J’ai vendu mon âme en bitcoins est la nouvelle enquête du journaliste d’investigation Jake Adelstein. Publié chez Marchialy, vous trouverez ce texte au prix de 20 euros.
Je remercie Laure Anne pour m’avoir prêté ce livre !
Je vous ai déjà parlé à plusieurs reprises de ce journaliste bien connu, d’abord avec Tokyo Vice puis avec le dernier des yakuzas. J’aime beaucoup son travail et j’étais curieuse de le voir traiter un nouveau type d’affaire qui s’éloigne du milieu criminel plus classique. Quand il m’a annoncé -en réponse à une question après ma lecture du dernier des yakuzas- travailler sur le milieu du bitcoins, ma curiosité a immédiatement été titillée.
Je n’y connaissais pas grand chose en bitcoins en commençant cet ouvrage. Je savais juste qu’il s’agissait d’une monnaie virtuelle et… et voilà. Je n’irai pas jusqu’à me qualifier de spécialiste après la lecture de ce livre mais je comprends déjà beaucoup mieux le système et ses enjeux financiers comme politiques. Avec sa pédagogie habituelle, l’auteur éclaire notre lanterne et développe les détails de son enquête menée dans le but d’innocenter le PDG de Mt. Gox, Mark Karpelès, soupçonné d’avoir détourné 850 000 bitcoins soit 500 millions de dollars. Mark Karpelès, ce n’est pas n’importe qui. Ressortissant français de même pas 30 ans et petit génie du codage, il va se retrouver au cœur du plus gros braquage numérique de l’histoire et tout le monde va vouloir sa peau.
Jake Adelstein pose les différentes balises de cette affaire en nous expliquant son degré d’implication et de quelle manière il a enquêté sur le sujet avec sa collègue Nathalie qui, selon son propre aveu, aurait presque du co-signer l’ouvrage (mais son nom est sur la couverture en réalité, en kanji. Habile !). J’ai vendu mon âme en bitcoins est donc une plongée dans les méandres du web aux côtés des idéalistes, des libertariens, des barons de la drogue, des geeks aussi ou surtout des administrateurs qui perdent pied. C’est aussi un bon moyen de parler du système judiciaire japonais, déjà évoqué dans Tokyo Vice. On se rend vraiment compte que la présomption d’innocence est un concept rarement respecté et que les méthodes de la police ne sont pas géniales du tout (coucou, je suis un euphémisme). C’est une société à part le Japon ! Les étrangers n’y sont pas forcément bien considérés. J’aime beaucoup les ouvrages de ce journaliste parce qu’ils me permettent vraiment de faire la part des choses entre le Japon fantasmé par les mangas et la réalité. C’est édifiant.
Sur presque 250 pages, le lecteur découvre les différentes étapes de l’affaire et une chose est sûre : ce texte est extrêmement addictif, je l’ai d’ailleurs lu quasi d’une traite. C’est typique du talent de Jake Adelstein qui n’a pas fini de passionner son public. J’ai adoré ! Et la traduction française est vraiment soignée, autant que le livre objet qu’on a plaisir à manipuler. Son format est idéal pour le transport sans sacrifier à la qualité du papier ou de la mise en page si particulière à laquelle j’adhère. Bravo aux éditions Marchialy pour ce travail.
En bref, une chronique certes courtes mais je ne me vois pas vous spoiler toute cette étrange affaire pour l’allonger inutilement. Parfois, quelques mots valent mieux qu’un long discours et je vous encourage à découvrir le travail de ce journaliste si vous ne le connaissez pas encore. Si le concept de bitcoins vous intéresse et si vous avez envie de plonger dans les méandres d’internet sans vous y perdre alors ce livre n’attend que vous ! Bien écrit, pédagogue et addictif, J’ai vendu mon âme en bitcoins expose son propos de manière claire et intéressante, comme toujours avec Jake Adelstein. Je recommande chaudement ce texte !
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Incroyable de se dire qu’une énigme informatique a pris une telle valeur, une telle ampleur… ^^ je trouvais ce livre-ci mieux traduit et mieux soigné que les précédents en tout cas !
C’est clair ! Et je ne me rappelle pas m’être fait des remarques sur la traduction des autres 🙂 donc je ne peux pas dire !