Nozokiana est une série en treize volumes (terminée) publiée entre 2012 et 2015 chez Kurokawa et toujours disponible actuellement. Il s’agit d’un seinen qui flirte avec le hentaï, écrit et dessiné par Wakoh Honna. Il est déconseillé aux moins de 16 ans pour sa nudité et ses thématiques.
Nozokiana nous raconte l’histoire de Tatsuhiko Kido, un étudiant qui débarque à Tokyo pour commencer une nouvelle vie dans une école d’art. Il découvre un trou, dans le mur de son appartement, qui donne directement dans celui de sa très jolie voisine, Emiru Ikuno. Loin d’être effrayée par cette nouvelle, celle-ci propose à Tatsuhiko de l’épier la moitié de la semaine et lui permet de le faire également pendant l’autre moitié, à l’exception du dimanche qui sera un « jour de repos ». L’idée révulse ce jeune garçon respectueux, il prend sa voisine pour une voyeuse folle mais, victime d’un chantage, il est obligé de laisser le trou en place et donc, de subir cette intrusion dans sa vie privée.
C’est mon libraire qui m’a conseillé ce manga, il y a plusieurs mois déjà. Entre les nouveautés et le reste, je ne m’étais pas encore lancée dans l’aventure, jusqu’à craquer pour ma première vague d’achat en 2018. Et comme j’ai bien fait, car j’ai dévoré le premier tome ! Si, au début, j’ai été un peu déstabilisée par le personnage d’Emiru, on se rend rapidement compte que l’auteure pose les bases d’une histoire plus complexe qu’il n’y paraît, avec une psychologie différente de ce qu’on trouve habituellement dans ce genre de manga. Non seulement ça intrigue, mais on tourne les pages sans s’en rendre compte !
Le chara-design est assez standard dans ce type d’œuvre mais je trouve que l’auteure a un coup de crayon bien particulier, surtout pour le personnage d’Emiru. Elle est vraiment douée pour mettre en scène le corps féminin sans pour autant tomber dans une dérangeante vulgarité et sans proposer des personnages qui servent juste de « sac à foutre ». D’ailleurs, mention spéciale au fait que, quand Tatsuhiko est sur le point de coucher avec une de ses camarades de classe, cette dernière pense au préservatif. Je trouve que ce n’est pas si courant, alors que c’est extrêmement important !
Mais ce n’est pas cette prudence et cette volonté d’éducation sexuelle qui me fait aimer Nozokiana. J’ai l’impression que le manga va traiter avec une certaine justesse de ce que notre société qualifie de déviance sexuelle, à travers la relation qui existe entre Emiru et Tatsuhiko. Jusqu’à nous montrer que, finalement, tant que les deux parties sont consentantes, qui sommes nous pour juger des fantasmes des autres? En tout cas, ce premier tome prometteur m’a donné envie d’acheter la suite. Avantage non négligeable, la série est terminée, donc on sait dans quoi on s’engage.
En bref, je conseille Nozokiana à ceux qui aiment les tranches de vie étudiantes et érotiques qui traitent de thématique qu’on ne croise pas forcément souvent dans les mangas. Ce premier tome est prometteur et je me réjouis de compléter la série pour vous en faire un compte rendu détaillé.
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