bon livre. ^^

  8. Hé bien je trouve que cette voie que tu as empruntée pour ton article convient très bien également. J’aime beaucoup de toute façon, quand on a ressenti des choses fortes à la lecture, que l’on revienne sur ces émotions et qu’on les mette en avant, et tu as fait ça très bien.

    Je te dirai bien que je lirai le livre, mais je crois que tu as compris que les chances que je m’y mette sont minces. Pourtant ce n’est pas l’envie de revenir vers le roman de temps en temps qui manque !

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